Un jour avant sa prestation scénique à la cérémonie de clôture des IXès Jeux de la Francophonie au stade des Martyrs, ainsi quà celle des Nuits de la Francophonie à lesplanade du Palais du Peuple, lartiste musicien congolais, Hervé Gola Bataringe dit Ferre Gola a été nommé samedi 5 août 2023, ambassadeur du climat lors dune réception à la présidence de la République. Cétait en présence de lenvoyée spéciale du chef de lÉtat pour la nouvelle économie du climat, Stéphanie Mbombo qui, dans un tweet, avait souligné limportance de lappropriation populaire de la nouvelle économie du climat. Loin de sériger en opposant contre cette nomination, le Centre national dappui au développement et à la participation populaire (CENADEP), estime que la RDC avec son potentiel forestier énorme, doit se fixer comme objectif à la Cop 28 en décembre 2023 « avoir un droit de regard sur le marché carbone ».
En tant quambassadeur du climat, Ferre Gola aura la responsabilité délever la voix de la République démocratique du Congo dans le domaine environnemental. Son influence musicale et sa popularité lui permettront de toucher un large public et dencourager des changements positifs en faveur de la protection de lenvironnement.
Dans sa politique environnemental, le gouvernement congolais mise à mobiliser des personnalités influentes pour faire progresser la nouvelle économie du climat et pour faire de la RDC un acteur majeur dans la lutte contre le changement climatique. Une mission importante pour cet artiste de talent quand on sait que ce pays abrite 60% des forêts tropicales africaines. Toutefois il est important de convaincre les décideurs mondiaux lors des forums internationaux pour le climat comme cétait le cas de la Cop 28 en décembre 2023.
Bien quétant le tout premier pays du continent à disposer dun ministère en charge de lEnvironnement, selon la mouvance de la société civile dont (CENADEP), il est recommandable au gouvernement non seulement de doter le pays dune politique nationale sur le climat, mais aussi délaborer, avec toutes les parties prenantes, une stratégie nationale sur le crédit carbone.
En dautres termes, les stratégies de la RDC dans les COP et dautres assises internationales ne donnent pas encore des résultats à la hauteur de ce pays-continent. Un cas dillustration est bien le marché carbone de la RDC qui fait figure de nain comparativement au voisin rwandais qui na pas les atouts forestiers que la RDC.
Marché carbone : Le Rwanda mieux servi que la RDC
Malgré l’existence de l’Autorité de régulation du marché de crédit carbone (ARMC), il est aléatoire d’élaborer un registre national carbone pour permettre à la RDC davoir un droit de regard sur le marché de crédit carbone et de réglementer la clé de répartition des revenus issus de la vente de crédit carbone.
Il est certes important de « mobiliser des personnalités influentes pour faire progresser la nouvelle économie du climat et pour faire de la RDC un acteur majeur dans la lutte contre le changement climatique », il est très important que les officiels congolais, lors des Conférences des parties à la convention des Nations unies sur le climat (COP), mettent un point dorgue dans les négociations.
Quant au Centre national dappui au développement et à la participation populaire (CENADEP), cité par OURAGAN / MCP, via mediacongo.net, cette organisation convie le gouvernement à se ressaisir à loccasion de la COP 28 prévue du 30 novembre au 12 décembre 2023 aux Émirats arabes unis. Pour illustrer son propos, il rappelle quen décembre 2020, plus de 2,25 millions de crédits carbone avaient été délivrés au Rwanda par le mécanisme de développement propre et les marchés volontaires du carbone. Selon la ministre rwandaise de lEnvironnement, Jeanne dArc Mujawamariya, le Rwanda, qui a pleinement intégré le marché de carbone en avril 2023, pourrait bénéficier des marchés de carbone, dune valeur annuelle estimée à 82 milliards de dollars, à 120 dollars par tonne démissions de carbone.
Citant le développeur de projets liés aux crédits carbone, DGB, il dit « les instruments de tarification du carbone ont généré 53 milliards de dollars en 2020, plus de 100 milliards en 2021, et à fin décembre 2022, le marché mondial des crédits carbone valait 909 milliards de dollars ! Hélas, la RDC ne perçoit que du menu fretin et pas toujours régulièrement. Et ce, en dépit de son massif forestier estimé à 145 millions dhectares (ha) pouvant séquestrer un stock de carbone évalué à 40 gigatonnes (Gt) équivalant à 140.000.000 de tonnes démissions potentielles de CO2 »!
Il importe donc que Kinshasa entre sur le marché de la conformité plutôt que sur les marchés volontaires. Car cest là que se trouve la majeure partie de financement.
Willy Makumi Motosia