Quitter bruyamment et insulter à longueur de journées l’impérialisme pluriel occidental nauséabond pour aller immédiatement s’abriter sous les aisselles d’un nouvel impérialisme sentant un certain parfum, russe ou chinois, ce n’est pas du tout faire la révolution à laquelle aspirent foncièrement les peuples opprimés d’Afrique. C’est plutôt flouer et aliéner davantage ces peuples au profit des intérêts égoïstes des puissances hégémoniques mondiales de toutes les couleurs idéologiques et de certains de leurs valets africains.
Vocation impériale
En effet, tous les impérialismes, quelles que soient leurs couleurs idéologiques, ont pour vocation suprême et pour but ultime de dominer politiquement, économiquement, socialement et culturellement les autres Etats, surtout les plus faibles. En vue de les exploiter à leur guise. Tous les impérialismes sont des criminels abominables et impénitents. Leur histoire particulière, ancienne et contemporaine, les accuse et le démontre suffisamment. Il n’existe, en réalité, aucun impérialisme qui soit plus vertueux que les autres. Il n’y a que la corruption, le sentimentalisme, le fanatisme aveugle, l’égocentrisme des uns et des autres qui justifient l’adhésion ou l’appui à l’un ou l’autre impérialisme.
Révolution voulue
Au contraire, la révolution que les peuples meurtris d’Afrique veulent à tout prix, c’est celle qui va fondamentalement, progressivement et sûrement les libérer de l’aliénation, de la pauvreté, de la misère, de la dépendance et du sous-développement systématiquement organisés qu’ils subissent et endurent depuis bientôt deux siècles. En clair, la seule et unique révolution à laquelle ils aspirent fondamentalement, c’est celle qui va les rendre réellement indépendants, qui va les réhabiliter et qui va faire d’eux des partenaires considérés et respectés des puissances hégémoniques mondiales de toutes les régions géographiques et de toutes les couleurs idéologiques.
Préalables
Pour que les peuples opprimés d’Afrique parviennent à assouvir concrètement leur soif profonde, celle de se libérer de toutes sortes de servitudes et d’exploitations, il faudrait que l’écrasante majorité de leurs intellectuels, surtout organiques, l’écrasante majorité de leurs leaders, surtout politiques et d’opinion, l’écrasante majorité de leurs chefs, surtout politiques, et l’écrasante majorité de leurs citoyens ordinaires, surtout de la couche supérieure, se débarrassent préalablement, foncièrement et irrémédiablement de l’ aliénation qui les habite, les corrompt, les conduit et les font échouer depuis les indépendances fictives de 1960. Ils doivent profondément prendre conscience que la coopération avec les puissances hégémoniques de toutes les couleurs idéologiques et de toutes régions géopolitiques n’est pas foncièrement la coopération au sens propre du terme. Il en est de même de leur prétendue assistance de toutes sortes. Leur coopération et leur assistance sont généralement, en réalité, un ensemble de stratégies destinées à baliser les différentes voies d’exploitations déguisées, éhontées et sauvages des États faibles. Des preuves tangibles ? Aucun pays d’Afrique ne se trouve ni parmi les pays émergents, ni parmi les pays dits développés, grâce à l’Occident pluriel, à la Russie seule ou à la Chine seule… Ils doivent, enfin, se mettre en tête que l’Occident, la Russie et la Chine, au nom desquels certains des leurs travaillent, ne viendront jamais développer l’Afrique à leur place.