Dans une lettre adressée à Dieudonné Sambi, président du comité de normalisation, la Fifa insiste sur le fait que les associations membres de la FIFA sont en effet statutairement tenues de gérer leurs affaires de manière indépendante et sans influence indue de tiers. Tout manquement à ces obligations est susceptible d’entraîner les sanctions prévues dans les Statuts de la FIFA, pouvant aller jusqu’à la suspension de la fédération concernée, et ce, même si l’influence d’un tiers n’est pas imputable à l’association membre.
« Nous avons pris connaissance de votre correspondance datée du 27 juillet 2023 au sujet d’un Arrêté ministériel portant désignation des membres de la Commission chargée de l’élaboration du nouveau système de développement du championnat national de football », indique la Fifa dans un courrier.
Elle a aussi relevé que par la lettre datée du 4 août 2023, votre Ministère des Sports vous demande d’instruire toutes les ligues et ententes provinciales de football de surseoir à l’exécution du calendrier des matches pour la saison 2023-2024 publié par la LINAFOOT, en attendant la décision du Gouvernement de la République sur le rapport des travaux de la commission mixte chargée de l’élaboration de la nouvelle formule réaliste et consensuelle du championnat national congolais.
Sur ce point et tout premièrement, la Fifa constate que la FECOFA, dirigée à ce jour par son comité de normalisation, n’est ni à l’origine de la mise en place de la commission mentionnée dans cet Arrêté, ni même impliquée dans cette démarche. Or, compte tenu de la nature de la mission qui semble avoir été attribuée à cette commission, nous estimons que sa mise en place était, selon la réglementation de la FIFA, du ressort exclusif de sa Fédération membre (la FECOFA).
« Elle seule, en effet, dispose du droit de gérer le championnat national reconnu par la FIFA et la CAF », insiste-t-elle, tout en soulignant qu’en tout état de cause, cette commission ne devrait en aucune façon imposer de décision valable modifiant le championnat national organisé sous l’égide de la FECOFA.
Par ailleurs, la Fifa apprend avec inquiétude la correspondance du CONOR datée du 29 juillet 2023 concernant interpellation, en date du 25 juillet, de deux membres du comité de normalisation, du secrétaire général ainsi que d’un employé de la FECOFA, par des agents du Département de sécurité militaire de l’Etat-Major du Renseignement (DEMIAP).
Sur la base des éléments que vous nous avez fournis, la Fifa affirme que l’interpellation des personnes en question par le DEMIAP, restée sans suite à notre connaissance, semble être liée au rôle et mission du comité de normalisation.
« Si tel est effectivement le cas, nous estimons que cette interpellation ne semble pas avoir eu de motifs valables et nuit à la volonté d’apaisement et de dialogue constructif indispensable entre l’ensemble des acteurs du football congolais », mentionne-t-elle.
Cela dit, pour le bon ordre, nous souhaitons rappeler que chaque association membre de la FIFA, la FECOFA en l’occurrence, se doit de jouir d’une indépendance et d’une autonomie qui la préserve de toute ingérence indue de la part de tiers, qu’elle soit étatique ou autre. Les associations membres de la FIFA sont, en effet, statutairement tenues de gérer leurs affaires de manière indépendante, et sans influence indue de tiers (cf. art. 14, al. 1 lit. i) et art. 19 des Statuts de la FIFA). Tout manquement à ces obligations peut entraîner les sanctions prévues dans les statuts de la FIFA, pouvant aller jusqu’à la suspension de la fédération concernée, et ce même si l’influence d’un tiers n’est pas imputable à l’association membre (cf. art. 14 al. 3 des Statuts de la FIFA).