
Figure emblématique du sacre historique de la Zambie lors de la Coupe d’Afrique des Nations CAF TotalEnergies 2012, Rainford Kalaba a troqué les crampons pour le survêtement. À 37 ans, l’ancien milieu offensif du TP Mazembe fait aujourd’hui partie du staff technique de la sélection zambienne U-17 en tant que préparateur physique. Une reconversion discrète mais précieuse, au cœur d’un projet de formation ambitieux porté par la Fédération zambienne.
Engagée dans la Coupe d’Afrique des Nations U-17 CAF TotalEnergies, la Zambie s’est qualifiée pour les quarts de finale où elle affrontera le Burkina Faso, jeudi au stade Laarbi Zaouli de Casablanca. Mieux encore : les jeunes Chipolopolo ont d’ores et déjà composté leur billet pour la prochaine Coupe du monde U-17 qui aura lieu en novembre au Qatar. Un cap symbolique, qui confirme la montée en puissance du football zambien dans les catégories de jeunes. Dans cet entretien, Rainford Kalaba revient sur l’impact du titre continental de 2012, sa nouvelle mission auprès des jeunes talents, et les clés pour réussir à ce niveau.
CAFOnline.com : Rainford, vous avez été l’un des cadres de la génération dorée de 2012, celle qui a offert à la Zambie son premier titre continental. Quel impact ce sacre a-t-il eu sur votre carrière ?
Rainford Kalaba : C’est un plaisir immense d’avoir fait partie de cette aventure. Ce titre nous a ouvert tant de portes. Pour moi, comme pour beaucoup d’autres. Après 2012, de nombreux joueurs zambiens ont vu leur carrière décoller. Participer à une CAN, c’est déjà quelque chose, mais être champion face à des stars africaines de très haut niveau, c’est inoubliable. Ce n’est pas donné à tout le monde.
Aujourd’hui, vous êtes passé de joueur à préparateur physique au sein de l’équipe U-17. Comment vivez-vous cette transition ?
Le plus important, c’était d’accompagner ce groupe jusqu’à la qualification pour la Coupe du monde. C’est une étape énorme pour cette génération. Maintenant qu’ils y sont parvenus, notre regard est tourné vers la suite de cette CAN. Aller jusqu’en finale, ce serait formidable. Il faut continuer à travailler, rester concentrés. Les efforts paient toujours.
Quelles sont, selon vous, les principales différences entre votre génération et celle que vous encadrez aujourd’hui ?
Aujourd’hui, les jeunes veulent se faire un nom, se faire connaître sur le continent, et c’est une bonne chose. Jouer pour une sélection africaine en U-17, c’est poser les bases d’une carrière. Cette génération a envie de briller, d’aller loin, de marquer les esprits. Ils sont en quarts de finale, et ils ne veulent pas s’arrêter là. C’est exactement l’état d’esprit qu’il faut avoir.
Qu’avez-vous appris à leur contact ?
Ils sont concentrés, ambitieux, déterminés à être reconnus à l’échelle africaine voire mondiale. Ils veulent jouer dans les grands clubs, dans les grandes ligues. Et c’est bien. Car quand on a la chance de représenter son pays en U17, c’est le moment de construire sa trajectoire.
Y a-t-il un moment en particulier qui vous a impressionné dans leur parcours ?
Le match contre le Maroc, le pays hôte. Ce genre de rencontre est toujours très difficile, parce qu’il faut affronter non seulement onze joueurs, mais aussi toute une foule, un public bruyant, passionné. Ce jour-là, nos garçons ont fait preuve d’une concentration admirable. Ils ont suivi les consignes, ils sont restés disciplinés. Et ça, c’est la base. Sur le terrain, ils doivent se gérer eux-mêmes, et ils l’ont fait parfaitement.
Quel message aimeriez-vous adresser aux jeunes joueurs zambiens qui rêvent, comme vous, de représenter leur pays ?
Le plus important, c’est de rester concentré et de comprendre que quand tu portes ce maillot, tu ne le portes jamais pour toi seul. Tu représentes ta famille, tes supporters, ton pays. Tu joues pour tout un peuple. Il faut les honorer, les impressionner, leur rendre cette confiance. Et pour ça, il n’y a pas de secret : travail, discipline et persévérance. Le ciel est la seule limite.
En tant qu’ancien champion et mentor, quel est selon vous l’élément clé pour réussir dans une compétition comme la CAN U-17 ?
Le respect des consignes. Depuis le début du tournoi, les garçons écoutent, appliquent les plans de jeu. C’est ce qui fait leur force aujourd’hui. S’ils avaient dévié de cette ligne, ils seraient déjà éliminés. Là, ils sont en quarts, ils ont l’envie d’aller plus loin. Je leur dis de garder cette foi, cette discipline et cette envie de se surpasser. Le reste viendra naturellement.
La Zambie est désormais qualifiée pour la Coupe du Monde U-17. Quels sont vos objectifs pour ce tournoi ?
La CAN, c’est déjà un haut niveau. Mais la Coupe du Monde, c’est encore autre chose. Si nos joueurs parviennent à se montrer là-bas, à briller sur la scène mondiale, beaucoup d’opportunités s’ouvriront à eux. Des agents, des académies, des clubs professionnels vont les repérer. C’est une chance unique de changer leur vie. Et je suis convaincu qu’ils en sont capables.