Le Trésor américain a sanctionné six personnes pour avoir contribué à la plus récente escalade du conflit dans l’Est de la République démocratique du Congo. Il s’agit de trois FDLR : M. Apollinaire Hakizimana, le général de brigade Sébastian Uwimbabazi et Ruvugayimikore Protogène. Le M23 n’est pas épargné, Bernard Byamungu a été également frappé. Citons aussi un Congolais, le colonel Salomon Tokolonga a été sanctionné, de même que le général de brigade des Forces de défense rwandaises (RDF), Andrew Nyamvumba. Tous leurs biens se trouvant aux Etats-Unis ou gérés par des Américains sont gelés.
Ce jeudi 24 août 2023, l’Office de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du Département du Trésor a sanctionné six personnes pour avoir contribué à la plus récente escalade du conflit dans l’Est de la République démocratique du Congo. Les sanctions d’aujourd’hui reflètent l’engagement des États-Unis à faire progresser les efforts ve rs une résolution de la crise, à promouvoir la responsabilisation pour les violations des droits humains, y compris les violences sexuelles liées au conflit, et à remédier à la situation humanitaire désastreuse.
« Les États-Unis sont déterminés à promouvoir une résolution pacifique à l’escalade du conflit dans l’Est de la République démocratique du Congo », a déclaré le sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, Brian E. Nelson. « Le Trésor n’hésitera pas à demander des comptes aux acteurs qui commettent des violations des droits humains et aggravent cette situation humanitaire déjà désastreuse. »
L’escalade actuelle du conflit a commencé en novembre 2021, lorsque le M23 (Mouvement du 23 mars), soutenu par le Rwanda, a occupé des parties de la province du Nord-Kivu en RDC, incitant l’armée congolaise (FARDC) et plusieurs groupes armés non étatiques, y compris les groupes armés sanctionnés par les Etats-Unis d’Amérique, les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), pour répondre. « Les États-Unis sont solidaires du peuple de la RDC contre ceux qui commettent des violations des droits humains et déstabilisent la région. Ces actions démontrent une fois de plus l’engagement des États-Unis à demander des comptes aux auteurs de violences sexuelles dans les conflits, conformément au mémorandum présidentiel signé par le président Biden en novembre 2022 », indique le Trésor américain.
Trois Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) sanctionnés
Le même document traduit via Google indique que les FDLR sont une milice armée majoritairement hutue opérant en Rdc. Le 3 janvier 2013, l’OFAC a sanctionné les FDLR et le M23 conformément au décret 13413 pour avoir commis des crimes graves impliquant le ciblage d’enfants dans le conflit en Rdc, y compris le recrutement ainsi que le meurtre, la mutilation et la violence sexuelle. Le M23 était également désigné pour recevoir des armes et du matériel liés aux activités militaires qui contribuaient directement au conflit de l’époque.
Ainsi, ont été sanctionnés, M. Apollinaire Hakizimana, de nationalité rwandaise, il est le commissaire à la défense des FDLR ; le général de brigade Sebastian Uwimbabazi, de nationalité rwandaise, c’est un leader des FDLR chargé du renseignement et Ruvugayimikore Protogène, un ressortissant rwandais, dirige le groupe Maccabe, affilié aux FDLR, anciennement connu sous le nom de Commando de recherche et d’action en profondeur (CRAP).
Notre source précise que Protogène a été accusé par l’Union européenne d’avoir planifié, dirigé ou commis des actes qui constituent de graves violations des droits de l’homme en RDC et d’être responsable du maintien du conflit armé, de l’instabilité et de l’insécurité en Rdc.
Que ça soit Hakizimana, Uwimbabazi et Protegène, les trois sont désignés conformément à l’E.O. 13413, tel que modifié par E.O. 13671, pour être des dirigeants des FDLR, une entité dont les biens et les intérêts immobiliers sont bloqués conformément à l’E.O. 13413, tel que modifié.
Bernard Byamungu du M23 sanctionné
Il nous revient que le M23 est une milice majoritairement tutsie en Rdc qui lutte contre l’armée congolaise et plusieurs groupes armés non étatiques. À partir de novembre 2021, le M23 a pris le contrôle de grandes parties de la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la Rdc, a commis de graves violations des droits humains et a forcé plus de 800 000 personnes à fuir leurs foyers.
Bernard Byamungu, de nationalité congolaise, est le commandant adjoint des opérations et du renseignement du M23. Byamungu est désigné conformément à E.O. 13413, tel que modifié par E.O. 13671, pour être un dirigeant du M23, une entité dont la propriété et les intérêts immobiliers sont bloqués conformément à l’E.O. 13413, tel que modifié.
1 FARDC et 1 RDF
Le colonel Salomon Tokolonga, de nationalité congolaise, commande le 3411e régiment des FARDC. En mai 2022, Tokolonga a dirigé une réunion au cours de laquelle plusieurs groupes armés congolais ont convenu de former une coalition contre le M23. Le régiment de Tokolonga a fourni des munitions aux combattants des FDLR combattant le M23.
Tokolonga est désigné conformément à l’E.O. 13413, tel que modifié par E.O. 13671, pour être un dirigeant des FARDC, une entité, y compris tout groupe armé, qui a, ou dont les membres ont été responsables ou complices, directement ou indirectement, d’actions ou de politiques qui menacent la paix, la sécurité ou la stabilité de la RDC.
Pour sa part, le général de brigade des Forces de défense rwandaises (RDF), Andrew Nyamvumba, de nationalité rwandaise, est le chef des opérations de la 3e division des RDF. Début 2022, la 3e Division est entrée sur le territoire de la Rdc et, en collaboration avec les combattants du M23, a attaqué les positions et les camps des FARDC, faisant des victimes parmi les FARDC.
Nyamvumba est désigné conformément à l’E.O. 13413, tel que modifié par E.O. 13671, pour être un dirigeant des FDR, une entité, y compris tout groupe armé, qui a, ou dont les membres ont, été responsables ou complices, ou s’être engagés, directement ou indirectement, dans des actions ou des politiques qui menacent la paix, la sécurité ou la stabilité de la RDC.
Implications des sanctions
Soulignons qu’à la suite de l’action d’aujourd’hui, tous les biens et intérêts des personnes désignées décrites ci-dessus qui se trouvent aux États-Unis ou en possession, ou sous le contrôle des personnes américaines sont bloqués et doivent être signalés à l’OFAC. En outre, toutes les entités qui appartiennent, directement ou indirectement, individuellement ou globalement, à 50% ou plus à une ou plusieurs personnes bloquées, sont également bloquées. Sauf autorisation par une licence générale ou spécifique délivrée par l’OFAC, ou exemptée, les réglementations de l’OFAC interdisent généralement toutes les transactions effectuées par des personnes américaines ou à l’intérieur (ou en transit) des États-Unis qui impliquent des biens ou des intérêts dans des biens de personnes désignées ou autrement bloquées.
En outre, les institutions financières et autres personnes qui s’engagent dans certaines transactions ou activités avec les entités et individus sanctionnés, peuvent s’exposer à des sanctions ou faire l’objet de mesures coercitives. Les interdictions incluent le fait de faire toute contribution ou fourniture de fonds, de biens ou de services par, à ou au profit de toute personne désignée, ou la réception de toute contribution ou fourniture de fonds, de biens ou de services de la part d’une telle personne.
Le pouvoir et l’intégrité des sanctions de l’OFAC découlent non seulement de la capacité de l’OFAC à désigner et à ajouter des personnes à la liste SDN, mais également de sa volonté de retirer des personnes de la liste SDN conformément à la loi. Le but ultime des sanctions n’est pas de punir, mais de provoquer un changement positif de comportement.
JMNK