La CASE qui apprécie la condamnation par le Gouvernement congolais des actes de violence ciblant les opposants, attend des nouvelles autorités des services de sécurité une certaine humanisation de leurs missions envers la population.
A partir de Chicago aux Etats-Unis d’Amérique, M. Simaro Mbayo Ngongo, président de la Commission africaine pour la supervision des élections (CASE) revient une fois de plus à la charge pour souligner que vouloir faire feu de tout bois à l’occasion de l’organisation des IXèmes Jeux de la Francophonie à Kinshasa en cherchant à présenter cette activité internationale comme une prouesse du gouvernement congolais susceptible d’être présentée comme un élément du bilan du quinquennat du Président de la République, est une malhonnêteté intellectuelle.
Dans ses missions visant notamment à contribuer à la promotion de la paix et du développement à travers les rencontres et les échanges entre jeunes francophones, les autorités congolaises devraient éviter de s’accrocher auxdits jeux pour justifier leurs échecs de gouvernance à tous les niveaux. En dépit du succès de l’organisation et surtout des cérémonies d’ouverture de ces jeux, il n’est pas responsable de faire de cet événement une réalisation politique du gouvernement.
La CASE salue par ailleurs la position visiblement ferme du gouvernement de la République Démocratique du Congo contre l’agression et tentative d’assassinat de l’opposant Delly Sesanga à Kananga. La CASE fonde ses espoirs de voir le Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur prendre effectivement des sanctions qui s’imposent à l’endroit des dirigeants de l’UDPS, parti politique cité dans cette regrettable agression.
La CASE n’approuve cependant pas la déclaration fantaisiste du président de la CENI en référence aux incidents visant les opposants politiques en RDC. Car, pour avoir accepté d’occuper le poste de président de la CENI contre la volonté des Congolais, M. Denis Kadima est la principale cause des tensions préélectorales dans le pays et sera tenu responsable de toutes les conséquences que cette crise engendrerait dans les prochains mois.
D’autre part, la CASE a suivi avec intérêt les nouvelles mises en place dans les services de sécurité de la RDC. Tout en appréciant le choix équilibré des animateurs de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR) et du Conseil National de Sécurité (CNS), la CASE invite les nouveaux responsables des services de sécurité à rassurer davantage le peuple Congolais par la différence de leurs méthodes de travail par rapport à leurs prédécesseurs. Ces deux services rattachés au Président de la République devraient aider notamment à concrétiser la promesse de campagne de Félix Tshisekedi concernant la fermeture de tous les cachots, la fin des pratiques d’enlèvement et de perquisitions illégales contre les opposants, la prolifération des milices armées indisciplinées dans tout le pays au compte du parti présidentiel, le phénomène de kidnapping et de prélèvement d’organes humains sur des paisibles citoyens ainsi que la flambée du tribalisme.