Dans une conférence de presse tenue hier jeudi 22 août 2024 à Kinshasa, les responsables de l’Alliancem des Congolais pour la Refondation de la Nation, cette plate- forme qui a porté la candidature du prix Nobel de la paix à la dernière présidentielle, se sont appesantis sur la situation sécuritaire de la République démocratique du Congo , particulièrement dans la partie Orientale.
En effet, depuis la publication des résultats de la présidentielle du 20 décembre 2023 qui ont donné pour vainqueur Félix Tshisekedi, Denis Mukwege, candidat malheureux à ce scrutin, n’a plus donné de la voix. Politique. Il était retourné à l’hôpital de Panzi au Sud-Kivu où il poursuit la prise en charge des victimes des violences sexuelles. Huit mois après, ce gynécologue congolais dont la renommée a traversé les frontières nationales, a décidé de rompre le silence et prendre position sur la situation que traverse le pays sous la gouvernance de Felix Tshisekedi.
Tableau sombre
Dans une déclaration intitulé : « Rien n’est tard pour améliorer ou pour faire mieux », cette plate- forme a dressé un tableau sombre de la situation politique, économique, sociale et sécuritaire du pays.
Sur le plan sécuritaire par exemple, l’ACRN note que malgré l’état de siège instauré dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, deux provinces en proie à des groupes armés locaux et étrangers, la population continue à payer le lourd tribut de l’insécurité comme il en est le cas de la situation sociale qui se dégrade au jour le jour.
« Cinq ans depuis l’instauration de l’état de siège dans l’Est de la République, la situation sécuritaire du pays ne fait que se détériorer, avec l’avènement des rebelles du M23 et la présence des ADF NALU dans le Nord-Kivu, à Beni, Butembo, et en Ituri, sans oublier l’insécurité à l’Ouest avec le phénomène Mobondo dans le Maï-Ndombe et le Kwilu.
« Sur le plan social, le gouvernement, qui vante sa croissance du budget national, n’a pas d’impact réel sur les conditions sociales de la population. Il assiste impuissant à la dégradation sociale, à la corruption, au détournement des fonds publics et à l’enrichissement illicite des dirigeants, qui ne reculent devant rien, ni personne, même pas devant Dieu, pour s’en mettre plein les poches, au grand dam du slogan « Le Peuple d’abord », a déclaré, Maître Jean-Bosco Mambo Katunda, vice-président de l’ACRN.
Conformément au plan de paix porté par Denis Mukwege lors des dernières élections pour sortir le pays de cycle infernal de l’insécurité et prenant en témoin le Président de la République lors de sa sortie médiatique au cours d’une interview accordée à le radio Top Congo, l’ACRN appelle à la convocation d’un dialogue national sous la médiation des évêques de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO).
« Les pères Evêques, à qui le Président Tshisekedi a fait allusion lors de son passage à la Radio Top-Congo à Bruxelles, n’ont-ils pas vu que ce temps était enfin arrivé ? Le fait que ce temps soit arrivé, suffit-il pour un dialogue salvateur pour le pays ? Peut-être que cela soit possible à condition que : la sincérité, le sérieux, l’honnêteté, le patriotisme, le sens élevé de l’intérêt général et l’amour de l’autre puissent caractériser la classe politique congolaise. C’est pourquoi, face à la menace existentielle de notre pays, nous appelons nos pères spirituels à n’aménager aucun effort pour réunir leurs filles et fils afin de sauver le pays en péril », a souligné Jean-Bosco Mambo Katunda, vice-président de l’ACRN.
Le regroupement politique ACRN estime qu’il est désormais temps de privilégier l’intérêt supérieur de la nation au détriment des intérêts individuels. « Le Professeur Docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix, disait dans son plan de paix : Il viendra un jour où les responsables politiques congolais mettront fin à leurs guéguerres politiciennes pour coaliser leurs forces dans l’intérêt général et le salut de la patrie ; parce qu’ils auront unanimement pris conscience que cette longue guerre, qui chaque jour brise des vies, détruit des villages entiers, cause à la population civile des souffrances insensées et déshumanise l’Est du pays, en conduisant le Congo de Lumumba et de Kimbangu vers sa fin en tant que peuple, en tant que Nation et en tant que patrie. Le temps d’une telle rencontre n’est-il pas arrivé ? », s’est-il interrogé dans la déclaration.
Cet appel au dialogue lancé par Denis Mukwege, intervient après celui de Lamuka de Martin Fayulu qui ne cesse de tirer la sonnette d’alarme au sujet de ce qu’il qualifie de la déliquescence de l’Etat face à la misère de la population.
RSK