Lorsque j’ai appris la nouvelle de l’odieux assassinat du Député Chérubin Okende, chrétien pratiquant, je me suis retourné vers Dieu pour l’interpeller ainsi : Seigneur, pourquoi, comme pour le fils d’Abraham voué au sacrifice, vous n’avez pas suspendu la main de l’Assassin au moment du sacrifice suprême ?
Cette apostrophe raisonna dans mon fort intérieur comme une interpellation personnelle de ma foi chrétienne face à l’absurdité de cet acte.
Alors j’entendis une voix intérieure qui me parlait : jusques à quand comprendras-tu que la gloire divine passe par la passion sur terre ? – telle est ma souveraine volonté.
Mais Seigneur, alors dois-je pardonner ou me venger ?
Se venger n’est-ce pas la réaction du faible, inspiré par le Malin pour détruire le monde, tandis que pardonner est la caractéristique d’un être fort et d’une foi inébranlée au Seigneur pour la construction harmonieuse du monde.
Seule cette foi est capable de nous amener pour accéder à la vertu divine du pardon.
Me vint alors la double image du Pape Jean-Paul II en conversation avec son assassin dans sa cellule et sortant de la prison sans celui-ci.
Le pardon divin ne devrait donc pas empêcher à César de construire un monde harmonieux par la recherche de la vérité et de la justice.
De là où tu te trouves nos préoccupations et agitations semblent bien terre à terre.
Mais, si ton destin divin est glorieux, absurde et peu enviable est ton sort sur terre.
Pour honorer sa mémoire de Chrétien de grande foi, laissons la vérité s’exprimer à son rythme sans intrusion et interférence intempestive. Car la mort de Chérubin est une preuve que l’homme est intrinsèquement inintelligible tant grande est sa capacité de faire le bien suprême ou le mal absolu sans raison apparente.
Adieu Chérubin, que les anges te conduisent au Paradis et qu’à ta venue les martyrs te reçoivent pour participer à la félicité éternelle aux côtés du Père !
Fait à Kinshasa, le 25/07/2023
Ambassadeur André-Alain ATUNDU LIONGO