La République démocratique du Congo pourrait organiser la prochaine Conférence internationale sur le VIH/SIDA et les maladies sexuellement transmissibles (ICASA), prévue en 2025. C’est ce qui justifie le séjour de la délégation des évaluateurs de la Société Africaine ANTI-SIDA (SAA) à Kinshasa.
C’est depuis le lundi que les tractations ont commencé au cours d’une réunion d’évaluation, entre la délégation de la SAA et les différents acteurs congolais œuvrant dans ce secteur de la santé publique, pour voir comment aboutir à cette heureuse opportunité qui va sans doute booster la riposte à cette pandémie.
Après le mot de bienvenu de la part du Directeur du Programme national de lutte contre le VIH/SIDA (PNLS), le Docteur Aimé Mboyo, le secrétaire général de la Société africaine Anti-SIDA (SAA), le Docteur Sylla Aliou, a pris la parole pour exprimer le vœu de sa structure de voir tous les acteurs être impliqués. Ce qui est un critère très important. Car ; « L’organisation d’ICASA reste un défi », avait-il lâché avant d’apprécier la participation et la représentativité multisectorielle lors de cette réunion.
Face à l’auditoire, le Dr Sylla Aliou a expliqué les différents critères qui sont indispensables à l’organisation de cette grande messe contre le VIH/SIDA et les IST. Relativement au cahier de charges établi, le pays devra être à mesure de répondre à certaines exigences, dont les capacités de mobilisation, d’organisation, d’accueil et surtout de l’engagement au plus haut niveau.
« Cette évaluation doit d’être objective, aboutir de façon concluante pour la Rdc. La réussite de cette évaluation repose particulièrement sur la société civile », a-t-il déclaré à l’endroit de l’équipe ayant en charge l’évaluation. C’était avant d’inviter la société civile à faire preuve de solidarité et d’engagement lors de cette évaluation. Cependant, dit-il ; « Je félicite la tolérance, le respect de la diversité, le respect des orientions sexuelles, de religion et des croyances constaté au cours de cette réunion qui sont une base solide pour atteindre les objectifs fixés pour mettre fin à la pandémie du VIH/SIDA comme problème de santé publique ».
Prenant la parole à son tour, le directeur ICASA, Monsieur Luc Bodea, a rappelé qu’en 2014, la République démocratique du Congo n’avait pas répondu aux critères essentiels pour organiser ICASA. «Mais cette fois ci, nous constatons des progrès dans l’implication d’ensemble des acteurs parce que sans la communauté il n’y a pas de riposte. Cette représentativité constatée lors de cette réunion est un acte fort qui démontre l’engagement de tous les acteurs surtout celui de la société civile organises dans une faitière nationale pour une riposte plus structurée», a-t-il souligné.
Ce qui a réjoui l’assistance et particulièrement le secrétaire exécutif national adjoint du Programme national multisectoriel de lutte contre le VIH/SIDA (PNMLS), le docteur Bernard Bossiky, qui a saisi la balle au bond pour rappeler la genèse de la création de la société africaine Anti SIDA. La SAA, a-t-il dit, a vu le jour en Rdc, à l’époque Zaïre, en 1990. Et le Zaïre était l’un des pays pionniers dans la riposte au VIH/SIDA.
« Plusieurs expériences dans la riposte au VIH/SIDA mises en place en RDC, ont été reproduites dans plusieurs pays africains et du monde a l’instar de PODI qui sont des points de distribution communautaires des ARV, gérés par un réseau de PVVIH formés », a-t-il indiqué.
Un sentiment de fierté qui n’avait pas laissé indifférent le coordonnateur de l’Alliance nationale des Organisations de la Société Civile Engagées dans la Riposte Multisectorielle au VIH/Sida, le révérend Mukanya, de glisser un mot à cette occasion. Il a rassuré l’équipe d’évaluateurs, la volonté et la disponibilité de la société civile à accueillir chaleureusement l’organisation d’ICASA 2025 dans le respect des normes exigées.
Même sentiment pour le secrétaire exécutif national du PNMLS, le professeur Liévin Kapend’ A Kalala, pour qui la tenue de l’ICASA en RDC sera une occasion et une grande opportunité de booster la riposte au VIH/SIDA.
« Cela permettra de rassembler des personnes venant de plusieurs horizons, qui travaillent dans le domaine du VIH ainsi que d’autres maladies opportunistes, aux côtés de dirigeants, de personnes vivant avec le VIH, d’activistes et de représentants de la société civile », a-t-il fait savoir, avant de réaffirmer l’engagement et la détermination du Gouvernement congolais à répondre aux critères imposés afin d’abriter la conférence ICASA en 2025.
Prince Yassa