Bien qu’une accalmie relative s’est observée ce mardi 13 février 2024, et que le Conseil de sécurité persiste à lancer des appels au dialogue, Kinshasa continue d’évoquer le processus de Nairobi et la Feuille de route de Luanda. Sur le front de Kibumba, dans le territoire de Nyiragongo des violents combats ont opposé, lundi les Wazalendo aux terroristes du M23/RDF, près du marché Ruhunda. Plusieurs sources ont confirmé la reprise, par les Wazalendo, de plusieurs collines dans le parc national des Virunga.
Bien que le Secrétaire général adjoint aux Opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, ait émis le 7 février 2024 un appel pressant au M23 pour qu’il mette fin immédiatement à son offensive dans l’est de la RDC et qu’il respecte la Feuille de route de Luanda, Kagame par l’unité spéciale de l’armée rwandaise de M23/RDF, ne s’en fait qu’à sa tête. « Qui aime la paix prépare la guerre » dit-on. Le même lundi 12 février 2024, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a ordonné le déploiement de 2900 membres des Forces de défense nationale sud-africaines en République démocratique du Congo (RDC) dans le cadre de l’obligation internationale de l’Afrique du Sud envers la mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).
Ce déploiement intervient après le retrait de la force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), incitant le gouvernement à solliciter la SADC pour une solution plus efficace aux défis sécuritaires persistants dans l’est de la RDC.
Cette mission qui s’étend sur un an nommée SAMIDRC, prévu du 15 décembre 2023 au 15 décembre 2024, a été autorisée conformément aux dispositions de l’article 201(2)(c) de la Constitution de la République d’Afrique du Sud. Les dépenses budgétisées pour cette opération s’élèvent à environ 134 millions de dollars américains (USD), soit un peu plus de 2 milliards de rands.
Elle vise à soutenir le gouvernement congolais dans ses efforts pour rétablir la paix et la sécurité dans l’est du pays, une région marquée par une recrudescence des conflits et de l’instabilité liée à la résurgence de groupes armés.
«En remplissant l’obligation internationale de l’Afrique du Sud envers la mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe visant à soutenir la République démocratique du Congo, le président Ramaphosa a ordonné l’emploi de 2.900 membres de la Force de défense nationale sud-africaine pour aider à la lutte contre les groupes armés illégaux dans l’Est de la RDC», mentionne un communiqué de la présidence sud-africaine.
« Les dépenses prévues au budget pour l’emploi s’élèvent à un peu plus de 2 milliards de roupies. Ces dépenses n’auront pas d’impact sur les provisions pour l’entretien régulier et les préparations d’urgence de la force de défense. L’obligation de fournir des troupes à la mission de la SADC en RDC est assumée par tous les États membres », précise le communiqué.
La SADC est l’un de derniers espoirs pour le gouvernement congolais. Le premier contingent sud-africain a atterri au Nord-Kivu depuis décembre 2023. Puis, il a été rejoint par les soldats tanzaniens en attendant d’autres États de la SADC comme le Malawi, le Zimbabwe ou l’Angola dont certains s’étaient déjà montrés réticents quant à l’envoi de leurs soldats au Congo.
Willy Makumi Motosia