
La Ligue nationale Antituberculeuse et Antilépreuse du Congo (LNAC) interpelle le Gouvernement congolais quant au respect de ses engagements pris lors de l’Assemblée générale des Nations unies en 2023.
Il s’agit d’octroyer à chaque provinces 1 million des dollars américains dans le cadre de la lutte contre la tuberculose.
Deux ans après, rien n’est fait alors que les malades quasi abandonnés sont sans médicaments.
Intervenant lors de la 9ème journée scientifique de la lutte contre cette maladie, organisée par le Programme national de lutte contre la Tuberculose (PLNT), la directrice nationale de la LNAC a fait savoir que la lutte contre la tuberculose en République Démocratique du Congo est dépendante de partenaires, qui malheureusement, sont tous en train de partir avec leur financement. D’où, il est impérieux que le Gouvernement congolais puisse agir.
« Nous avons beaucoup d’argent pour mettre fin à la tuberculose. Il y a des engagements qui ont été pris au niveau mondial, régional et national. Au niveau international lors de l’Assemblée générale des Nations unies en 2023, la RDC s’est engagée à travers le ministre de la Santé qui avait pris l’engagement au nom du chef de l’Etat, président de la République Félix-Antoine Tshisekedi d’allouer chaque année 1 million des dollars à chaque provinces de la République pendant 7 ans. Ce qui permettrait à chaque province de prendre en charge la lutte contre la tuberculose de manière à ce que le pays puisse atteindre les indicateurs qui ne sont pas très bons », a indiqué la directrice nationale de la LNAC, Mme Ghislaine Mabeluanga Diakiese. Son intervention était focalisée sur le financement de l’Etat, les crédits alloués au budget de l’Etat….
Malades en nombre croissant
Deux ans après, cet engagement pris au plus haut niveau mondial, n’est toujours pas tenu par le Gouvernement congolais alors que les files d’attente des malades ne font qu’augmenter.
Rien qu’à Kinshasa, la capitale, 1470 malades attendent recevoir des médicaments.
L’accord d’Abuja ne représente plus rien
Le ton utilisé lors de cette 9ème journée scientifique tenue dans l’amphithéâtre de l’Institut national de recherche biomédicale (INRB), plein comme un œuf, en ce vendredi 21 mars 2025, par la présence bien selecte du monde scientifique congolais et mais aussi des étudiants, se justifiait. Car, c’est en 2008 que la LNAC, cette organisation de la société civile s’est lancée dans le plaidoyer en faisant comprendre que l’Accord d’Abuja ne représente plus rien au regard de ce qui est alloué actuellement au secteur de la Santé.
S’appuyant sur cet Accord, la directrice nationale de la LNAC a dit ceci : « Nous avons essayé de démontrer lors de cette conférence que les 15% ne représentent rien puisque tout part de là. C’est ainsi que l’auditoire a compris qu’on ne peut rester à chanter sur les 15%. Mais que les 15% doivent être représentatifs des besoins de chaque Congolais. C’est un grand défi à relever et nous sommes encore en train de nous battre en tant qu’organisation de la société civile pour faire comprendre que les bailleurs sont en train de partir, il y a eu gel du financement avec le Fonds mondial depuis l’année 2024. Il y a maintenant gel avec l’USAID… Nous ressentons maintenant l’apport de bailleurs des fonds dans le travail que nous sommes en train de faire et nous sommes en train de saisir cette opportunité pour dire que nous ne devrons pas rester là à pleurer mais nous devrons faire entendre nos voix auprès de nos décideurs, du Gouvernement congolais pour qu’il puisse prendre ses responsabilités. On ne doit toujours pas avoir les regards vers bailleurs. S’ils sont là, nous sommes contents parce qu’ils apportent un plus mais ils viennent en appui et venir en appui ca veut dire qu’ils doivent déjà trouver une assise de la part du Gouvernement congolais. Donc, le Gouvernement congolais ne doit pas rester là en train d’attendre la part des bailleurs, qui sont en train de partir. Qu’est ce que nous devrons faire, comment nous devrons réallouer notre financement, comment nous devront mobiliser encore davantage pour combler les gaps suite au départ des partenaires financiers ».
Rappelons que cette 9ème journée scientifique a été organisée par le Programme national de lutte contre le Tuberculose en partenariat avec l’Association des communicateurs en santé de l’Afrique (ACSA) sous le haut patronage du ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale.
« 0ui, nous pouvons mettre fin à la tuberculose en RDC : Engageons-nous, investissons et agissons ensemble pour le bien le bien de nos populations et des familles déplacées de guerre d’agression ». Telle est la thématique nationale pour la célébration de la journée mondiale contre la tuberculose, le 24 mars 2025.
Prince Yassa