Les tenanciers des boutiques, magasins, quincailleries, supermarchés éprouvent des soucis au regard des exigences que peuvent afficher les autorités pendant le contrôle.
À ce jour, votre rédaction a effectué une descente dans quelques marchés de Kinshasa pour récolter les avis des vendeurs et acheteurs sur le contrôle des prix des biens et services initié par le Comité de conjoncture économique. Un contrôle qui vise à renforcer le pouvoir d’achat des Congolais en conformité avec les mesures économiques du Gouvernement sur le taux de change.
En réponse à nos différentes questions, des commerçants expliquent le maintien de la majoration des prix des biens et services par les achats des marchandises effectuées pendant la variation et la hausse du taux de change.
« Je demande au Gouvernement de se montrer raisonnable lorsqu’il va entamer le contrôle. Nous maintenons les anciennes tarifications des produits, parce que nous ne voulons pas perdre, car nous avions acheté des marchandises pendant la hausse de taux de change », a déclaré Christ Evingi Bola, commerçant au marché de Gambela dans la commune de Kasa-Vubu.
Depuis le début de l’année 2023, la RDC fait face à la dépréciation de sa monnaie face au dollar américain. L’instabilité du taux de change est une situation qui, non seulement, entraîne la flambée des prix des produits de première nécessité, mais également une occasion pour les cambistes de manipuler arbitrairement le taux de change.
« Nous achetons les produits en dollars et nous les vendons en franc congolais et après, nous sommes obligés d’acheter le dollar américain qui varie à tout moment pour payer les marchandises », a déploré Rose Ilunga, vendeuse des fournitures scolaires au marché de Matete. Elle estime que les prix des produits pourront connaître une baisse que par « l’épuisement des stocks achetés pendant la hausse de taux d’échange ».
De l’autre côté, la population s’impatiente de voir le début de ce « contrôle économique rigoureux ». Elle exige également le suivi de cette démarche. « Le mal avec notre Gouvernement, il commence bien, mais souvent la continuité pose problème », a réagi Marlette, une acheteuse croisée au marché Simba Zigida.
Il va sans dire que le Comité de conjoncture économique du Gouvernement, qui s’est réuni mercredi passé, a promis des sanctions à ceux qui ne se soumettront pas à ce contrôle. Une question qui fait mal dans le chef des vendeurs et des acheteurs, connaissant le comportement moins digne des exécutants sur terrain.
Jean-Luc Lukanda