Plus de doute quant au retrait de la Monusco de la Rdc après plus de 20 ans de présence ponctuée d’un échec patent. Le Gouvernement congolais et l’ONU ont convenu d’un retour accéléré, progressif et responsable de la Monusco à partir de décembre 2023. Pour y arriver, la Rdc et la Monusco vont proposer le plan de désengagement et le chronogramme du retrait y relatif. Ils ont convenu des modalités pratiques de la remise et reprise des activités qui étaient jadis entre les mains de la Monusco. Les deux parties conviennent aussi d’élaborer le plan de la réduction progressive des effectifs de la Monusco, sans oublier le document sanctionnant le début de ce dispositif. Les deux parties ont convenu de réduire les 8 piliers à 4 : sécurité, protection des civils, accompagnement électoral et le PDDRS. Soulignons qu’au 15 novembre, les deux parties doivent terminer la rédaction du plan de désengagement qui sera déposé au Gouvernement, avant que la Monusco ne l’amène au Conseil de sécurité. Ceci, pour qu’en décembre 2023, qu’on amorce le retrait dans un bon climat.
Le Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires Étrangères et Francophonie, Christophe Lutundula Apala Pen’ Apala et le Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, ont co-animé ce lundi 23 octobre, un briefing presse autour du “Retrait accéléré, progressif et responsable de la Monusco à partir de décembre 2023 : enjeux et perspectives”.
Dans son mot introductif, Christophe Lutundula a présenté la position de la RDC sur le retrait progressif, responsable et durable de la MONUSCO. Il est revenu sur les différents contacts enregistrés notamment à New York avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, mais surtout l’adresse assez forte à la 78è session de l’Assemblée générale des Nations unies du Président de la République Félix Tshisekedi, qui a insisté à juste titre sur le retrait de la Mission.
“Lorsque le Président Tshisekedi a rencontré M. Guterres une phrase qui dit tout : “Vous avez demandé que la MONUSCO s’en aille, moi je vous dis que je veux m’en aller.”
Tout s’est passé dans la compréhension et l’harmonie. Et après, nous avons encore travaillé, moi à partir d’ici, l’Ambassadeur Zénon et son équipe à partir de New York pendant deux semaines pour avoir la déclaration du Président du conseil”, a précisé Christophe Lutundula.
Rappelant la déclaration du Président du Conseil qui encourage notamment le gouvernement congolais et l’ONU dans le groupe de travail conjoint à élaborer d’ici novembre le plan de désengagement complet de la mission, le Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires Étrangères et Francophonie a fait savoir que la RDC et la MONUSCO ont débuté ce lundi 23 octobre, le processus d’élaboration du plan de retrait de la Mission, comme demandé par Kinshasa.
Christophe Lutundula en a donné les mesures clés. “Le plan de désengagement des troupes de la MONUSCO, le chronogramme du retrait (entre l’état-major de la RDC et le commandement de la MONUSCO). Nous allons convenir les modalités pratiques de la reprise des activités actuellement exercées par la MONUSCO que la RDC va continuer avec l’appui des traditionnels (le projet du fonds et les agences de la MONUSCO).
Troisième document, nous allons élaborer le plan de la réduction progressive des effectifs de la MONUSCO. Nous allons aussi élaborer un document qui montre comment l’ensemble du dispositif de la MONUSCO va commencer à partir. Le 5è document doit préciser ce que la MONUSCO au moment où elle se retire, fera encore”, a-t-il révélé.
Précisant que d’ici le 15 novembre, tout le travail devra être terminé, Christophe Lutundula met par ailleurs en garde contre tout triomphalisme.
“Le Président s’y est impliqué mais gare au triomphalisme. On ne peut pas minimiser ce qui a été fait mais ce n’est pas terminé. Nous sommes en train de travailler. C’est maintenant que nous devons nous-mêmes maîtriser notre destin dans ce dossier que nous avons voulu, que le Président voudrait exemplaire dans le cadre des troupes des Nations unies”, insiste-t-il.
Prenant la parole à son tour, Patrick Muyaya a révélé l’importance pour le gouvernement congolais d’activer ce processus de retrait.
“Il est évident qu’après la sortie en septembre du Secrétaire général António Guterres relevant l’incapacité de la mission de répondre à la menace du M23, cela a suscité beaucoup de colère, a créé une crise de confiance dans nos populations. Et il fallait bien que le gouvernement en tire la conséquence. Nous sommes un gouvernement sur écoute”, a-t-il dit.
JMNK