
« Halte à la féminisation du VIH/SIDA en République démocratique du Congo ». Telle est la thématique abordée le lundi, 31 mars 2025 par les agents et cadres féminins du Programme national de lutte contre le VIH/SIDA (PNLS) en marge de la clôture du mois des droits de la Femme.
L’ambiance était bon enfant dans cette grande salle de conférences du PNLS, pleine comme un œuf en ce lundi pour clôturer en beauté ce mois, dédié à la promotion des droits de la femme.
Relativement à ce thème, plusieurs autres sous-thèmes ont été abordés par les différentes intervenantes mais aussi intervenants dans une complicité sans pareil permettant de lier l’utile à l’agréable. « Violences basées sur le genre. Ampleurs et conséquences », « Impacts des violences basées sur le genre sur la santé mentale », « défis de la féminisation du VIH/SIDA en République démocratique du Congo »… Autant de sujets ont été à l’ordre du jour de cette journée, qui avait aussi réuni beaucoup d’invités, dont la Directrice nationale du Programme national de Santé de la reproduction.
En effet, a expliqué le docteur Caroline Bondonga, qui est intervenue sur les défis et la féminisation du VIH/ SIDA en RDC, depuis sa découverte il y a de cela près de 30 ans, le Vih/ SIDA fait plus des victimes chez les femmes que chez les hommes. Et même lorsqu’on se réfère aux tendances liées au décès, les femmes décèdent plus que les hommes. Ce qui saute aux yeux qu’il y a un problème et qu’il faut y remédier.
« Nous voulons savoir ce qui est à la base de cette féminisation, et en fouillant, nous avons remarqué que les femmes ne sont pas suffisamment informées sur la maladie. Il y a un problème de communication et d’information même sur les modes de transmission du VIH. Et donc, nous devrons contourner cet obstacle afin de réduire la prévalence chez les femmes, qui est déjà vulnérable par la constitution de son corps. Mais aussi par rapport à nos us et coutumes qui ne protègent pas la femme et privilégient toujours l’homme», a-t-elle fait savoir.
S’informer sur le VIH et l’élimination de la transmission du VIH
Il en est de même pour leurs droits. Les femmes devront aussi s’en informer pour mieux les défendre. « Nous nous sommes engagées à aller au front de cette réalité, parce que devant l’ignorance même lorsque la femme s’est faite dépistée positive, elle ne sait pas comment annoncer les résultats à son partenaire de peur d’être rejetée. De même pour son traitement, qui est un droit. Et dans la plupart de cas, elle se réserve. Elle ne sait pas aller suivre le traitement comme cela se doit. Donc, nous devrons communiquer, lutter contre les us et coutumes qui réduisent l’épanouissement de la femme mais aussi la guerre qui sévit actuellement dans l’est du pays. Beaucoup de femmes sont violentées là-bas », a déploré le Docteur Caroline Bondonga du PNLS, qui d’un ton ferme, a invité les femmes à s’informer sur le VIH, sur l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant au niveau de la base afin de permettre au pays d’atteindre l’élimination de cette pandémie d’ici 2030.
Visiblement trés ému pour la belle organisation de cette journée, assurée des mains de maitre de la responsable de Cellule de communication du PNLS, Madame Marcelline Makulu, le Médecin-directeur national, Aimé Mboyo, s’est dit heureux de cette forte mobilisation réussie autour de la problématique soulevée. Elle a précisé : « par ce thème, nous devrons absolument pour la réduction des inégalités à l’égard des filles, des femmes qui les vulnérabilisent davantage. Et face à cette vulnérabilité, les femmes sont plus exposées par rapport aux violences basées sur le genre, par rapport au VIH ».
Le dernier rapport Eds 2023-2024, indique une féminisation nette de l’épidémie soit 1, 2% de prévalence chez la femme contre 0,7 chez l’homme. Ce qui est grave et oblige encore des efforts à fournir.
Mais là ce qui est intéressant, a rassuré le Médecin–directeur du PNLS en guise de conclusion: « est que les mamans ont donné les pistes des solutions pour renforcer la sensibilisation, l’éducation de base mais aussi pour faire de sorte que l’accès et l’utilisation effective des services de prévention, de dépistage soient un traitement pour suivre particulièrement la femme ».
Prince Yassa