Le Vice-Premier Ministre, Ministre du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement, Guylain Nyembo a fait une présentation sur l’état d’avancement du Programme de Développement des 145 Territoires (PDL-145T), ce jeudi 28 novembre 2024, à la tribune de la 11ème Conférence des Gouverneurs des provinces qui se tient à Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika (Sud-est de la RD Congo). Retenue comme sous-thème de ces assises présidées par le Président de la République, Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, cette présentation cadre avec le thème principal de la Conférence, à savoir : « Renforcer la gouvernance des provinces afin d’assurer la cohésion communautaire, facteur clé de la réussite du PDL-145T. »
Dans son intervention, Guylain Nyembo a rappelé que le Gouvernement a, jusque-là, démarré deux volets de la première composante de ce programme, à savoir : le lancement des travaux de construction et équipement de 1.198 écoles, 788 centres de santé et 145 bâtiments administratifs ; et le financement des études relatives à la réhabilitation de 40.479 Kilomètres des routes de desserte agricole.
Volet 1 : 44% de taux d’achèvement
Selon les chiffres avancés par le Vice-Premier Ministre, l’état d’avancement physique du volet 1 du programme qui vise à améliorer l’accès des populations des territoires ruraux aux infrastructures et services socioéconomiques de base indique que 518 écoles ont déjà été achevées (dont 418 livrées), 276 centres de santé achevés (dont 181 livrés) et 59 bâtiments administratifs achevés (dont 35 livrés), jusque fin octobre 2024. Soit un taux d’achèvement de 44%. Le taux d’ouvrages livrés (634) se situe, lui, à 32% à la même date.
En ce qui concerne l’état de financement du programme, Guylain Nyembo a fait observer que le coût initial du PDL-145T qui avait été évalué à 1.660.101.312 USD, est passé à 2,138 milliards USD, suite au changement de nature des travaux pour certains ouvrages et à certaines contraintes de mise en œuvre. « Le premier volet démarré, financé par la quotité des ressources tirées des Droits de Tirages Spéciaux (DTS) du FMI, évalué initialement à 511 millions USD est passé à 623 millions USD après les procédures de passation des marchés, créant un gap de 112 millions USD pour boucler les travaux de construction des écoles, des centres de santé et bâtiments administratifs des territoires», a ajouté le VPM.
Pour y remédier, un plan de mobilisation et décaissement du gap a été élaboré par le Ministère du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement et présenté en Conseil des Ministres qui l’a adopté. « Le Ministère des Finances a, conformément à ce plan, décaissé au mois d’octobre 2024, la somme de 59.729.397,42 USD, soit 52,6% du gap, au profit des Agences d’exécution. Le solde d’un montant de 52,27 millions USD sera décaissé respectivement à hauteur de 50% au cours des mois de novembre et décembre 2024 », a-t-il rassuré.
Des contraintes majeures
Guylain Nyembo a enchainé sur les contraintes majeures qui retardent la mise en œuvre du PDL-145T, le plus grand défi étant le financement du programme. Il a cité les difficultés d’accès aux sites par manque d’infrastructures, la contrainte du respect des délais règlementaires et des procédures d’approbations des marchés, la guerre d’agression du pays par le Rwanda à l’Est et la persistance des conflits intercommunautaires dans certains territoires (Nord-Kivu, Ituri, Mai-Ndombe), le manque des ressources pour la communication et la faible capacité managériale de certains prestataires.
Pour la poursuite de cet ambitieux programme qui découle de la vision du Président de la République pour un Etat équitable et solidaire, Guylain Nyembo a rassuré son auditoire. « Le Gouvernement s’emploiera à accélérer la mise en œuvre du PDL-145T, afin de garantir la livraison des ouvrages au bénéfice des territoires et de nos populations », a-t-il déclaré en substance. Deux actions seront menées à cet effet : le décaissement des ressources pour le démarrage des autres volets du programme notamment ceux relatifs à la construction des infrastructures énergétiques rurales (eau et électricité) ; et la mobilisation des ressources pour le lancement de toutes les autres composantes du PDL-145T pour un meilleur impact sur la population bénéficiaire.
Le VPM a annoncé, à l’occasion, l’organisation prochaine d’une revue du Programme pour remédier aux imperfections constatées et proposer les solutions y afférentes, notamment en ce qui concerne le financement du programme, la passation des marchés, la sélection des prestataires, la lenteur des travaux, la défaillance de certains prestataires, l’implication des communautés locales, l’implication des dirigeants provinciaux et des élus du peuple, le système d’information et le suivi-évaluation.
Réfléchir sur les mécanismes de financement
Guylain Nyembo a, en outre, salué la récente décision de l’Assemblée nationale de constituer une commission ad hoc sur le PDL-145T. « Lors de mon passage, le 12 novembre courant, devant l’Assemblée Nationale, l’autorité budgétaire a décidé de mettre en place une commission qui suivra étroitement la budgétisation et la mise en œuvre de ce programme. Ce qui est louable car il faut passer à la mise en œuvre concomitante de toutes les composantes de ce programme pour mieux impacter ses bénéficiaires directs », s’est-il réjoui.
La mise en œuvre du premier volet de la première édition du PDL-145T « démontre à suffisance la capacité de relever concomitamment le défit du développement sur toute l’étendue de notre pays », a, enfin, fait observer le Vice-Premier Ministre. D’où, son appel lancinant pour une mobilisation collective du pays dans son ensemble autour de ce programme : « Il est temps pour nous tous, dit-il, de réfléchir sur les mécanismes de financement du programme qui suscite tant espoir dans le chef de nos populations et [qui] boostera significativement le développement de nos Provinces. »
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