Bachir Dkhil, un des fondateurs du Polisario: le pouvoir algérien est tenu par «des soldats, sans culture politique»

image_printIMPRIMER

Dans cette interview exclusive avec Le360, Bachir Dkhil, un des fondateurs du Polisario, a salué la résolution 2703 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui insiste sur le règlement «politique» du conflit du Sahara occidental sur la base du «pragmatisme et de l’autonomie sous la souveraineté nationale».

«L’autonomie que préconise la communauté internationale, via le Conseil de sécurité, est la seule solution. Il faut choisir l’autonomie ou rien», a martelé celui qui fut un compagnon d’armes d’El Ouali Moustapha Sayed, l’ex-dirigeant du Polisario tué mystérieusement en 1976 en Mauritanie. Plusieurs sources, notamment sahraouies et occidentales, imputent la responsabilité de la mort de ce membre fondateur des séparatistes aux services algériens.

Bachir Dkhil explique que pour l’ONU, la solution pragmatique à laquelle fait référence la résolution 2703 signifie que «les temps de la guerre froide ont évolué et changé avec un monde nouveau et une géopolitique nouvelle basée sur la paix, le progrès et la démocratie». Cette résolution, a-t-il observé, signale clairement les parties impliquées, à savoir «l’Algérie, la Mauritanie, le Maroc et les séparatistes». Alger est cité six fois dans ce texte, a-t-il dit.

«Il faut bien mettre les points sur i. Sans l’Algérie, le Polisario n’existerait pas, et sans l’appui du régime militaire, les séparatistes auraient disparu de la carte politique régionale», a poursuivi celui qui a été détenu et torturé dans les geôles du Polisario, avant de regagner la mère patrie en 1992.

Bachir Dkhil, issu de la tribu des Rguibat, l’une des plus importantes dans les provinces sahariennes, estime que les militaires algériens «ont gouverné l’Algérie sans relâche depuis son indépendance. Ce sont des soldats» sans culture politique. Selon lui, «ces militaires utilisent le Polisario comme un instrument pour défendre leurs intérêts dans la région».

Notre interlocuteur a en outre indiqué qu’il s’apprête à écrire un ouvrage qui retrace «l’historique de ce conflit», qu’il a vécu depuis Tindouf, aux côtés du Polisario, jusqu’à son parcours au Maroc en tant qu’écrivain et homme politique.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Fahd Rajil

Suivez nous:
Pin Share

Related Posts

Guerre des puissants : la France défend le plan “controversé” de la CENCO-ECC, les États-Unis exigent le retrait “inconditionnel” des troupes rwandaises (Tribune)

La crise sécuritaire qui sévit en République démocratique du Congo ne se limite plus à un simple affrontement local ou régional : elle s’inscrit désormais dans un jeu d’influences internationales où les grandes puissances se livrent une bataille diplomatique aux enjeux…

LIRE LA SUITE

70e anniversaire de la Conférence de Bandung : le Sud global doit désormais agir ensemble pour façonner leur avenir

Cette année marque le 70e anniversaire de la Conférence de Bandung. Du 18 au 24 avril 1955, 29 pays asiatiques et africains se sont réunis à Bandung en Indonésie, dans la fièvre de la lutte pour l’indépendance des pays sous le joug…

LIRE LA SUITE

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Other Story Content

RSS
Copy link
URL has been copied successfully!