En ce dimanche de Pâques, le pape François a donné, depuis la place Saint-Pierre, la bénédiction solennelle « Urbi et Orbi » à tous les catholiques. À cette occasion, il a parlé des souffrances de plusieurs pays. Il a évoqué Israël et la Palestine, le Liban, la Syrie, l’Ukraine, l’Arménie et plusieurs régions d’Afrique. Il s’est adressé au monde en implorant la paix et la réconciliation. En Syrie, la jeune génération n’a connu que souffrance et désolation.
« N’oublions pas la Syrie qui souffre depuis treize ans des conséquences d’une guerre longue et dévastatrice » a dit le pape en rappelant le nombre important de morts et de personnes disparues. Selon le Bureau des Nations unies pour les affaires humanitaires, on dénombre en Syrie plus de 500 000 morts depuis 2011. Près des trois quarts de la population, soit 16,7 millions de personnes, vivent dans la violence et la pauvreté. 500 personnes quittent la Syrie chaque jour. Les Syriens vivent « comme dans l’obscurité avant l’aube » a confié le vicaire apostolique d’Alep à l’Osservatore Romano, « la situation est aujourd’hui pire qu’au début de la guerre ».
Le P. Hanna Jallouf rajoute que le peuple syrien est courageux et résiste depuis des siècles : « La foi ne manque pas et, en cette période de Pâques, l’espérance que le Seigneur ne nous abandonne pas est forte. » Pour le Saint-Père, seul le pardon de Dieu peut ouvrir le passage, humainement impossible, vers la réconciliation : « Jésus Christ est ressuscité et lui seul est capable de rouler les pierres qui ferment le chemin vers la vie. Lui-même, le Vivant, est la Voie : la Voie de la vie, de la paix, de la réconciliation, de la fraternité (…).
Sans le pardon des péchés, on ne sort pas des fermetures, des préjugés, des suspicions mutuelles, des présupposés qui toujours absolvent soi-même et accusent les autres. Seul le Christ ressuscité, en nous donnant le pardon des péchés, ouvre la voie à un monde renouvelé. »