Serait-on en pleine “détiennisation” de l’Udps qu’on ne s’y prendrait pas autrement à l’Udps aile Tshisekedi ! Cette stratégie consisterait à identifier désormais le parti plus à Félix qu’à son père.
En matière de succession, ça se passe toujours ainsi : l’héritier (ou l’héritière) est en droit d’affirmer sa personnalité pour marquer son territoire.
Après ce qui s’est produit les 15 et 16 février 2024, le soupçon prend corps.
Pour ceux qui ne le savent pas, le 15 février est la date anniversaire de la création de l’Udps en 1982. Tandis que le16 février est la date anniversaire de la Marche des Chrétiens en 1992 organisée pour réclamer la réouverture de la Conférence nationale souveraine (Cns), marche réprimée dans le sang.
Ainsi, chaque année, l’Udps rappelle par ces deux dates sa lutte contre la dictature, entendez son combat pour l’érection de l’Etat de droit.
Que s’est-il passé pour que les premiers 15 et 16 février du second mandat de Félix Tshisekedi passent inaperçus ?
Pas une matinée politique, pas un colloque, pas une messe !
Probablement que devenu président intérimaire du parti présidentiel, Augustin Kabuya a d’autres urgences jusqu’à oublier la date anniversaire du parti qui l’a fait roi…
Si le justificatif est la solidarité avec les compatriotes de l’Est, c’est raté puisque la fête à l’occasion de tout (et parfois de rien) est devenue une culture dans la Maison Udps. En témoignent les vidéos qu’on balance sur les réseaux sociaux.
Il n’est pas exclu que le silence ait plutôt un lien avec les… manifestations de protestation contre la Monusco et les ambassades des États-Unis, de la France et de la Grande Bretagne organisées les 12, 13 et 14 à Kinshasa.
Quand on sait que les manifs ont connu une grande participation des ” Wewa ” et des ” Forces du Progrès ” assimilés au parti présidentiel, la célébration festive du 42ème anniversaire de la création de l’Udps le 15 février 1982 aurait eu l’effet d’un aveu de l’implication de l’Udps dans les incidents. Des pancartes avec des messages anti-Occident auraient pu être brandies. Surtout avec les infiltrations dénoncées par le VPM Peter Kazadi.
Quant aux proches des victimes tuées et aux survivants de la Marche du 15 février 1992, ils auraient pu saisir l’occasion pour ne serait-ce que communier ensemble et, qui sait ?, demander au parti présidentiel réparation ! Pas nécessairement en termes d’argent. Une stèle commémorative suffit.
Pourquoi seulement le parti présidentiel, se demanderait-on ?
En voici la raison : la Marche des Chrétiens devait coïncider avec le 10ème anniversaire de la création de l’Udps le 15 février 1992.
Seulement voilà : cette date tombait un samedi. Impossible alors de mobiliser les Chrétiens un samedi pour la manifestation et un dimanche pour la messe.
Les organisateurs vont convenir de renvoyer la marche au dimanche 16 février, question de faire d’une pierre deux coups, c’est-à-dire mobiliser le plus possible des manifestants ! Tous savaient pourtant qu’il y aura répression. Et, effectivement, il y eut une répression tellement disproportionnée que jusqu’à ce jour, les organisateurs n’ont jamais su comptabiliser ni identifier les morts et les blessés.
Pour l’Histoire, Catholiques romains de tous les continents, Américains, Britanniques, Français, Belges, Italiens, Canadiens, Scandinaves etc. avaient soutenu la Cause incarnée par l’Udps.
Trente ans après, l’histoire a fait son œuvre : effacer la mémoire, à défaut de l’édulcorer; personne ne se présentant au sein du parti devenu présidentiel pour la conserver…
Omer Nsongo die Lema