Le dictateur de Kigali a entrepris en ce milieu du mois d’Avril une tournée en Afrique de l’Ouest. Paul Kagamé a séjourné au Togo, en Guinée-Bissau et en Guinée-Conakry.
Le devoir de vigilance
L’observateur Congolais soucieux des morts et d’importants dégâts que commettent les hommes du sanguinaire de Kigali ne peut suivre ce périple comme une quelconque tournée présidentielle. Il importe de l’analyser scrupuleusement. En effet, de nombreux signes indiquent que ce circuit a été organisé et préparé, avec beaucoup de soin, selon les règles de la communication en situation de conflit. C’est donc un acte de guerre, qui doit trouver une réponse dans le même registre.
Un plan préparé au niveau international
Rappelons d’abord le contexte général ; Paul Kagamé a investi pendant des longues années énormément de moyens financiers et humains pour, d’abord installer les Occidentaux dans un profond complexe de culpabilité suite au génocide de 1994, ensuite, il a plongé les anciens colonisateurs dans l’admiration de sa propre personne en diffusant de lui une image usurpée de « dirigent-organisateur-manager » d’une gouvernance et d’un développement efficace, et enfin il s’est, non sans habilité, mué en fournisseur de militaires disciplinés capables de réinstaurer la paix dans une Afrique où les conflits ne manquent pas ( Centrafrique, Mozambique, ect).
Kagamé s’est par la suite attaché à pénétrer les organisations internationales susceptibles de l’aider à travailler encore plus à l’amélioration de son image en Occident. Le Commonwealth a été le premier à ouvrir ses portes à l’Etat totalitaire et terroriste fondé par Paul Kagamé. La Francophonie de Macron n’a pas hésité, à son tour, à confier à ce pays – qui a éliminé l’enseignement du français comme langue officielle au profit de l’anglais – le Secrétariat Général de l’organe en charge de diffuser les valeurs de la culture française.
Malgré son rôle, pourtant parfaitement documenté maintenant, dans le double génocide rwandais et sa responsabilité dans l’holocauste congolais, il a pu et su attirer dans son sillage politique des personnalités telles que Jimmy Carter, Suzan Rice et le Britanique Tony Blair. Souvenons-nous que Sarkozy est venu jusqu’à Kinshasa défendre le projet kagamiste du partage des richesses de la RDC devant les parlementaires congolais médusés.
Le moment d’agir sur le plan africain
Le périple ouest-africain actuel trouve sa place dans cette démarche diplomatique de longue haleine, qui a pour objectif de remettre en cause les conclusions de la Conférence de Berlin et celles de la Convention de Bruxelles du 11 août 1910 pour ainsi élargir le territoire du pays des mille collines, au détriment de la RD Congo. La présente démarche répond plus précisément au souci de Paul Kagamé de légitimer son expansionnisme et son agression contre la RDC à partir des pays du continent noir. Pendant que ses soldats occupent encore des pans de notre pays, ses propos, remettant en cause l’intégrité territoriale de la RDC, ont été calibrés pour atteindre l’objectif ici indiqué. Nous ne devrions pas nous étonner si demain ou après-demain, certains pays du continent, ignorant la résolution adoptée le 21 juillet 1964 au Caire en Egypte lors de la conférence de l’UA à propos de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation, se positionnent contre nous sur la scène internationale ou votent contre nous aux Nations Unies.
Ce n’est pas un hasard si c’est au Benin que Kagamé a sorti son mensonge éhonté sur les territoires supposément enlevés à son pays au bénéfice du nôtre. Evoquer le sujet des territoires prétendument soustraits des terres morcelées, par le phénomène colonial, dans le contexte de l’Afrique de l’Ouest apparait comme un argument séducteur, mais relève d’une virtuosité négative scandaleusement diabolique, qu’il faut combattre.
Beaucoup ont probablement visionné, sur les réseaux sociaux, la vidéo d’un Ministre ouest-africain encensant obséquieusement l’homme de Kigali ; tous les lobbyistes savent à quel prix s’achètent ce genre de déclaration de bas étage et ce qu’il faut faire pour assurer une large diffusion à cette propagande bon marché. Ne nous laissons donc pas impressionner ; combattons !
Une autre scène, largement diffusée, d’une troupe guinéenne mimant une dance guerrière du Rwanda ne saurait pas nous inquiéter davantage. Toutes ces actions diplomatico-médiatiques participent de la guerre psychologique que nous livre injustement le Rwanda, restons lucides ; combattons !
Dans la stratégie nouvelle d’africanisation de son projet de balkanisation de la RDC, les présidents Patrice Talon du Benin et Mamadi Doumbuya de la Guinée semblent constituer des pièces importantes. De ce point de vue, les attitudes et agissements de nos voisins directs, les présidents Denis Sasou-Ngueso de la République du Congo, Faustin-Archange Touadéra de la République Centrafricaine et Joao Lourenço de l’Angola mériteraient un suivi particulièrement attentif.
Lorsque le premier mensonge tient plus !
Dans son arrogance le Roi de Kigali s’évertue depuis longtemps à convaincre le monde que le conflit à l’Est de notre pays serait une question interne à la RDC, que les autorités de Kinshasa ne parvenaient pas, selon lui, à résoudre. Voilà qu’aujourd’hui, toute honte bue, le prétentieux sort du chapeau une cause de guerre parfaitement rwandaise, d’ailleurs déjà usitée dès 1996 par son prédécesseur, Pasteur Bizimungu : la prétendue subtilisation coloniale des terres de ses ancêtres en faveur de la RDC. (Sic).
Défendons notre pays ! Dans cette guerre la division des Congolais serait une aubaine pour le Rwanda et ses commanditaires. Ensemble, ayons la sagesse et le courage de décréter une trêve politique interne, malgré nos contradictions. Congolais, ensemble évitons les sujets susceptibles de favoriser les affrontements internes stériles ; dans cette circonstance historique particulière l’oubli devient une vertu ! Quelles que soient nos obédiences politiques ou philosophiques, unissons-nous franchement derrière le Gouvernement de la République afin de sauver notre Nation.
Jean Pierre Kambila Kankwende
Patriote, Militant lumumbiste, Souverainiste.