Décidément, l’enseignant et le médecin congolais, sans parler d’autres couches sociales, doivent encore attendre très longtemps pour bénéficier de cette opulence inouïe, indigeste et révoltante que se tapent, au grand jour, certains bonzes politiques congolais. Surtout ceux de la Majorité au pouvoir !
Tenez, alors que l’affaire des forages et des lampadaires n’a pas encore fini de défrayer la chronique, et que d’autres détournements en termes de millions sont signalés çà et là, voilà que deux autres feuilletons, non de moindres, viennent faire fulminer de rage infirmiers, enseignants, médecins aujourd’hui en grève : l’affaire de « 13 députés » payés en sourdine et de « 5 millions de dollars portés disparus au Ministère de la Formation professionnelle ».
En effet, comme Satan, pas celui qui a tenté Jésus-Christ, le Fils de l’Homme, sur le Monts des Oliviers, mais celui porteur de deux cornes et d’une queue, est confortablement assis sur les finances publiques congolaises, tout à fait normal que la palme d’or revienne aux bonzes du régime USN. Ceux-là qui ne pensent et ne parlent plus qu’en termes de millions que des « mains expertes » n’hésitent plus à manipuler et à détourner pour leurs propres comptes. En tirant bénéfice à partir des caisses de l’Etat.
Abandonnant la Plèbe aux mains de la fauche, du désespoir et de l’angoisse sociale, ils s’activent à ponctionner sur les recettes de l’Etat congolais afin de se constituer des lendemains meilleurs. Dans la foulée, on parle de cette première affaire qui n’est, en tout cas, pas du tout, d’un détournement, mais des payements inouïs, indigestes et révoltants aux « 13 députés ». Apparents, ils ne siègent pas au Parlement mais arrivent, quand même, à bénéficier des avantages faramineux qui peuvent bien servir à payer, ne fut-ce que chaque mois 50 enseignants de Malemba Nkulu, Idiofa, de Bulungu, Isangi ou de Luozi. Mais que le Trésor public trouve juste de payer des personnages qui dorment le matin mais payés à la fin du mois, pour le compte du parlement. Soit !
Ecore, pas plus tard qu’en début de semaine, « 5 millions USD seraient portés disparus au ministère de la Formation professionnelle ». Antoinette Kipulu se retrouverait, pour ça, dans les filets de l’IGF qui l’accuse d’avoir détourné, à des fins personnelles, une somme de cinq (5) millions USD, préalablement destinés à la construction des centres professionnels dans certaines provinces.
A lire le journal Econews paru mercredi 23 octobre à Kinshasa, dans une correspondance de Jules Alingete, Inspecteur général des Finances, il semblerait que l’ancienne Ministre de la Formation professionnelle dans le Gouvernement Sama I et II, aurait « suçoté », pour son compte ainsi que celui de sa famille, 5 millions USD. En attendant les conclusions de l’enquête, précise Econews, l’IGF a sollicité de la DGM (Direction générale de migration) l’interdiction de sortie du territoire national de Mme Antoinette Kupulu et de ses deux complices, dont son époux. Soit. A ce stade, il ne s’agit donc que d’une présomption. Présomption de détournement des millions. En millions de dollars !
A compter tous ces cas de détournements ou de payements en urgence, tout compte fait, le sésame de millions ne serait favorable et ne s’ouvrirait qu’aux seuls acteurs de la Majorité au pouvoir, réunis au sein de l’USN. Dont la hargne à siffler sur les caisses de l’Etat, ne peut que révolter la Plèbe. Une Plèbe qui croupit dans la misère sociale, pendant que le sésame de millions de dollars ne s’ouvre qu’aux déjà nantis. Qui n’hésitent pas, malgré leurs magnats financiers, à croustiller les caisses de l’Etat.
Dommage pour ce pays !
Willy Kilapi