
Les 27 ministres des Affaires étrangères de l’Union Européenne (UE) sont réunis à Bruxelles ce lundi 17 mars avec en particulier à l’ordre du jour la situation dans l’est de la RDC. Ils ont adopté dans la matinée des sanctions à l’encontre de neuf personnes et une entité, à la fois à l’encontre de Rwandais et de Congolais, des sanctions « équilibrées » donc, selon le langage diplomatique. Il s’agit de chefs politiques et militaires mais aussi « de personnes responsables de trafics illégaux ».
La liste des sanctions a été publiée à la mi-journée ce lundi 17 mars au journal officiel de l’Union européenne et elle concerne 9 personnes, quatre d’entre eux sont de nationalité congolaise et ils appartiennent tous les quatre au M23. On y voit d’abord le nom de Bertrand Bisimwa responsable selon l’Union Européenne (UE) de violations graves des droits de l’homme et de la poursuite du conflit, de l’insécurité, de l’instabilité et dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Des responsables militaires du M23, du grade de colonel sont aussi sanctionnés comme par exemple Joseph Musanga Bahati, responsable des finances du mouvement. Cinq Rwandais sont sanctionnés dont le chef du recrutement du M23 ainsi que trois généraux des Forces de défense rwandaises dont Ruki Karusisi, ex-commandant des forces spéciales déployées en RDC démis de ses fonctions samedi.
Vient ensuite le volet économique avec le rwandais Francis Kamanzi qui dirige l’entreprise RMB active dans les mines et les hydrocarbures. De la même façon, est aussi sanctionnée Gasabo Gold Refinery, entreprise rwandaise accusée par l’Union européenne d’extraction illégale et de raffinage illégal d’or au Congo exporté ensuite vers Kigali.
Au moment même où les 27 adoptaient ces sanctions, le Rwanda a annoncé ce lundi la rupture des relations diplomatiques avec la Belgique, l’accusant, « d’illusion néocoloniale ». En représailles, la Belgique déclare persona non grata tous les diplomates rwandais. Elle suspend l’aide au développement déjà dénoncé par Kigali.
Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet