« Mesures sécuritaires prises face aux actes de violences contre les diplomates étrangers, le personnel de la MONUSCO ainsi que leurs biens », c’est le thème central d’un spécial briefing presse organisé ce mardi 13 février 2024 dans la salle de la Presse RTNC1. A cette occasion, m ; Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication et Médias, et Porte-Parole du Gouvernement avait invité le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières, Peter Kazadi Kankonde.
Dans son mot introductif, il a indiqué que la ville province de Kinshasa a connu quelques échauffourées le samedi et hier lundi, à la suite de manifestations de certains compatriotes qui se sont attaqués aux missions diplomatiques et à la Monusco. « Nous avons condamné ce comportement qui n’a pas de place dans une société moderne. Ceci n’autorise pas des individus à s’attaquer à d’autres, surtout aux installations diplomatiques protégées par le droit international », affirme Peter Kazadi.
A la suite des manifestations d’hier, ajoute-t-il, nous avons fait le constat de quelques pneus brûlés, mais pas de dégâts matériels considérables. « Nous avons à cette occasion, réuni de nouveauté la communauté de renseignements et pris quelques mesures dont celle interdisant l’accès des moto-taxis à la commune de la Gombe. En deuxième lieu, nous avons aussi interdit tout attroupement de plus de 5 personnes à Gombe, l’interdiction des vendeurs ambulants ainsi que les sans-abris qu’on appelle “Shegués”. Et nous avons décidé du renforcement de la présence policière dans les carrefours jugés sensibles. Mais aussi il y aura des patrouilles diurnes pour veiller à ce que ces mesures soient respectées par tous », a-t-il annoncé.
Dans son mot, le VPM Peter Kazadi a demandé aux Congolais de s’apaiser. « Notre pays est attaqué par plusieurs forces étrangères et nous ne pouvons gagner la guerre que lorsque nous nous montrons disciplinés et unis derrière le Commandant suprême. Ça ne sert rien d’attiser le feu à Kinshasa et ça risque de détourner notre attention de l’objectif de Kagame et les armées étrangères. Le président de la République a mis beaucoup de moyens et nous allons l’emporter. Nous sommes dans une position de légitimité et nous défendrons le pays quel que soit le prix », annonce-t-il.
Intervenant à la suite du VPM Peter Kazadi, le ministre Patrick Muyaya a insisté sur le fait que la violence n’est pas la réponse qu’il faut accorder. Hier, il y a eu des bombardements de l’armée rwandaise dans le camp de déplacés. Bemba a insisté sur la collaboration avec la Monusco qui a combattu au côté des Fardc.
Peter Kazadi n’a pas manqué d’occasion pour attirer l’attention des compatriotes sur cette forme de guerre médiatique où la plupart d’informations sont détournées soit pour semer la confusion chez nos partenaires ou nous distraire. Sinon, comment expliquer qu’on accuse la Monusco de protéger les terroristes du M23 pendant qu’ils combattent à nos côtés. De même, les États-Unis qui ont sanctionné le M23 ne peuvent pas pactiser avec l’ennemi. Nous devons faire confiance aux partenaires et ne pas prêter le flanc aux rumeurs, conseille-t-il.
C’est d’abord une guerre congolaise
Dans une série de questions-réponses, la presse a voulu savoir, si réellement les Américains sont les amis de la Rdc, pourquoi ne peuvent-ils pas dire au Rwanda d’arrêter ou de soutenir militairement la Rdc?
En réponse à cette question, Patrick Muyaya a soutenu que c’est sens que le président Félix Tshisekedi lutte pour la montée en puissance des Fardc. Sur papier, note-t-il, nous avons la solution avec le processus de Nairobi et de Luanda. Dans nos rapports avec d’autres pays du monde, ils sont obligés d’intervenir. Les USA ont déjà pris des sanctions contre le Rwanda, mais qui sont insuffisantes. Les USA doivent utiliser des leviers plus forts contre Kagame. Récemment, la cheffe de la communauté des renseignements des Etats-Unis d’Amérique a rencontré le chef de l’Etat. « Nous portons la voix qui est la vôtre. Ceci ne justifie pas la violence contre eux. C’est d’abord notre guerre à nous et chaque congolais doit en être conscient », insiste-t-il.
De son côté, Peter Kazadi a noté qu’à ce jour, le Rwanda est l’objet de certaines sanctions américaines. Il a cité le cas du financement des USA conte le Rwanda et ce, suite à la pression exercée par la Rdc. « Comme vous, on aurait voulu que la guerre s’arrête. Ça ne se passe pas comme ça. Nous nous battons sur plusieurs fronts: diplomatiques pour qu’il y ai des mesures de coercition contre le Rwanda, etc. », explique-t-il.
Faut-il s’approcher de la Russie, de la Chine et la Corée du Nord?
A en croire Peter Kazadi, la Rdc entretien de bonnes relations avec tous les pays cités. « On n’est pas obligé de nouer des accords militaires avec tous les pays du monde. Nous ne voyons pas de raisons. Nous sommes un pays souverain, libre de décider sur notre sort », martèle-t-il.
Pour Patrick Muyaya, il faut d’abord savoir que c’est notre guerre et non celle des autres. Ceci, même la Sadc vient en appui. Il faut cesser de croire que la solution viendra de l’extérieur. La montée en puissance qui a commencé ne va plus s’arrêter. Ce n’est que de cette manière que nous pouvons relever les défis.
JMNK