Selon le syndicat de la sécurité de l’aéroport, des agents ont été agressés. Des témoins affirment de leur côté que les véritables victimes seraient des passagers subsahariens.
L’aéroport de Tunis a connu, mardi 5 juillet, de graves incidents au sujet desquels les versions des faits divergents.
Tout a commencé avec de fortes perturbations du programme des vols de Tunisair, provoquées par une pénurie de pièces de rechange ayant immobilisé plusieurs avions. Des centaines de passagers se sont donc retrouvés bloqués et la tension a commencé à monter au sein de l’aéroport.
D’après la version du Syndicat régional de la sécurité de l’aéroport Tunis-Carthage, « des voyageurs ont agressé des agents de sécurité ». Il s’agirait, selon le même syndicat, « de voyageurs de nationalités [de pays d’Afrique subsaharienne] qui se sont attaqués à des agents des forces de l’ordre pour protester contre les retards enregistrés ».
« L’agression de deux agents est survenue à la suite de leur intervention pour contenir la situation », d’après le même syndicat. L’un des agents agressés a été admis à l’hôpital dans un état grave, souligne la même source.
Huit personnes ont été arrêtées sur place et le tribunal de première instance de Tunis a émis des mandats de dépôt à leur encontre. Les huit suspects sont accusés de tentative d’homicide involontaire et de formation d’entente criminelle dans le but d’agresser les biens et les personnes.
Différence de traitement
Mais d’autres versions des faits ont été publiées sur les réseaux sociaux, comme ce témoignage d’un des passagers sénégalais, Junior Bouassa Ngounga, qui évoque des « scènes très violentes à caractère raciste ».
Car au-delà des retards enregistrés sur les vols vers Dakar, ce témoin insiste sur le fait que tout a été déclenché par « les forces de l’ordre tunisiennes » qui auraient agressé à l’aéroport des passagers subsahariens désireux de faire entendre leur mécontentement.
Des médias sénégalais ont également présenté une autre version des faits qui contredit les affirmations du syndicat de la sécurité de l’aéroport Tunis-Carthage.
« Selon les premières images visionnées par Senego [site d’informations], des forces de l’ordre en poste à l’aéroport Tunis-Carthage ont bastonné des voyageurs noirs qui attendaient leur vol de la compagnie Tunisair », peut-on lire sur le média.
« Toujours selon nos informations, des voyageurs sénégalais, en plus d’autres voyageurs d’Afrique noire, se seraient offusqués du traitement [privilégié] réservé aux [autres] passagers. »