La République Démocratique du Congo s’est souvenue le 2 août dernier des ses 12 millions des morts massacrés les 30 dernières années sur son territoire à la suite des conflits armés dans sa partie Est. Ceci à travers « Le Genocost », entendre par là, Génocide congolaise à des fins économiques.
A cet effet, plusieurs activités ont été organisées dans toutes les provinces sur instruction de la Première ministre Judith Suminwa. La plus grande cérémonie a été organisée dans la ville martyre de Kisangani dans la province de la Tshopo. Le choix de cette ville n’est pas sans raison au regard de son histoire sombre vécue en l’an 2000 où entre le 5 et le 10 juin 2000, deux armées étrangères se sont affrontées en pleine ville. Le bilan de ces affrontements était lourd, environs 1000 morts et 3000 blessés.
C’est à juste titre que plusieurs officiels congolais dont les membres du Gouvernement à la tête desquels se trouvait la Première ministre, Judith Suminwa, représentante personnelle du Chef de l’Etat, ont fait le déplacement de la « ville martyre » non pas seulement pour honorer la mémoire de toutes ces victimes, mais aussi témoigner de leur solidarité envers les rescapés de cette tragédie et tous les crimes commis par les groupes armés nationaux et étrangers sur toute l’étendue du territoire national.
Une façon de dire à toutes ces victimes qu’elles ne sont pas « seules » comme l’indique bien la devise du Fonds national de réparation des victimes des conflits en RDC (Fonarev). Cependant, alors que l’on avait aperçu une fourchette importante des membres presséants du Gouvernement à Kisangani comme à Kinshasa et en province prendre part à cette commémoration, un d’entre eux était invisible partout. Il s’agit de Vice–Premier ministre et ministre des Transports, voies de communication et désenclavement, Jean-Pierre Bemba Gombo.
Même si la raison de son absence n’a pas été portée à la connaissance du public, l’on croit savoir que cela est dû au passé de celui qu’on appelle affectueusement « Bayi moto » en sa qualité d’ancien chef de guerre et chef d’un ancien mouvement politico-militaire à savoir le Mouvement de Libération du Congo (MLC).
Ainsi, il est difficile de parler des crimes des conflits armés en RDC sans parler de Jean-Pierre Bemba Gombo. L’armée de Libération du Congo de Jean-Pierre Bemba était très active dans la province de la Grande Orientale si bien que plusieurs exactions contre la population civile notamment les actes de cannibalisme à Bafuasende et le recrutement des enfants civiles étaient mis sur son dos.
Dans la ville de la Tshopo où l’armée ougandaise qui s’était affrontée avec celle du Rwanda en l’an2000, sa présence sur le sol congolais était à l’invitation de l’ALC de Jean-Pierre Bemba dont elle était l’alliée principale alors que le Rwanda soutenait le RCD-KML de Mbusa Nyamuisi. Donc tous ces massacres perpétrés pendant la guerre dite de six jours sont à placer dans l’ «actif » de Jean-Pierre Bemba et son mouvement politico-militaire. Quoi de plus normal que l’homme dont la conscience est chargée soit absent dans une telle commémoration pour ne pas être interpellé en public.
Des critiques de Olivier Kamitatu et Kudura Kasongo
Et l’absence de Jean Pierre Bemba à la commémoration de Genocost n’a pas laissé indifférente certaines personnalités congolaises de l’opposition. D’abord son ancien sociétaire, Olivier Kamitatu devenu l’un des bras droit de Moïse Katumbi s’est moqué de lui dans son compte X. « Au jeu des devinettes : Il dit chanter l’hymne national, servir une seule patrie, prévenir les tentatives de Genocost : l’absence remarquée de Jean Pierre Bemba à Kisangani deshackets de changer les résultats des élections, mais redoute des rendre à Kisangani pour honorer la mémoire des victimes de guerre de 6 jours. Qui suis-je ? ». Peut-on lire dans le compte de Olivier Kamitatu.
Une façon de rendre la pareille à Jean-Pierre Bemba pour ses attaques verbales contre Moïse Katumbi lors de la campagne électorale pour la présidentielle de 2023. Une autre réaction est venue de Kudura Kasongo, ancien porte-parole de Joseph Kabila. « Qu’a-t-on fait des criminels dont Jean-Pierre Bemba qui, dans un pays normal, ne pouvait plus occuper une fonction officielle », a écrit Kudura Kasongo dans son compte X. De toutes ces critiques, aucune réaction du parti politique de Jean-Pierre Bemba n’a été enregistrée.
RSK