Pourquoi le Gouvernement veut-il se servir d’un fichier électoral traficoté pour la délivrance de la carte d’identité nationale ? Avec des chiffres imaginaires, des électeurs fabriqués et un matériel inadapté, il y a à craindre que la carte d’identité subisse le sort de la carte d’électeur déjà méconnaissable un mois seulement après l’enrôlement, estime Simaro Ngongo Mbayo, président de la Commission Africaine pour la Supervision des Élections (CASE).
1. La Commission Africaine pour la Supervision des Élections (CASE) interpelle le Premier Ministre, Chef du Gouvernement de la République Démocratique du Congo sur le risque très élevé de bâtir un registre d’Etat Civil inauthentique et ridicule.
2. La CASE rappelle au Gouvernement congolais que la base des données fournie par la CENI est fantaisiste et mensongèrement contraire à toutes les règles en la matière. Persévérer dans cette faute technique c’est exposer tout un peuple à une grossièreté électorale coupable.
3. La CASE rappelle en outre au Premier Ministre Sama Lukonde Kyenge que la mutualisation des opérations d’identification et enrôlement des électeurs avec le recensement de la population est contraire aux lois en vigueur. Ainsi, l’Office National d’Identification de la Population (ONIP) et l’Institut National de la Statistique (INS) devraient s’interdire de s’associer à cette anarchie qui n’honore ni l’Etat ni le Peuple Congolais.
4. Une CENI qui a déjà la lourde responsabilité de l’échec de l’opération d’identification et enrôlement des électeurs ne devrait plus jamais sortir en public pour prétendre offrir la moindre expertise en matière électorale. Car en effet, toutes les cartes d’électeur délivrées par elle en avril dernier s’effacent d’elles-mêmes en l’absence de toute rigueur des intempéries naturelles et privent aux Congolais d’une pièce essentielle à leur participation aux scrutins. Au lieu de rendre le tablier pour incompétence, les membres de la CENI s’entourent d’un toupet démoniaque et suicidaire pour crucifier la vie démocratique en RDC.
5. La CASE demande au Premier Ministre, Chef du Gouvernement d’annuler toutes les opérations malencontreuses d’identification et enrôlement des électeurs ainsi que celle relative au transfert des données fictives et d’autres matériels par la CENI à l’ONIP et à l’INS. Immédiatement après, le Gouvernement devrait saisir le Parlement sur la nécessité de relancer le processus de mise en place d’une CENI saine, incolore et réellement indépendante.