
La crise sécuritaire qui frappe l’Est de la République Démocratique du Congo a eu des répercussions désastreuses sur les projets d’infrastructures routières, notamment à Bukavu. De nombreux chantiers, qui faisaient déjà l’objet d’importants investissements, se retrouvent à l’arrêt, ainsi que ceux qui venaient tout juste d’être lancés. Ce contexte chaotique a non seulement mis à mal les travaux en cours, mais a également altéré les conditions de vie des habitants, rendant certaines routes impraticables et dangereuses.
Au cœur de cette situation, les chantiers autrefois animés sont devenus des lieux abandonnés, où les engins et matériel, exposés aux intempéries, saccagent le paysage urbain comme de véritables champs de manioc. À Bagira, des travaux essentiels de réhabilitation routière ont été interrompus, laissant aux habitants des avenues dégradées et à l’accès devenu difficile pour les véhicules. Les dispositifs de sécurité mis en place pour protéger les engins ont également échoué, entraînant des vols et des dégradations massives.
Les projets de réhabilitation des routes nationales, pourtant prometteurs, tels que le tronçon reliant Bukavu à Goma, subissent également la fureur de cette crise. Alors que des avancées notables avaient été faites, notamment sur les bretelles de Kalambo et Lwiro, les retards et le pillage des matériels mettent en péril la réalisation de ces infrastructures cruciales. Les frustrations grandissent parmi la population, qui attend désespérément des réponses sur l’avenir de ces chantiers, malgré les fonds déjà mobilisés par le gouvernement et ses partenaires. Ce marasme pose ainsi de véritables questions sur la capacité de l’État à restaurer la sécurité et à mener à bien des projets nécessaires au développement local.