L’armée algérienne a tué plusieurs orpailleurs mauritaniens et sahraouis dans le sud algérien, ont annoncé des sources mauritaniennes.
Alors que l’Algérie tente depuis plusieurs semaines une mission de séduction vis à vis de la Mauritanie pour la pousser à rejoindre son initiative de Maghreb sans le Maroc, après son boycott de la première réunion, les dirigeants algériens semblent commencer des mesures de rétorsion à l’encontre de Nouakchott.
Le régime militaire voyou algérien s’en est pris à des orpailleurs mauritaniens qui avaient leurs habitudes dans cette région frontalière sur 60 km où les chercheurs d’or se retrouvaient dans un désert où les frontières ne sont pas clairement délimitées.
Selon des sources mauritaniennes bien informées les orpailleurs mauritaniens et sahraouis ont été bombardés par des membres de l’armée algérienne alors qu’une caserne militaire pour l’armée mauritanienne s’y trouve ainsi qu’une division de la Gendarmerie Nationale et une branche de la Société « Mauritania Minerals », chargée des activités minières privées.
Les mêmes sources ont indiqué, dans un entretien au journal électronique Hespress, que « les chercheurs d’or subissent depuis plus de deux semaines des attaques de la part des forces algériennes, qui utilisent des balles réelles pour les pourchasser au niveau de la frontière », ajoutant que « des éclats d’obus provenant d’un obus d’artillerie est tombé le week-end dernier à proximité d’une voiture », signalant que l’accident n’a fait aucun blessé.
Les mêmes sources, qui ont fourni à Hespress des séquences vidéo documentant cet attentat, expliquent que « les autorités algériennes ont confisqué plus de 12 véhicules 4×4, dont la plupart appartenaient à des prospecteurs sahraouis des camps de Tindouf. Elles ont également arrêté un certain nombre d’entre eux, dont des prospecteurs de nationalité mauritanienne ». Elles ajoutent que ces personnes ont été placées dans la prison locale de Tindouf.
Les orpailleurs mauritaniens estiment que le comportement des autorités algériennes est extrême et démesuré. Il est a noter que les frontières entre l’Algérie et la Mauritanie ne sont pas une zone de guerre, comme peut l’être le sud du Maroc au Sahara, d’où la réaction des Forces armées royales lorsqu’elles aperçoivent un suspect et peuvent, à juste titre, et comme le permettent les lois internationales, de tirer sur les intrus.
A contrario, la région du sud algérien et particulièrement la frontière avec la Mauritanie ne représente aucune menace pour la sécurité de l’Etat algérien, et les autorités algériennes savent que les orpailleurs sont sans danger et ne font que chercher des moyens de subsistance.
L’utilisation de balles réelles et de lance-roquettes contre des civils bien identifiés ainsi que l’emprisonnement des rescapés est une mesure hautement sévère qui devrait compliquer les relations entre l’Algérie et la Mauritanie, bien que ce dernier ait déjà lancé des avertissements aux orpailleurs.
Cette attitude algérienne intervient au lendemain refus de la Mauritanie de se joindre à une initiative controversée du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, de vouloir créer un nouvel espace maghrébin en excluant le Maroc, et qui ferait concurrence à l’Union du Maghreb arabe (UMA).
L’idée derrière cette création algérienne était d’y faire adhérer tous les pays du Maghreb, en excluant le Maroc, et d’y rajouter plus tard la pseudo république sahraouie (rasd) afin de contraindre ces pays à reconnaitre de facto l’existence de cette « république » factice qui se trouve en Algérie.
La Mauritanie, l’une des 4 parties prenantes au conflit autour du Sahara marocain, a refusé de se joindre à cette initiative algérienne car elle prend une position à équidistance entre le Maroc et l’Algérie, et a toujours eu une position de neutralité positive, comme l’avait eu jusqu’ici la Tunisie avant son virage pro-algérien.