Poursuivi dans une affaire de détournement présumé des fonds publics dans le dossier forages et lampadaires, l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi avait quitté Kinshasa le 1er juillet 2024 pour Paris en France pour des soins médicaux. Il avait obtenu du procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, l’autorisation de quitter le pays alors que son ancien collègue de Développement rural, François Rubota, et l’homme d’affaires Mike Kasenga, également impliqués dans ce dossier, sont en détention provisoire à la prison centrale de Makala après leur audition.
Après près de deux semaines en France, les proches de l’ancien argentier de la République annoncent son retour pour la semaine prochaine dans la capitale Kinshasa. Une branche du mouvement Lutte pour le changement (Lucha/France) qui était en conférence de presse le week-end à Paris confirme ce retour de Nicolas Kazadi à Kinshasa en homme libre et prêt à répondre à toute invitation de la justice.
L’Assemblée nationale n’avait pas autorisé la sortie de Nicolas Kazadi
Le député national Guy Mafuta, président de la Commission spéciale ayant statué sur le dossier Nicolas Kazadi, s’explique après l’autorisation de sortie accordée à l’ancien ministre des Finances.
« L’Assemblée nationale n’a pas autorisé cette sortie. Elle s’est limitée à faire des recommandations. Il y a séparation des pouvoirs en République Démocratique du Congo. Les recommandations de l’Assemblée nationale ne lient pas l’Exécutif ou le Pouvoir judiciaire », a-t-il fait comprendre, avant de saluer le travail qu’abat l’Inspection générale des finances (IGF) pour sauver les finances du pays de la prédation.
« Que seraient les finances du pays sans l’IGF, je dirais même sans Alingete parce que l’IGF avait existé avant? Dans un environnement où il y a la jungle, si on aime le pays, il faut saluer la patrouille financière et le système d’avis favorable instaurés par l’IGF. Ça a sauvé les finances du pays », a-t-il souligné.
Signalons que l’ancien ministre Nicolas Kazadi est accusé d’avoir ordonné et facilité le paiement d’un quart d’un contrat avec un consortium qui construit des forages d’eau destinés à 1.000 localités dans le pays. Un marché de près de 300 millions de dollars pour plus de 1 300 stations. Le montant estimé du préjudice est de 72 millions de dollars, selon le procureur.
Bernetel Makambo