M. Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias a participé à la première édition de la Master Class sur la communication et l’entrepreneuriat, le vendredi 22 et samedi 23 mars 2024 au ShowBuzz à Kinshasa.
Au premier jour, en tant que ministre de tutelle, il a ouvert ce grand rendez-vous des professionnels, étudiants et amateurs de la communication avec des mots d’encouragement à l’endroit de l’agence Antic Communication, organisatrice de cet événement et a remercié d’autres orateurs pour leur participation à ces assises, notamment le français Frédéric Fougerat et les congolais Deo Kasongo, Nana Levo et Melchor Essomassor. Brièvement, Patrick Muyaya a signifié à l’opinion que la communication est comme la sécurité. Ces deux domaines nécessitent l’anticipation et non l’attente d’une crise avant de réagir.
Au deuxième jour devant l’auditoire, Patrick Muyaya a exposé sur ” Succès story et les avantages du métier de la communication”. Il a parlé brièvement de son parcours scolaire, universitaire, professionnel et politique. Je vous avoue qu’après l’école primaire, ce sont les humanités qui constituent la base de la formation de tout humain. Mon passage à l’école Monseigneur Bokeleale (ex. Lisanga) m’a beaucoup forgé et m’a permis de bien aborder le reste de mon parcours. Avant d’arriver à l’IFASIC, j’étais à l’IBTP où j’avais passé une année de préparatoire, en même temps, j’étais cameraman à la RTK. J’étais à l’IFASIC et au même moment journaliste à CEBS et je finis par devenir ministre après avoir briguer plusieurs autres fonctions. À trois reprises, j’ai été élu député national”, a-t-il rappelé à l’assistance.
Conscient de son rôle actuel dans le quotidien de la République, Patrick Muyaya a laissé entendre que l’on ne peut pas devenir porte-parole du gouvernement si au départ, on n’est pas à l’écoute. Il n’invente rien. Tout ce qu’il dit ou rend compte à la population congolaise ou au monde à travers les médias étrangers, est le fruit de ce qu’il écoute auprès de sa hiérarchie, de ses collègues ministres ou des services de sécurité ou encore des autres institutions du pays.
Il a, par ailleurs, énuméré quelques innovations depuis son arrivée à la tête du ministère de la communication et médias, telles que la Charte graphique pour contribuer positivement à l’image du pays tant à l’interne qu’à l’externe, les rencontres avec les chargés de communication de la présidence et des différents ministères. “Faites bien attention, vous remarquerez que tous les ministres et leurs équipes ont désormais les mêmes cartes de visites, les mêmes papiers en-tête, les mêmes fardes et autres. Nous avions également mis en place une commission interministérielle élargie aux services de sécurité où nous nous rencontrons très souvent pour évaluer la communication du pays. J’ai également érigé un cadre communicationnel où les ministres et autres viennent directement rendre compte à la population à travers les journalistes”, a-t-il expliqué.
Le ministre ne pouvait pas finir son speech sans aborder la question de la guerre d’agression que le Rwanda et ses alliés ont imposé à la République Démocratique du Congo sous la casquette du M23 depuis plus de 25 ans avec plusieurs dénominations auparavant. Dans le dynamisme de mettre fin à cette barbarie, il pilote le front médiatique. Là, il dénonce toutes les fakenews que le Rwanda injecte au quotidien sur les médias africains et autres, ainsi que sur les réseaux sociaux. “Je sais que je ne suis pas seul sur ce front. Chacun de nous contribue d’une manière ou d’une autre à repousser l’ennemi qui nous pille depuis des années pour entretenir son économie. Je reconnais que vous étiez très impliqués dans la campagne “Rwanda is killing” et je vous en remercie”, a déclaré le ministre.
Comme ses prédécesseurs, il s’était prêté aux jeux de questions-réponses avec les participants. Il a souligné que l’armée communique, mais sa communication ne ressemble pas forcément à celle des autres organisations du pays. Car, son fonctionnement est parfois singulier. À la question de savoir si étant porte-parole du gouvernement, il lui arrive à mentir. Le ministre Muyaya a fait comprendre à l’étudiante qu’il n’aime pas mentir, car le mensonge finit toujours par attraper l’humain. Il préfère dire la vérité pour mieux informer la population congolaise, mais comme pour les autres postes publics, il est parfois obligé de se réserver face aux secrets d’Etat ou secrets défense.