Lequotidien
Trois ressortissants américains, condamnés à la peine de mort en République démocratique du Congo pour leur rôle dans le coup d’État manqué du 19 mai dernier, sont rentrés aux États-Unis. Leur sentence avait été commuée en prison à vie, et leur départ a été organisé en collaboration avec l’ambassade des États-Unis à Kinshasa. Mais leur parcours judiciaire est loin d’être terminé : ils vont désormais devoir répondre des mêmes faits devant la justice américaine.
Une plainte a été déposée aux États-Unis à l’encontre de Marcel Malanga, Tyler Thompson et Benjamin Zalman. Ils sont accusés d’avoir fomenté un coup d’État contre une puissance étrangère, en l’occurrence la RDC.
Le document judiciaire, long de 82 pages, rassemble les preuves recueillies par le bureau du FBI de Salt Lake City, assisté de ceux de New York et de Nairobi. Il retrace les préparatifs présumés de l’opération sur le sol américain : achats de matériel, entraînements, ainsi que leur itinéraire à Kinshasa dans les jours précédant l’attaque, notamment la visite du Palais de la Nation, considérée comme un repérage. Le rapport détaille aussi le déroulé précis des événements le 19 mai.
Pour les enquêteurs du FBI, le commando voulait renverser le pouvoir et installer Christian Malanga à la tête d’un pays baptisé « Nouveau Zaire ». Christian Malanga, père de Marcel, a été tué lors de l’intervention des forces de l’ordre le 19 mai.
Un quatrième Américain mis en cause
Un nouveau nom apparaît dans cette affaire : Joseph Peter Moesser. Il s’agit du quatrième Américain impliqué, arrêté récemment aux États-Unis. Bien qu’il n’ait pas été présent à Kinshasa, il est décrit comme le spécialiste des explosifs du groupe. Selon l’enquête, les quatre hommes auraient tenté de transformer des drones civils en drones explosifs dans le cadre de leur plan.
Les trois Américains extradés de RDC doivent comparaître une première fois devant un tribunal de Brooklyn, à New York, avant d’être transférés à Salt Lake City. Quant à Joseph Moesser, il doit comparaître directement à Salt Lake City, devant le tribunal fédéral, dès jeudi 10 avril.
Pour les chefs d’accusation retenus contre eux, les quatre hommes encourent la réclusion à perpétuité.
Avec notre correspondante à Kinshasa, Paulina Zidi
