Présidentielle 2023 : fini le dépôt des candidatures: Figures emblématiques et potentialités des candidats 

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Conformément au calendrier électoral de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), l’opération de dépôt des candidatures pour la présidentielle de Décembre 2023 s’est clôturée dimanche 8 octobre 2023. En tout, la CENI a réceptionné 24 dossiers et, les candidats qui le souhaitent ont une semaine pour retirer leurs dossiers de candidature ou désigner un remplaçant. Bien que tous aient une même chance de victoire, il y a des éléments que l’on doit mettre en avance pour sonder les chances de succès des uns et des autres. Surtout qu’en Afrique, les élections se font le plus souvent sur des bases sociologiques, des critères ethno-tribalo-linguistiques.

De ces 24 candidats, il y a ceux dont les candidatures étaient plus ou moins attendues et qui sont considérés comme des grandes figures du monde politique congolais, à l’instar de deux challengers de la dernière présidentielle, Félix-Antoine Tshisekedi et Martin Fayulu Madidi ainsi que l’ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi Chapwe. Dans ce ‘chapeau’, il faudra aussi inclure deux anciens Premiers ministres sous Joseph Kabila à savoir Augustin Matata Ponyo Mapon et Adolphe Muzito ainsi que le célébrissime médecin, prix Nobel de la paix Denis Mukwege. Si beaucoup d’observateurs estiment que le Président sortant, Félix Tshisekedi part avec les faveurs de pronostics étant donné qu’en Afrique « on n’organise pas les élections pour les perdre », avait dit en son temps un ancien chef de l’Etat africain. Toutefois, certains estiment aussi que défendre le bilan pour un président sortant, n’a pas toujours été un avantage même si il a l’expérience du ‘métier’. Les autres concurrents ont plus à tirer sur son bilan et proposer comme programme ce qui peut sembler être la correction de son action à la tête du pays. Les élections peuvent transformer en vote sanction.

Martin Fayulu, qui, durant toute la mandature passée, se disait ‘président élu’, doit faire face aux critiques sur ce qui est considéré comme sa versatilité notamment sur le dépôt de sa candidature et celles des Lamuka ainsi que de son parti aux législatives et autres élections provinciales et municipales. La sympathie seule ne suffit pas mais avoir aussi la majorité au Parlement est nécessaire pour la victoire.

Denis Mukwege semble être le plus sérieux challenger du président sortant. Ses nombreuses distinctions, dont le Prix Nobel en 2018 et le Prix Sakharov en 2014 lui auréole de gloire particulièrement dans la communauté internationale. Comme souvent, les élections africaines sont aussi influées par l’attitude des grands du monde, ce médecin a toutes ses chances. Cet atout a aussi son revers, être présenté comme le candidat de l’étranger mais une expérience professionnelle de plus de 40ans dans le Congo profond.

Quant aux deux Premiers ministres de Kabila, Matata Ponyon et Adolphe Muzitu, leurs bilans élogieux à la Primature, particulièrement la stabilisation du dollar et l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (IPPTE) qui a conduit à l’effacement de la dette de la RDC jouent à leurs faveurs. Mais l’ombre du ‘kabilisme’ et des menaces judiciaires ne jouent pas nécessairement en leurs faveurs. Il en est de même du patron de TP Mazembe, Moïse Katumbi qui a particulièrement excellé dans le domaine sportif mais dont les origines constituent son talon d’Achilles.

 

Autres figures emblématiques

 

Il n’y a pas que ces grands comme figures emblématiques. Il importe de citer également Noël Tshiani, Seth Kikuni, Théodore Ngoy et Marie- Josée Ifoku qui reviennent encore à la course après leurs tentatives infructueuses de 2018. Ils ont une expérience des campagnes électorales et peuvent surprendre.

C’est ici l’occasion de revenir particulièrement sur la candidature de Marie Josée Ifoku. En 2023, Marie Josée Ifoku se présente comme unique femme à avoir postulé deux fois de suites pour la présidence de la République démocratique du Congo. Lors du dépôt de sa candidature, l’ex-gouverneure de la province de la Tshuapa a affirmé ne pas venir chasser un homme mais « éradiquer un système » : Le système de prédation instauré dans le bassin du Congo depuis 1885. Cela par une idéologie politique : ‘la Kombolisation’ qui mène à la « Renaissance du nouveau Congo ». Elle vient nettoyer le Congo du système de prédation instauré depuis Berlin en 1885 et qui est perpétué par ses dirigeants jusqu’à ces jours réduisant le Congo et ses fils en simples proies.

Seul candidat avec un programme clair, une vision qui se décline en 7 points, Ifoku à toutes ses chances. Toutefois, elle doit faire face aux pesanteurs culturelles, particulièrement celle d’imaginer la RDC être diriger par une femme alors n’a pas encore eu un premier ministre femme.

Sur la liste des figures emblématiques, il importe de parler également des ex-opposants au régime Kabila à savoir Delly Sesanga et Franck Diongo. Deux anciens gouverneurs de province de l’Equateurs à savoir Tony Bolamba et Jean-Claude Baende. Très connus dans cette partie de la République et les élections africaines étant généralement ethno-tribalo-linguistique, ils auront à se partager des voix dans cette partie du pays.

Candidats-surprises ainsi que d’anciens des régimes Mobutu et Laurent-Désiré Kabila

Il y a d’autres compétiteurs qui tentent leur chance de se retrouver à la magistrature suprême de la Rdc. Il s’agot des Pasteurs Radjabho Tebabho Soborabo et Abraham Ngalasi ainsi que Constant Mutamba et Justin Mudekereza. L’activiste Floribert Anzuluni, l’ex-footballeur Patrice Mwamba et l’entrepreneur André Masalu font également partie des ‘invités surprises’ de cette élection. Il faut noter également la présence de Georges Buse Falay, ancien Directeur de cabinet du président Laurent-Désiré Kabila et l’homme d’affaires et acteur politique Nkema Liloo Bokonzi Loli, ancien Conseiller en matière de sécurité du Maréchal Mobutu. Nkema Liloo inscrit sa démarche pour un retour à l’ordre, à la justice et à l’instauration de l’autorité de l’Etat. En attendant les élections le 20 décembre 2023, les regards sont désormais fixés sur la Cour suprême pour les listes définitives.

 

Willy Makumi Motosia

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