Parlons-en !: Et si le Président tapait du poing sur la table…

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Quitte à ce que dossiers, stylo, téléphone, tasse de thé, cigare etc. se trouvant sur les bureaux de tous les mandataires d’Etat opérant au pays et à l’étranger en tremblent ! Il n’aurait pas tort de le faire au regard de la grande récréation, quoi ?, de la grande diversion en cours au pays. Peut-être que l’occasion indiquée serait le 24 janvier prochain, date anniversaire de son accession à la magistrature suprême. Certes, l’agitation qui caractérise cette récréation – une véritable  diversion ‘grandeur nature’- pourrait s’expliquer par la fièvre électoraliste. Des passions se déchaînent, tout le monde tirant sur tout le monde sans se préoccuper du final. Or, au final, le perdant sera le peuple. Et le peuple a une institution qui le représente : ‘Président de la République’. Et le Président de la République détenant l’imperium, c’est Félix Tshisekedi. C’est donc à lui, et à lui seul, d’arrêter la dérive. Et pour cause !

Rdc comme République de cacophonie

Actuellement, il n’y a aucune fierté d’être Congolais au regard de la facilité inouïe avec laquelle les Congolais, toutes catégories confondues, s’insultent par médias interposés, certains pour conquérir ou reconquérir le Pouvoir, d’autres pour le conserver ! *Surtout les acteurs majeurs* qui doivent servir d’exemple au petit peuple.

Tout y passe. Leurs prestations ne sont que allusions à la tribu, à la nationalité, aux études faites, au parcours, à la race, au physique du conjoint, à l’état de santé de la progéniture, à l’état civil, à la religion fréquentée, voire aux…loges.  Tout, sauf ce qui valorise la société.

Même les esprits moyens – appelés pourtant à discuter *évènements* – se rapprochent plus des petits esprits qui discutent *gens*, au lieu de chercher à s’approcher des grands esprits qui discutent *idées*, ce en référence à la citation d’Henry Thomas Buckle « _Les grands esprits discutent des idées ; les esprits moyens discutent des événements ; les petits esprits discutent des gens_».

Couplée avec les réseaux sociaux ayant fait dire à Umberto Eco qu’ils  « _ont donné le droit de parole à des légions d’imbéciles qui, avant, ne parlaient qu’au bar, après un verre de vin et ne causaient aucun tort à la collectivité_ », des légions, selon ses termes, qu’on « _faisait taire tout de suite alors qu’aujourd’hui ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel_ » et qu’on assiste-là à « _l’invasion des imbéciles_ », la citation de Buckle n’anoblit pas la société congolaise lorsqu’on navigue sur Internet, précisément Facebook, Instagram, WhatsApp, Tik-Tok, Twitter, Youtube.

L’Internet présente une RDC *absente* là où on l’attend (idées), mais *hyperactive* là où on ne devrait jamais l’attendre (évènements et gens). Une société où on fait taire la raison exprimée sur base d’une expérience avérée, simplement parce qu’on aura eu tort d’avoir été aux affaires ou à l’opposition hier. Une RDC à assimiler facilement à une « *République De Cacophonie* » !

Héritier biologique et politique du lider maximo

Taper du poing sur la table a pour but de conjurer le sort des alternances qui se produisent dans ce pays sous une forme ou une autre, toutes ayant toutefois pour justification l’avènement d’une société voulue démocratique, entendez, pour reprendre une signification classique, une « _Société dans laquelle les valeurs démocratiques sont respectées : liberté (d’expression, d’opinion…), égalité (pas seulement en droit – un homme = une voix – mais aussi en termes de chances ou de mérite, de considération et de traitement) et solidarité (équilibre entre droits et devoirs)».

L’Histoire de la RDC enseigne et renseigne que :

*le 30 juin 1960*, l’indépendance avait été justifiée pour une société démocratique.

* le 24 novembre 1965* , le coup d’Etat militaire avait été justifié pour une société démocratique.

*le 24 avril 1990*, la proclamation de la libéralisation de la vie politique au travers de la dissolution du Parti État avait été justifié pour une société démocratique.

*le 17 mai 1997*, la révolution afdlienne avait été justifiée pour une société démocratique.

*le 17 janvier 2001*, la prise du pouvoir par Joseph Kabila avait été justifiée pour une société démocratique.

*le 4 avril 2003* (en prévision du démarrage de la Transition 1+4), la validation de l’Accord global et inclusif issu du Dialogue intercongolais avait été justifiée pour une société démocratique.

*le 6 décembre 2006*, l’alternance politique issue du premier cycle électoral avait été justifiée pour une société démocratique, et

*le 24 janvier 2019*, l’alternance politique issue du troisième cycle électoral a été justifiée pour une société démocratique.

L’avènement de cette société a son incarnation dans l’Udps. Personne ne croira que c’est pour la démocratie telle que (mal) traitée en RDC qu’Etienne Tshisekedi et ses 12 compagnons avaient résolu de créer ce parti en 1982 après leur lettre à Mobutu du 1er novembre 1980 pour lui signifier leur désolidarisation de la gestion de la Chose publique.

Héritier biologique et politique du Lider maximo, Félix Tshisekedi n’a pas à avoir d’états d’âme pour agir et réagir là où des « *défauts de fabrication* » se manifestent sous son mandat, c’est-à-dire sous sa responsabilité.

C’est là son challenge

Il lui revient de redresser la barre sur tous les fronts concourant à la bonne gouvernance, fronts où les fondamentaux sont menacés par toutes formes de dérive. Notamment la Justice, les droits de l’homme, les élections, la lutte contre la corruption, etc.

Il n’a pas à réinventer la roue en rappelant à l’opinion que ce qui est du droit est du droit, tandis que ce qui n’est pas du droit ne l’est pas. Et dans la foulée, là où il s’avère que la loi est muette, elle est muette. Pour lui faire don de la langue, c’est pour le *mandat à venir* et non celui en cours.

C’est cela aussi, l’Etat de droit.

En définitive, l’Histoire plus l’alternance de 2019 *d’abord* par la qualité de l’Etat de droit à instaurer.

En cette année électorale 2023, un coup de poing sur la table bien ajusté est vivement souhaité.

C’est là son *challenge*…

Omer Nsongo die Lema

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