Au cours du sommet des trois bassins forestiers tropicaux qui s’est tenu à Brazzaville, la capitale de la République du Congo, du 26 au 28 octobre 2023, le Chef de l’Etat congolais Félix Antoine Tshisekedi a tancé l’hypocrisie des Africains dans leurs coopérations régionales. Ce qui fait que, les non-Africains n’arrivent pas à les respecter et sont obligés d’user de discours ‘politiquement corrects’ lors de ce genre de forums. Une attitude ‘diplomatique’ consécutive au comportement hypocrite des ‘Africains qui ne se prennent pas au sérieux’ eux-mêmes, ce que fustige ouvertement le président Fatshi, indexant le cas flagrant d’un pays africain ‘frère’, le Rwanda qui massacre la population dans l’Est de la Rdc, et saccage l’un des plus importants sites du patrimoine environnemental mondial. Pendant ce temps, les même Africains sont réunis à Brazzaville, pour la sauvegarde de ce même ‘environnement » !
Dans son intervention, Félix Tshisekedi a une nouvelle fois dénoncé l’activisme armé du Rwanda, qui détruit la biodiversité congolaise au sein du parc des Virunga et pille les richesses minérales du Congo.
« En ce moment, par exemple, alors que nous parlons de ce sujet très important, la conservation de notre biodiversité et de nos forêts, il se passe actuellement dans le parc des Virunga, l’une des réserves naturelles les plus importantes au monde en termes de forêt et de biodiversité, un activisme armé qui met en péril cet écosystème, le détruit, et cela n’a pas été décidé à Washington, Paris, Bruxelles ou à Londres. Cela a été décidé en Afrique, et plus précisément à Kigali. C’est l’œuvre d’un frère africain », a déploré Félix-Antoine Tshisekedi dans son discours du samedi 28 octobre 2023.
Pour le président Tshisekedi, il est temps d’arrêter l’hypocrisie et de mettre en place des relations sincères entre les États.
Placée sous les auspices des Nations Unies et de l’Union africaine, ce sommet a rassemblé de nombreux participants représentants, entre autres les Chefs d’État, Délégations officielles, Institutions internationales, bailleurs de fonds, Organismes de financement, Experts et communautés riveraines.
L’objectif de ce sommet des trois bassins forestiers tropicaux étant de créer une alliance mondiale des écosystèmes dotée d’une gouvernance basée sur une coopération Sud-Sud 123. Il s’agissait donc de jeter des ponts de coopération pour préserver les forêts principales du monde à savoir :
Le bassin du Congo situé en Afrique centrale, et couvre une superficie de 3,7 millions de km² ; le bassin de l’Amazonie situé en Amérique du Sud, et couvre une superficie de 6,7 millions de km² et le bassin de Bornéo-Mékong en Asie du Sud-Est, il couvre une superficie de 1,7 million de km².
Ces trois bassins sont d’une importance cruciale pour la biodiversité mondiale et la régulation du climat.
Si les participants ont réaffirmé leur engagement à coopérer sur les bases d’une feuille de route pour aller vers la construction d’un cadre commun entre les trois bassins, s’écartant un peu de son discours « à la manière de Lumumba et son discours improvisé du 30 juin 1960 », comme fait un parallélisme un observateur, le Chef de l’Etat de la RDC Félix-Antoine Tshisekedi a ouvertement fustigé l’hypocrisie des Africains qui font des chapelets d’intentions de bonne foi, tout en usant de diplomatie asymétrique quant à l’attitude à adopter vis-à-vis du Rwanda qui, depuis Kigali sa capitale, ne cesse de fomenter des plans machiavéliques dans l’objectif de piller les richesses minières de la RDC.
Le Rwanda de Paul Kagame continue de saccager l’environnement et de détruire la forêt équatoriale (60% des forêts tropicales d’Afrique), juste pour piller. Devant ce constat amer, Félix a plutôt affirmé que face à l’hypocrisie des Africains dans des tribunes internationales de ce genre, « plutôt que de construire des ponts, le chef de l’Etat pense plutôt construire des murs de séparation ».
Eve Bazaïba fait la passe décisive, Félix Tshisekedi recadre les Africains
Après deux journées de travaux, avec les experts puis au niveau des ministres, la deuxième édition de ce « sommet des trois bassins » – Congo, Amazonie et Bornéo-Mékong-Asie du Sud-Est – a réuni samedi 28 octobre une dizaine de chefs d’État africains. Parmi eux: Félix Tshisekedi (RDC), William Ruto (Kenya), Faustin-Archange Touadéra (Centrafrique), Brice Clotaire Oligui Nguema (Gabon), Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale), Umaro Sissoco Embaló (Guinée-Bissau), Nana Akufo-Addo (Ghana), Azali Assoumani (Comores) et évidemment l’hôte du sommet, Denis Sassou Nguesso.
Lors des travaux au niveau des ministres, la ministre d’Etat en charge de l’Environnement et développement Durable, Eve Bazaïba Masudi, a une fois de plus réclamé que justice soit faite et que les principaux responsables du réchauffement climatique puissent participer financièrement à la lutte contre le réchauffement climatique en préconisant des alternatives pour les populations autochtones qui ne vivent que de ‘leur’ foret. En substance, la ministre d’Etat a dit que la forêt constitue une pharmacie, la garde-à-manger et pas seulement l’habitat. Interdire aux autochtones d’exploiter la forêt pour l’intérêt de toute l’humanité, il faut alors leur trouver de l’alternative ».
Pour appuyer sa pensée, Eve Bazaïba a fait de la pédagogie en rappelant que la forêt du bassin du Congo s’étend sur six pays et couvre une surface totale de 180 millions d’hectares soit 60% des toutes les forêts tropicales d’Afrique. La deuxième forêt tropicale du monde en matière de superficie après celle du bassin de l’Amazonie. Mais le plus grand puits de carbone au monde, absorbant plus de carbone que l’Amazonie. Le bassin du Congo assure la sécurité alimentaire et constitue une planche de salut pour des populations autochtones et locales, ainsi qu’un habitat crucial pour des espèces menacées.
« La RDC va pouvoir être récompensée pour son rôle de sauver l’humanité toute entière ! En Rdc, tout comme en Afrique, elle n’a pas d’égale dans ce domaine….d’où parler de climat et de l’environnement…; il faille l’approcher comme solution. Elle est l’unique grande personnalité femme restée et posée aux côtés des Présidents! », a martelé Eve Bazaïba.
Comme on le comprend, Eve Bazaïba a donc donné une «passe décisive » à Félix-Antoine Tshisekedi, du fait de la rudesse de son intervention avant l’adresse du Chef de l’Etat.
Willy Makumi Motosia