Lequotidien
Le projet « Voix Essentielles » de l’Ong internationale « Speak Up Africa, visant à soutenir les femmes et les jeunes filles dans toute leur diversité, a été au centre d’un webinaire, organisé le mercredi 05 mars 2025 par le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN), dans le cadre de la célébration de la journée mondiale des « Droits de la femme ».
« Plaidoyer et changement social : amplifier les initiatives locales pour un impact durable », telle a été la thématique de cette rencontre, qui avait réuni 4 intervenantes.
D’après la chargée de Plaidoyer de Speak Up Africa, Madame Awa Yanogo, le projet « Voix Essentielles », est une initiative née d’un constat selon lequel les organisations féminines à base communautaire sont très peu représentées dans les sphères de décision et ce malgré le fait qu’elles soient très impliquées au sein des communautés.
En effet, a-t-elle expliqué, l’apport de sa structure, Speak Up Africa, à ce projet, se fait dans l’optique de renforcer les capacités, outiller les femmes pour participer aux instances de décisions, et développer leur leadership pour atteindre leurs résultats. Pour ce faire, la chargée de Plaidoyer de Speak Up Africa estime que la junte féminine devra abandonner l’autolimitation et rejeter les stéréotypes du genre.
« Cette initiative est venue pour relever le défi et renforcer le leadership des femmes afin qu’elles puissent avoir leur place autour de la table des décisions », a-t-elle déclaré.
Soulignons que le projet « Voix Essentielles » a été lancé dans 3 pays, à savoir : La Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Sénégal, avant d’atteindre dans sa phase 2 en 2024 le Bénin et le Togo.
Ce noble projet travaille sur plusieurs thématiques allant de l’autonomisation des femmes à la lutte contre les Violences basées sur le Genre en passant par la lutte contre des maladies comme le paludisme, la tuberculose et le VIH/SIDA.
Violences basées sur le genre
Prenant la parole à son tour, la Secrétaire générale de l’Association de soutien aux Enfants et Femmes vulnérables au Burkina Faso, Mme Armanda Sawadogo, a fait savoir que l’implication des leaders communautaires sur les cas de violences basées sur le genre (VBG), le renforcement de capacités sur le leadership, l’encadrement technique et la mise en place d’activités génératrices de revenus… sont autant d’activités qui permettent aux femmes de rejeter les stéréotypes du genre.
Son association apporte un soutien considérable aux enfants et aux femmes vulnérables au Burkina Faso. Elle vient en aide aux enfants abandonnés et aux veuves. Actuellement, cette association dispose d’un centre d’accueil pour enfants en détresse dont les orphelins partiels.
L’Association de soutien aux Enfants et Femmes vulnérables au Burkina Faso assure aussi une prise en charge psychologique et un accompagnement aux femmes, victimes des VBG, mais aussi travaille dans la sensibilisation sur la santé sexuelle et reproductive dans les écoles.
En Côte d’Ivoire, l’Union Nationale des Femmes Handicapées (UNAFHCI) que dirige Mme Anne Cécile Konan, a bénéficié aussi de l’appui du projet « Voix Essentielles ». Ce qui lui a rendu très visible sur le terrain et même dans les provinces.
Sans doute, cet appui lui a permis de renforcer ses interventions de terrain, notamment dans les activités visant l’autonomisation des femmes et la lutte contre le paludisme mais aussi de s’étendre un peu partout en Côte d’Ivoire. C’est ce qu’a affirmé sa présidente en ces termes : « Dans nos sociétés, les personnes handicapées ne sont pas associées aux activités de prise de décisions, encore moins les femmes handicapées, qui sont victimes souvent d’abus de tous genres, car déjà fragiles physiquement. Elles doivent avoir la force et connaitre des structures de prise en charge pour dénoncer les cas d’abus (…) L’appui de Voix Essentielles a permis d’étendre des démembrements à l’Intérieur du pays de l’association (…) C’est une grande satisfaction pour nous », a indiqué la présidente de l’UNAFHCI lors de ce webinaire, qui avait réuni près de 80 journalistes, membres du Réseau des médias africains pour la promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) présent dans 32 pays du continent.
« En tant que jeune femme africaine, notre challenge est de nous faire participer aux instances de décisions. Même si cela se fait de plus en plus, nos défis permanents restent le renforcement de la citoyenneté des femmes, le dialogue inter générationnel, la communication parents-enfants et faire parmi les jeunes ces champions locaux. Notre satisfaction est que nous occupons de nombreux postes dans les collectivités locales et les espaces de décisions et de l’existence d’émissions radiophoniques sur la thématique », a déclaré la présidente de l’Association Sénégalaise pour l’avenir de la femme et de l’Enfant, Mme Fatimata Lamine Sy. C’était avant de saluer l’apport des médias dans cet accompagnement.
Rappelons que le projet « Voix Essentielles » vise à soutenir les femmes et les jeunes filles dans toute leur diversité en favorisant leur engagement significatif dans les espaces et les processus de prise de décision qui influent sur les politiques et les programmes de santé. Il appuie les efforts de diverses organisations à base communautaire.
Le projet « Voix essentielles » est dirigé par Speak Up Africa en partenariat avec le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme.
Prince Yassa
