«Nos stades se porteront mieux sans vos odeurs»: un média algérien porte-voix de la junte au pouvoir a craché son venin sur toute l’Afrique. Un déferlement de haine et de racisme dont seul le régime algérien, fasciste et antisémite, a le secret.
Pour tous ceux qui en auraient raté le début, voici un résumé de l’actualité récente de la junte au pouvoir à Alger, marquée essentiellement par les débâcles à répétition. Saison 1: l’Algérie éliminée dès le premier tour de la Coupe d’Afrique des Nations au Cameroun. Saison 2: l’Algérie perd la bataille de l’Agence africaine du médicament. Saison 3: l’Algérie absente de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Saison 4: l’Algérie organise le pire Sommet arabe de l’histoire. Saison 5: l’Algérie échoue de se frayer une place au sein du Comité exécutif de la CAF. Et c’est pareil jusqu’à la fin de la saison 2025. Bref, hormis les humiliations, il ne se passe strictement rien chez les voisins de l’est. Bon an mal an, les Algériens n’ont rien d’autre à se mettre sous la dent que l’incompétence des personnes qui leur servent de dirigeants. Dernier exemple en date, leur retrait de la course à l’organisation des éditions 2025 et 2027 de la Coupe d’Afrique des Nations.
Le régime algérien en avait pourtant fait une priorité. La Fédération algérienne de football (FAF) a été la première à manifester son intérêt pour remplacer la Guinée, qui s’est vue retirer la compétition reine de la CAF. Après l’annonce du Maroc, l’Algérie a décidé de se porter également candidate pour accueillir l’édition 2027. Une manœuvre hasardeuse qui a minimisé ses chances d’être choisie par le Comité exécutif de l’instance dirigeante du football continental.
Ayant conscience que son dossier ne peut rivaliser avec les autres candidats, le régime algérien a décidé de battre en retraite pour éviter une énième déconvenue presque un mois après, jour pour jour, l’échec d’intégrer le BRICS, le chantier du siècle du président Abdelmadjid Tebboune. Résultat: le Maroc obtient, sans surprise, l’organisation de l’édition 2025 et le trio Kenya-Ouganda-Tanzanie va accueillir celle de 2027.
En mauvais perdants, Echourouk, journal porte-voix de la nomenclature militaire, a publié sur les réseaux sociaux, quelques heures après l’annonce de la CAF des pays hôtes, un post des plus nauséabonds. «Pardon l’Afrique, nos stades se porteront mieux sans vos odeurs», a écrit le torchon dans un commentaire accompagnant un photomontage des stades algériens.
Racisme algérie
Ce n’est pourtant pas une première. Le régime algérien, fasciste et antisémite, a un pédigrée long comme un bras. Les autorités algériennes ont été prises en flagrant délit de discours haineux à l’égard des Subsahariens si fréquemment qu’il ne subsiste plus aucun doute sur le caractère assumé de ces dérives au plus haut sommet de l’État.
En 2016, alors qu’Alger venait d’organiser une grande rafle de Subsahariens, qualifiée par les ONG de «plus grande chasse à l’homme noir» depuis l’indépendance, un conseiller de la présidence en matière de droits de l’homme (sic) en a profité pour insulter les ressortissants des pays africains résidant en Algérie. Farouk Ksentini, puisque c’est de lui qu’il s’agit, avait alors dit que «nous (les Algériens) sommes exposés au risque de propagation du Sida, ainsi que d’autres maladies transmissibles à cause de la présence de ces migrants».
Le pire, c’est qu’après avoir tenu de tels propos dans un quotidien arabophone, Assawt El Akher en l’occurrence, ce conseiller de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, a choisi de les assumer en renchérissant. Lors d’une interview quelques jours plus tard sur le site Tout sur l’Algérie, il déclarait: «La présence des migrants et des réfugiés africains dans plusieurs régions du pays peut causer plusieurs problèmes aux Algériens». Puis d’ajouter: «Ces maladies sont considérées comme quelque chose d’habituel et de normal par cette communauté». Et comme si cela ne suffisait pas, il avait poursuivi, le visage empli de haine: «J’ai dit la vérité, ces migrants ont été porteurs de beaucoup de maladies en Algérie».
Les mesures et actes xénophobes contre les Subsahariens, cautionnés par les officiels, se sont même intensifiés. En juin 2017, cette haine contre les migrants s’était propagée sur les réseaux sociaux avec une campagne de hashtags racistes (#NonauxAfricainsenAlgérie, #Nettoyerlesvilles) qui avait provoqué l’indignation de certains intellectuels, de responsables des droits de l’homme et d’ONG.
Ainsi, le 9 juillet 2017, Ahmed Ouyahia, ministre d’État et surtout directeur de cabinet du président algérien Abdelaziz Bouteflika et plusieurs fois Premier ministre, faisait des déclarations scandaleuses, décrétant que «ces étrangers en séjour irrégulier amènent le crime, la drogue et plusieurs autres fléaux», avant d’ironiser en ajoutant: «On ne dit pas aux autorités, jetez ces migrants à la mer ou au-delà des déserts».
Pour les Algériens, aucun doute, le message était venu d’«en haut», sachant qu’Ouyahia était considéré comme l’une des figures proéminentes du système.
Juste après les propos scandaleux d’Ouyahia, c’était au tour du ministre des Affaires étrangères, l’inénarrable Abdelkader Messahel, de renchérir le 11 juillet en demandant au gouvernement algérien des «mesures urgentes» face au «flux en Algérie de migrants subsahariens».
Nommé au poste de Premier ministre, Ouyahia obtient «carte blanche», si ce n’est l’ordre de mission pour peaufiner et exécuter sa «solution finale»: plus de migrants subsahariens en Algérie, légaux ou illégaux.
Et depuis, régulièrement, les migrants subsahariens ont fait l’objet de persécutions et d’expulsions massives vers le Niger et le Mali voisins.
Au cours des cinq dernières années, la méthode n’a pas changé: rafle des migrants, regroupements dans des camps et finalement direction le désert du Sahara.
Car une fois à Tamanrasset, située à près de 2.000 km au sud d’Alger, ils doivent parcourir plusieurs dizaines de kilomètres à pied dans le désert pour espérer arriver au premier village nigérien, situé après la frontière algérienne. Affamés et déshydratés, nombreux sont ceux qui n’y arrivent pas.
L’antisémitisme est aussi haussé au rang de politique d’Etat en Algérie. En atteste une vidéo glaçante, datant de 2015, dans laquelle pour galvaniser les troupes lors d’un exercice de marche ordonnée de la gendarmerie nationale algérienne, on entend un appel à massacrer les juifs! «Oh Arabes, fils d’Arabes. Marchez et pointez vos armes vers les Juifs. Pour les tuer. Les abattre. Les écorcher. Les égorger…», y chantent à tue-tête des éléments de la gendarmerie algérienne.
Cette politique de xénophobie d’Etat avait poussé les autorités algériennes à bannir purement et simplement les Subsahariens des transports interurbains reliant certaines villes. Une discrimination honteuse qui rappelle à la fois les pires moments du racisme aux Etats-Unis et la politique d’apartheid en Afrique du Sud.