Le bureau de la Fondation Elisabeth Glaser, spécialisé dans la prise en charge du VIH pédiatrique, et ses partenaires, ont lancé, jeudi 29 novembre 2024, la campagne de plaidoyer pour soutenir les efforts de l’élimination du VIH de la mère à l’enfant.
D’après le Directeur-pays d’EGPAF, le Docteur Aimé Loando Mboyo, qui s’exprimait sur cette campagne nationale, il s’agit de soutenir les efforts de la PTME et de l’e-TME au niveau de la République démocratique du Congo, par cette activité spécialement ; « parce que la situation de la PTME et de l’e-TME en République démocratique du Congo est dramatique. Elle est même catastrophique. 40% seulement des femmes enceintes en Rdc ont accès aux services de la PTME, 12 % seulement ont accès au dépistage précoce à six semaines et 25 % d’enfants naissent de mères infectées par le VIH. Un gap énorme », a décrié ce médecin. C’était avant de lancer cet avertissement : « Si le programme PTME est bien implémenté, le taux d’infection doit être inférieur à 5%. Et nous sommes à 25%. Situation est dramatique et inquiétante, qui pousse aujourd’hui EGPAF de réagir pour que le VIH pédiatrique soit éliminé en RDC. Voilà, l’objectif de notre activité de ce jour. Nous voulons que les choses changent, parce qu’avec la situation telle qu’elle se présente aujourd’hui, l’avènement d’une génération sans SIDA en République démocratique du Congo risque de rester une utopie ».
Ce cri de cœur a été réellement pris au sérieux par quelques partenaires techniques, dont le Bdom-Kinshasa, qui a promis de se mobiliser pour la réussite de cette campagne, qui oblige un sursaut national pour sa réussite.
« Nous allons soutenir avec nos structures cette campagne de dépistage de la femme, de leur mise en traitement aux Arv et le dépistage des enfants nés de ces femmes. Aussi, nous soutenons l’accompagnement de leurs partenaires masculins qui doivent les accompagner dans cette lutte que nous menons. Egalement, l’appui des partenaires techniques et financiers pourra nous aider à arriver aux objectifs », a déclaré le Médecin directeur Bdom-Kinshasa, le Docteur Nkoy Belila Joséphine.
Plusieurs messages élaborés et adressés à différentes cibles ont été présentés lors de la cérémonie du lancement de cette campagne, déroulée dans l’enceinte du grand bâtiment du ministère de l’Intérieur.
Des messages pleins d’interpellation à l’endroit des décideurs politiques, des bailleurs fonds, des femmes, des parents mais aussi des partenaires sexuels des femmes enceintes, qui tous, sont appelés à prendre au sérieux cette réalité malheureuse et de s’engager véritablement pour le changement afin de permettre au pays d’être au rendez-vous de l’élimination du VIH pédiatrique d’ici 2030.
Voici un échantillon desdits messages :
« Aux décideurs politiques, bailleurs de fonds, et acteurs dans la lutte contre le VIH/SIDA de soutenir l’engagement que le pays a pris pour l’élimination de la transmission de la mère à l’enfant du VIH et de l’hépatite B ».
« Aux partenaires sexuels masculins des femmes enceintes pour le bien de vos bébés et vos femmes ; d’accompagner vos femmes enceinte à la Consultation prénatale (Cpn) dès le premier trimestre de la grossesse. « Faites-vous dépister au VIH et suivez les recommandations médicales, adhérer au traitement antirétroviral si vous êtes identifés VIH-positifs ».
« Aux parents, si votre enfant est né d’une mère VIH-positive, vous devez respecter les prescriptions médicales et les autres recommandations des professionnels de santé. Lui faire le dépistage précoce (EID) à 6-8 semaines après sa naissance : Si le résultat est positif : mettre le bébé sous traitement et suivre les conseils des professionnels de santé pour une prise en charge de qualité. Si le bébé est négatif : Mettre en pratique les conseils es professionnels de santé pour une prise en charge de qualité, et lui faire le test de sérologie à 18 mois d’âge pour s’assurer qu’il n’a pas été infecté par le VIH. L’allaiter exclusivement aux seins jusqu’à 6 mois, puis compléter son alimentation avec d’autres aliments nécessaires selon les recommandations médicales. De continuer à lui manifester et être présent près de et pour lui ».
Le lancement de cette campagne coïncide avec la célébration de la Journée mondiale de la lutte contre le VIH/SIDA (Jms), édition 2024, sous le thème :
Prince Yassa