Chers camarades,
En tant que haut cadre de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), je ressens une obligation pressante de m’adresser à vous aujourd’hui. Notre parti, héritier des luttes menées par nos pères fondateurs, se trouve à un carrefour décisif. Les défis internes qui nous assaillent mettent en péril l’avenir de notre grande famille politique et, par extension, celui du peuple congolais.
L’UDPS a toujours prôné le respect des textes et des principes démocratiques, s’inscrivant dans une tradition de lutte pour la liberté, la justice et la dignité humaine. Ces valeurs, qui ont guidé notre mouvement depuis sa création, sont aujourd’hui mises à l’épreuve par des dissensions internes et une fragmentation inquiétante.
Il est troublant de constater que nous commençons à reproduire les erreurs que nous avons dénoncées durant le régime de Mobutu. À l’époque, nous avons lutté pour mettre fin à l’autoritarisme et à l’arbitraire. Aujourd’hui, pourquoi, en tant que gestionnaires de notre temps, avons-nous tant de mal à faire la différence ? Pourquoi acceptons-nous de nous diviser sur des enjeux qui devraient nous rassembler ?
Cette situation n’est pas seulement une question interne, mais elle entraîne des répercussions sur l’ensemble de notre nation. La République Démocratique du Congo fait face à de nombreux défis : la pauvreté, l’insécurité, la corruption et le manque de services de base. L’UDPS a le devoir de proposer des solutions claires et constructives pour répondre à ces enjeux. Cependant, notre capacité à le faire est gravement compromise par nos divisions.
Nous devons nous rappeler que notre force réside dans notre unité. En tant que parti, nous avons l’opportunité d’être un catalyseur de changement et de progrès pour le peuple congolais. Cela exige de nous un engagement renouvelé à surmonter nos différends et à nous concentrer sur notre mission collective. L’heure n’est plus aux luttes internes, mais à la construction d’une vision commune qui renforce notre impact sur la scène politique.
Ensemble, nous pouvons non seulement préserver l’héritage de nos pères fondateurs, mais aussi tracer un chemin lumineux pour l’avenir de l’UDPS et de notre pays.
Une fragmentation inquiétante au sein de l’UDPS
Il est essentiel de reconnaître que l’UDPS, notre parti, traverse une période de fragmentation qui est à la fois préoccupante et déstabilisante. Cette situation appelle une analyse approfondie des causes et des conséquences de cette division, ainsi qu’une réflexion sur notre identité collective.
Certains pères fondateurs, qui avaient abandonné la lutte durant la vie de feu Étienne Tshisekedi, semblent aujourd’hui retrouver une voix dans le débat public.
Leur retour est ambigu : soutiennent-ils vraiment l’UDPS ou cherchent-ils à redéfinir leurs propres intérêts ? Cette question nous amène à interroger la sincérité de leur engagement.
Leur présence sur la scène politique suscite des inquiétudes quant à leurs motivations réelles.
Le soutien oscillant entre les frondeurs et les légalistes montre une instabilité dans notre discours politique. D’un côté, nous avons ceux qui cherchent à défier la direction en place, et de l’autre, ceux qui prônent le respect des structures établies. Cette ambiguïté affaiblit notre message et rend difficile la compréhension de notre position en tant que parti. Nous devons clarifier nos choix et affirmer notre unité.
La fragmentation se manifeste également par la multiplicité des visions qui coexistent au sein de notre parti. Il y a celle de Tshisekedi, qui prônait une lutte acharnée pour la démocratie et la justice sociale, mais aussi celles de Kibassa, du Peuple d’abord, de Mubake, de Tshibala, et d’autres factions. Chacune de ces visions porte des idées différentes sur ce que doit être l’UDPS. Cela crée une cacophonie qui rend difficile une action concertée et cohérente.
Pourquoi ce démon de la division continue-t-il de hanter nos esprits ? Cela soulève des interrogations sur notre identité collective. Qu’est-ce que cela signifie d’être membre de l’UDPS aujourd’hui ? Sommes-nous unis par des idéaux communs ou par des ambitions personnelles ? Il est temps de définir clairement ce que nous voulons devenir en tant que parti, en revisitant nos principes fondateurs et en les adaptant aux réalités contemporaines.
Il est crucial que chaque membre de l’UDPS prenne le temps d’introspecter. Nous devons nous poser des questions fondamentales : Comment pouvons-nous surmonter ces divisions ? Quels sacrifices sommes-nous prêts à faire pour préserver notre unité ? L’avenir de notre parti dépendra de notre capacité à répondre à ces questions avec sérieux et détermination.
Pour éviter que la fragmentation ne s’accentue, il est impératif que nous réaffirmions notre engagement envers les valeurs fondamentales de l’UDPS. Cela nécessite un dialogue ouvert et honnête entre toutes les factions. Nous devons travailler ensemble pour définir une vision commune qui puisse rassembler tous les membres, en mettant l’accent sur le bien-être du peuple congolais.
Enfin, il est crucial de cultiver un esprit de solidarité au sein de notre parti. Chaque membre doit comprendre que, même en désaccord, nous partageons un objectif commun. La division ne fera que servir nos adversaires et affaiblir notre capacité à défendre les intérêts du peuple. En nous unissant, nous renforçons notre voix et notre impact sur la scène politique.
La fragmentation actuelle au sein de l’UDPS est une question sérieuse qui nécessite une attention urgente. En tant que membres, nous devons travailler ensemble pour surmonter nos différences, réaffirmer notre engagement envers nos idéaux et bâtir un avenir solide et unifié pour notre parti. C’est le moment de redéfinir notre identité et de nous engager sur la voie de l’unité et de la coopération. L’avenir de l’UDPS en dépend.
La légitimité de notre direction
Il est crucial de rappeler que, conformément aux décisions prises lors de notre dernier congrès de 2023, l’honorable président ad intérim, Augustin Kabuya, est notre leader légitime. Sa désignation découle d’un processus démocratique transparent, auquel chacun d’entre nous a participé activement. Dans un parti qui prône la démocratie et le respect des textes, il est impératif que nous respections ce processus, tout comme nous avons exigé des autres partis politiques. Les contestations qui émergent actuellement ne font que miner notre unité, essentiel pour relever les défis qui nous attendent. Si des erreurs existent dans la gestion ou la communication, elles sont rectifiables, mais cela ne peut se faire que dans un climat de solidarité et de confiance mutuelle.
En outre, il est essentiel de comprendre que remettre en question la légitimité de notre direction affaiblit non seulement notre position en tant que parti, mais donne également des munitions à nos adversaires qui souhaitent voir l’UDPS divisé et affaibli. Nous devons nous rappeler que notre force réside dans notre capacité à fonctionner comme une entité unie, capable de défendre nos valeurs et nos idéaux.
Un mandat collectif à défendre
Avant les élections de 2023, nous avions tous convenu, ensemble, de convoquer un congrès extraordinaire qui a permis à Augustin Kabuya d’assumer la présidence ad intérim jusqu’à l’élection d’un nouveau président. Ce choix a été le fruit d’un consensus, reflétant notre volonté collective d’avancer dans un contexte difficile. Il est donc déconcertant de voir certains membres du comité exécutif remettre en question cette légitimité moins de cinq ans plus tard. Pourquoi cette opposition, alors que nous avons une occasion en or de travailler ensemble pour renforcer notre position sur la scène politique ?
Ne serait-il pas plus constructif de nous rassembler autour de notre président et de développer des stratégies communes qui répondent aux préoccupations de notre base et des citoyens congolais ? La fragmentation ne fera que nuire à nos efforts et à notre capacité à mobiliser le soutien nécessaire pour faire avancer notre programme. En cette période critique, nous devons choisir l’unité et la coopération, afin de construire un avenir meilleur pour l’UDPS et pour le peuple congolais.
Ainsi, il est impératif que chaque membre prenne conscience de la responsabilité qui lui incombe : défendre notre mandat collectif et renforcer notre unité. C’est ainsi que nous pourrons véritablement œuvrer pour un changement significatif et durable dans notre pays.
L’urgence de l’unité
Le spectre de la division menace notre parti. Les querelles internes nous affaiblissent et fournissent des munitions à nos adversaires, qui aspirent à nous voir fragilisés. Au lieu de nous battre entre nous, concentrons-nous sur la défense de nos idéaux et de notre pouvoir.
Le danger est réel et imminent. L’avenir de notre parti est en jeu. Nous avons la responsabilité de faire preuve de maturité politique et de dépasser nos différends.
Construire ensemble l’avenir
Au lieu de critiquer, engageons-nous dans un dialogue constructif. Réunissons-nous autour d’Augustin Kabuya pour élaborer des stratégies claires et renforcer notre influence. La politique nécessite compromis et coopération. Nous avons le devoir de bâtir un projet commun, centré sur le bien-être du peuple congolais.
Conclusion
Cet appel n’est pas une simple critique, mais un cri du cœur destiné à nous rassembler autour de notre mission commune. L’avenir de l’UDPS, ainsi que celui de notre pays, repose sur notre capacité à transcender nos différends et à unir nos forces pour une cause qui nous dépasse tous.
Nous faisons face à des enjeux cruciaux : la lutte contre la pauvreté, l’insécurité, et la nécessité d’établir un véritable état de droit en République Démocratique du Congo. En tant que membres de l’UDPS, nous avons le devoir de porter ces préoccupations au cœur de notre action politique. Chaque division que nous entretenons n’est qu’un obstacle sur le chemin de notre succès collectif et de la réalisation de nos idéaux.
Faisons preuve de sagesse et de détermination pour ne pas répéter les erreurs du passé. Nous avons vu, par le passé, comment les querelles internes peuvent miner un mouvement et laisser la place à l’inaction. L’histoire de notre parti est jalonnée de luttes et de sacrifices ; il est temps de tirer les leçons de ces expériences pour bâtir un avenir solide.
L’avenir du peuple congolais est entre nos mains. Nous avons une opportunité unique de redéfinir notre rôle en tant que force politique et de travailler ensemble pour préserver notre parti. En agissant maintenant, avec dignité et responsabilité, nous pouvons véritablement faire la différence dans la vie de nos concitoyens. Ensemble, construisons une UDPS forte et unie, capable de relever les défis de notre temps et de servir notre nation avec honneur.
Avec espoir et détermination,
Jean Aime Mbiya Bondo Shabanza
Master en administration publique, spécialisation en gestion des organisations et des services publics,
Doane University, Lincoln, Nebraska (États-Unis).
Candidat député national honoraire de la circonscription électorale de Tshangu (2023).
Vice-Président fédéral en charge de la politique et de la diplomatie, Fédération des États-Unis d’Amérique UDPS/Tshisekedi.