
En réponse aux inondations provoquées par les pluies torrentielles du 04 au 05 avril 2025, le président de la République annonce la convocation pour bientôt d’une réunion de crise. Ceci, pour apprécier les efforts qui ont été fournis pour prendre en charge les sinistrés, mais aussi se préparer pour faire face aux prochaines catastrophes. Déjà, on annonce la mort de 30 personnes et 20 personnes ont été blessées ou hospitalisées. Entre-temps, les stades Tata Raphael et des Martyrs ont été retenus pour abriter momentanément les sinistrés, en attendant une solution durable.
« Inondations dans la partie Est de Kinshasa : causes et interventions du Gouvernement», c’est le thème général qui a réuni autour d’une même table des ministres du Gouvernement Judith Suminwa. Par devoir de rédévabilité, ils sont ainsi venus répondre à l’invitation du ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe.
Il s’agit du Ministre des Ressources Hydrauliques et Électricité, Teddy Lwamba ; du Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale, Roger Samuel Kamba Mulamba ; du Ministre d’Etat, Ministre des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction, Alexis Gisaro Muvunyi.
Dans son mot introductif, le ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale, Roger Samuel Kamba Mulamb, a parlé d’un bilan total de 30 décès intervenus avant le secours, et 20 personnes hospitalisées soit à cause des traumatismes, soit étaient dans les structures sanitaires. C’est ainsi que le chef de l’Etat Tshisekedi a rendu visite à personnes internées à Vijana, dans la commune de Lingwala.
Et le ministre de poursuivre qu’immédiatement après le déluge, les personnes affectées ont été conduites dans le site de l’Institut Lumumba, avant qu’elles ne soient amenées dans les sites du stade Tata Raphaël et stade des Martyrs de la pentecôte.
La catastrophe était-elle prévisible ?
C’est une question qui est revenue sur les lèvres de beaucoup de Congolais. Ici, le ministre d’Etat, ministre des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction, Alexis Gisaro Muvunyi, va trancher pour dire que ce n’était pas prévisible. Car selon lui, il s’agit d’une catastrophe. « Nous vivons le dérèglement climatique. Des pays plus développés que nous n’ont pas échappé».
A l’en croire, les pluies torrentielles ont créée des dégâts importants sur l’axe Kinshasa-Kongo Central vers Kasangulu. La pluie charriait des quantités de sables et d’immondices. Les équipes de l’Acgt se sont déployées pour intervenir sur l’érosion avec une partie de la route entamée. La circulation a été rétablie sur une partie de la route.
Et de poursuivre, avec la quantité d’eau qui était tombée dans le Kongo Central, les eaux de la Lukaya ont fait monter les eaux de Ndjili. Le fleuve Congo a refoulé les eaux vers Ndjili. Devant un tel phénomène, il faut attendre que les eaux baissent pour intervenir et assister les sinistrés.
Pour le ministre des Ressources Hydrauliques et Électricité, Teddy Lwamba, les usines de captage et de traitement d’eau ont été impactées (il s’agit des usines de Lemba Imbu, de Ndjili et de la Lukaya). « Nous avons fait le nécessaire pour reprendre les activités. Pour l’usine de Ndjili, il faut attendre 3 à 4 jours. 159 cabines ont été mises hors services. Mais pour l’instant, ce sont 38 cabines qui hors services », indique le ministre, qui dit aussi avoir connu un écroulement de mur.
Pour le ministre, nous sommes dans une situation de débordement. D’où la nécessité de protéger les points de captage qui ramènent l’eau pour le traitement. Et de poursuivre que l’usine de Ndjili est affectée par un débordement des eaux. La grande solution, c’est le drainage des eaux. Soit revoir un redimensionnement de l’usine, ou réfléchir comment protéger ces infrastructures à long terme en cas de survenance des catastrophes.
Soulignons que l’usine de Ndjili est la plus importante, parce qu’elle gère 14 communes. Toutefois, il y a des camions positionnés dans les deux sites retenus, pour desservir les populations en eau.
Quid de Kinshasa zéro trou
Le ministre d’Etat, ministre des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction, Alexis Gisaro Muvunyi, s’est employé pour expliquer qu’il faut partir du concept qui se voulait une vision, une projection. Ce projet est à réaliser en phases. « Vous ne pouvez pas faire 3.000 Km en un temps. Nous avions commencé avec 86 Km à Kinshasa, soit 10% de la ville. Sur un tronçon, nous prenons une section à réhabiliter. Et pourtant, il fallait réhabiliter totalement les artères. Ceci exige un budget conséquent », précise-t-il, avant d’insister qu’on n’est pas intervenu sur l’ensemble des avenues, mais sur les sections dégradées. A l’en croire, la phase 2 de Kinshasa zéro trou est pris en charge par d’autres projets.
« Nous avons estimé que ce qui restait à faire pouvait être pris en charge par d’autres projets. Lorsqu’on réhabilite une voirie, ceci nécessite une phase préparatoire pour éviter que la voirie se dégrade tous les jours. L’approche est d’aller en profondeur pour éviter les critiques. Nous commençons par la phase Études. Il y a des projets pour lesquels le ministère des Finances a déjà positionné même les moyens, mais on attend la finalisation des études. Cette fois-ci nous voulons faire des travaux qui vont durer et qui vont tenir compte de la nouvelle donne », explique-t-il.
Pour quelles solutions ?
De l’avis de Patrick Muyaya, ce sont des phénomènes imprévisibles dus au réchauffement climatique. Toutes les questions liées à leur prise en charge montrent qu’il y a une volonté de faire pour que ces personnes ne soient pas doublement sinistrées.
De son côté, Alexis Gisaro a avoué que nous sommes en face d’une catastrophe avec les caractères inattendus et l’ampleur. Il a quand même proposé quelques causes et préconiser des solutions. Il constate que le lit de la rivière était occupé, soit une urbanisation sauvage. Il y a une responsabilité de l’Etat. Le gouvernement doit prendre des mesures impopulaires, d’autant plus que ces pluies vont s’accumuler. L’on risque d’avoir des populations à délocaliser sur tous les lits.
Il a aussi cité le développement de la technologie qui peut nous permettre d’atténuer les impacts à travers le dragage. « Si nous curons de manière systématique, nous allons atténuer les impacts. La dernière proposition, c’est la destruction des bâtisses construites sur les collecteurs et les lits des rivières », a-t-il dit.
JMNK