Denis Sassou N’Guesso, président de la République du Congo et Giorgia Meloni ont échangé en tête à tête pendant près de deux heures, à Brazzaville sur des sujets divers se rapportant aussi bien à la coopération bilatérale que multilatérale. Les deux personnalités ont conclu à la nécessité de repenser le modèle de coopération entre le Congo et l’Italie.
Au terme de leur entretien, le président de la République du Congo et la présidente du conseil des ministres italiens ont répondu aux questions de la presse. L’occasion pour les deux dirigeants de magnifier la coopération entre leurs deux pays.
La fin d’une approche de coopération prédatrice ?
Giorgia Meloni a déclaré que son pays et le Congo ont, par le passé, développé des projets de coopération réels. Mais, a-t-elle précisé, les deux pays entendent adopter une nouvelle approche ; « une approche qui ne soit plus l’approche prédatrice qui a caractérisé les relations de par le passé ». Le Congo et l’Italie entendent adopter « un modèle où les entreprises se développent. Que ce soit un modèle gagnant-gagnant », a renchéri la présidente du conseil des ministres italien.
Les perspectives de ce nouveau modèle de coopération reposent, selon la présidente du conseil des ministres italien, notamment sur quelques projets réalisés par la société ENI. « Nous avons des projets, toujours avec l’ENI. Par exemple, l’importation du gaz liquéfié pour l’hiver prochain », a dit Giorgio Meloni qui a ajouté que cette entreprise développe également une série d’activités à caractère social à Hinda et à Pointe-Noire. Son vœu le plus ardent est que ce partenariat se concentre également sur la formation, levier essentiel de tout développement.
La présidente du conseil des ministres italien a plaidé pour que ce modèle de coopération soit également étendu entre d’autres pays africains et d’Europe. « Un modèle, je répète encore une fois, de coopération gagnant-gagnant, où tous doivent pouvoir se développer ensemble », a-t-elle insisté, avant de relever que l’énergie dont l’Afrique dispose ne doit pas seulement servir à l’Europe. Elle doit permettre à l’Afrique de développer également son propre territoire, a martelé Giorgio Meloni.
Autres dossiers abordés
Giorgio Meloni et Denis Sassou N’Guesso ont aussi abordé le sommet des trois bassins tropicaux du monde que Brazzaville accueille dans quelques jours. La présidente du conseil des ministres italien a promis la participation de son gouvernement à ce sommet, en louant cette initiative du Congo. Elle a estimé que « le changement climatique est quelque chose qui doit être pris très au sérieux, pas en adoptant des approches idéologiques, car il faut protéger l’environnement avec l’homme qui vit dans cet environnement. » Giorgio Meloni qui a souligné qu’il faut miser sur le développement durable a fait savoir que « 70% du fonds pour le climat que nous avons en Italie, c’est-à-dire trois milliards d’euros est destiné cette année à l’Afrique ». Cela n’a pas été fait par hasard, a-t-elle affirmé.
Les crises internationales et le terrorisme ont aussi figuré au menu de l’entretien entre le président de la République du Congo et la présidente du conseil des ministres italien. « Ce sont des problèmes que nous devons affronter ensemble, parce que cela nous concerne tous », a soutenu Giorgia Meloni. Promettant de continuer le débat avec son le chef de l’Etat congolais sur ces questions, lors du sommet Italie-Afrique que son gouvernement organiser très prochainement en Italie, la présidente du conseil des ministres italien a révélé que sa rencontre avec Denis Sassou N’Guesso « … a été, j’ose bien le dire, l’une des plus intéressantes que j’ai eu cours de cette année de gouvernement ».
Par Roch BOUKA/Correspondant de la RTGA World au Congo.