Paris-Alger, une nouvelle crise menace la visite d’Abdelmadjid Tebboune à Paris

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Les relations entre l’Algérie et la France sont à nouveau en ballotage après une énième crise qui se profile. La dernière résolution sur les droits de l’Homme en Algérie votée au Parlement européen ne passe pas à Alger, et c’est la France qui est tenue pour responsable.
Les clashs se répètent et se ressemblent entre Alger et Paris qui entretiennent des relations instables et compliquées. Après la dernière crise qui ne date que du début de l’année, en février plus précisément, à cause de l’exfiltration de la militante franco-algérienne Amira Bouraoui, voilà qu’en mai un nouvel épisode vient lacérer une réconciliation balbutiante.
Et pour cause, la crise d’Amira Bouraoui pour laquelle l’Algérie a utilisé des mots extrêmement forts, notamment celui de la violation de la souveraineté nationale, a causé le report de la visite du chef d’Etat algérien Abdelmadjid Tebboune en France pour relancer sa carrière politique et se doter d’un coup d’avance pour la présidentielles de 2024.
En amont de cette visite attendue, le régime kaki a ameuté des Algériens de France pour manifester « pour » la junte en place et insulter, en passant, le Maroc et ses symboles. Un coup de com’ au service du « candidat Tebboune ».
Le régime d’Alger a vite compris qu’il n’était pas dans ses intérêts de brouiller ses relations avec la France qui a fait tant de concessions pour amadouer les dirigeants algériens. C’est la France qui est venue à la rescousse de l’Algérie lorsque celle-ci était menacée d’être inscrite sur la liste des pays contribuant à entretenir la machine de guerre russe en Ukraine.
Malgré la sévérité des reproches faits dans l’épisode Amira Bouraoui, il fallait maintenir la visite du président algérien à Paris. Reportée une première fois, puis fixée à mai, elle a été reportée au mois de juin. Seulement, un nouveau psychodrame est venu malmener les relations de haute voltige qui caractérisent la France et l’Algérie.
Des relations distinguées par plus de bas que de hauts, et qui entrent dans un nouvel épisode de péripéties depuis que les dirigeants algériens font endosser à la France la responsabilité de la résolution du Parlement européen contre l’Algérie au sujet des droits de l’Homme, votée le 11 mai.
« Alger est furieuse non seulement contre le Parlement européen, mais surtout contre les députés macronistes qui siègent à l’institution de Strasbourg, dans un contexte de réchauffement des relations entre l’Algérie et la France et au moment où les deux pays, préparent difficilement la visite du président Tebboune à Paris », reconnait le site d’information algérien TSA, proche du pouvoir.
Le média qui cite des sources anonymes est proche de l’actuel secrétaire général du ministère algérien des Affaires étrangères, Amar Belani, qui rêvait un temps de remplacer Ramtane Lamamra en tant que chef de la diplomatie algérienne.
Selon cette source, « les députés macronistes au Parlement ont initié et adopté la résolution. Ils en ont profité pour attaquer l’Algérie. C’est inacceptable ». C’est donc une attaque directement dirigée contre le président Emmanuel Macron et son parti.
Pour se défendre, l’Algérie a adressé une réponse à travers son Parlement pour remettre en cause la crédibilité des élus du Parlement européen, accusés de corruption dans l’affaire du Qatargate.
Le Conseil de la nation, le Sénat algérien a dénoncé une « ingérence dans les affaires algériennes », de son côté l’APN, la chambre basse du Parlement algérien s’est dit « en droit de s’étonner des pratiques d’une institution parlementaire dont la crédibilité est entachée par les scandales de corruption et de pot-de-vin ».
Cette résolution replonge surtout les relations franco-algériennes dans une nouvelle crise, puisque l’Algérie est persuadée de l’implication des députés affiliés au parti du président Emmanuel Macron. Elle « suscite des interrogations, de l’incompréhension et même de la colère », indique la même source.
Pour rappel, la résolution du Parlement européen a été approuvée par une écrasante majorité avec 536 voix « pour » et seulement 4 « contre » et 18 abstentions. Elle a demandé aux pays membres de l’Union européenne de condamner fermement et unanimement la répression de la liberté de la presse en Algérie, tout en appelant la délégation de l’Union et les ambassades des pays de l’UE accrédités à Alger à demander l’accès aux journalistes emprisonnés et à assister à leur procès.
Hespress fr

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