Recyclage et valorisation des déchets : Julien Paluku met en place une Task Force

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La problématique de la gestion des déchets qui rendent sale Kinshasa avec une production de plus de 10.000 tonne par jour fait aujourd’hui de Kinshasa une ville polluée. Le ministre de l’Industrie, Julien Paluku Kahongya vient de mettre en place une Task Force qui conçoit déjà des stratégies concrètes pour une bonne promotion de recyclage et valorisation des déchets dans la capitale congolaise. Et ce, dans l’objectif de donner une réponse adéquate à la recommandation faite par le Président de la République, Félix Tshisekedi lors du dernier conseil des ministres sur l’évaluation de la filière industrielle des déchets.

Ce jeudi au tour du Directeur de Cabinet du ministre de l’Industrie, Jean-Dieudonné Kavese, les experts et les opérateurs économiques œuvrant dans le recyclage des différents déchets plastiques, industriels, électroniques et hospitaliers ont insisté sur la mise en contribution des entreprises de collecte, de recyclage, les centres de recherche pour collecter les données, les terrains pour entreposage et les finances ainsi que le régime douanier et fiscal préférentiel en faveur de cette économie circulaire.

Grâce aux conditions incitatives, plusieurs a opérateurs économiques vont s’intéresser désormais à cette filière qui offre des opportunités, a fait entendre Jean-Dieudonné Kavese.

« Je pense que nous sommes de plein pied dans la mise en œuvre du Plan directeur d’industrialisation. Parce que, autant nous avons commencé avec la mise en œuvre de la chaine de valeur des minerais stratégiques, maintenant vient le temps de valoriser les déchets, parce que c’est aussi une ressource qu’il faudrait aboutir par l’industrialisation », dit-il, avant d’ajouter que nous avons été agréablement surpris de voir que les réflexions avaient déjà été menées par certains acteurs à qui nous avons confié la mission de nous donner l’état de lieu et nous pensons que nous allons mettre en place une commission qui va réfléchir rapidement.

Et de poursuivre que le ministre nous a confié la tâche de pouvoir lui présenter les éléments qu’il doit présenter au conseil des ministres par rapport à la mise en place urgente de cette industrie de la valorisation des déchets. C’est une bonne nouvelle non seulement pour les Kinois, parce qu’à cette réunion, nous avons aussi convié un opérateur du Haut Katanga qui a commencé déjà la valorisation des déchets et il produit non seulement les matières valorisées, mais aussi les Cathodes qui sont les produits que l’on récolte dans les batteries, qui sont sélectionnés au niveau de Lubumbashi.

« Je peux penser qu’à cette réunion, il y a une lueur d’espoir et d’ici là la ville va être très propre. Nous allons fédérer ceux qui ont déjà commencé ces initiatives, parce qu’il y a un exemple qui a été donné en disant, il y a quelqu’un qui a installé une usine de transformation des déchets pour produire au moins 400.000 tonnes, mais il ne récolte que 400. Vous comprenez que l’usine fonctionne à 1/10ème. Il suffisait qu’il y ait cet appui du ministère de l’Industrie pour que les autres opérateurs viennent nous aider à assainir la ville et produire les matières qui doivent être consommées par la population », souligne le Directeur de cabinet du ministre de l’Industrie.

Des solutions existent

A cette occasion, Charles Tshibanda, Directeur général de Clean Congo du groupe MES basé à Lubumbashi a partagé son expérience dans le recyclage des batteries, huiles usées et plastiques

« Nous remercions le ministre de tutelle de nous avoir associé à ce travail. Nous sommes en relation avec le ministère de l’Industrie, surtout concernant l’industrie du recyclage depuis plusieurs années et nous apprécions aussi la volonté du chef de l’Etat qui a vu l’importance de l’assainissement, surtout de la valorisation des déchets. Parce que l’assainissement est un travail couteux, mais lorsqu’on intègre l’aspect business dans la gestion des déchets, il y a quand même une motivation », a-t-il indiqué.

Il a ajouté qu’il a toujours pris à cœur le problème du recyclage, car je pense aux générations futures. Les enfants vivront dans quel monde si nous-mêmes sommes en train de vivre dans une décharge à ciel ouvert ? Notre contribution, c’est sur base de ce que nous faisons déjà, ça peut donner l’espoir pour la ville de Kinshasa.

Déjà dans le Haut Katanga, nous recyclons les mitrailles ferreuses, les batteries usagées, des huiles de vidange, tout ce qui est déchet plastique et nous sommes en train de faire un montage pour produire l’énergie électrique à partir des pneus usés. Donc, le déchet pour les uns, qui est un élément encombrant, gênant, qui peut être un passif parce que ça génère souvent des dettes pour des entreprises, ça peut être converti en un bien qui rentre encore dans le circuit économique. Et ce système permet un double impact sur l’environnement. Un impact positif d’abord dans le ralentissement de l’épuisement des matières premières, parce qu’au lieu de recourir à la nature pour extraire, on recourt à ce qui est déjà dans le circuit. De 2, ça permet de lutter contre la pollution. La nature a un seuil qu’il ne faut pas dépasser, seuil à partir duquel la nature ne peut plus résorber les déchets. Et avec le recyclage, nous atteignons ces deux objectifs.

Des conditions de transport

L’expert Francis Useni a quant à lui insisté sur la politique du transport de ces déchets. « C’est pour nous une initiative louable qui a été prise au niveau du Gouvernement, le fait de confier la charge au ministre de l’Industrie de mettre en œuvre l’industrie de traitement des déchets qui est un volet spécifique du programme d’industrialisation dans lequel le Gouvernement est déjà engagé et nous considérons cela comme une avancée significative dans le sens non seulement de l’assainissement, mais du nettoyage et même l’élimination des déchets à Kinshasa en particulier et dans toutes les villes en général », apprécie-t-il.

Parce qu’en considérant que les déchets que nous voyons qui sont de plisseurs types, sont et constituent une matière première pour l’industrie, le fait aujourd’hui de mettre un groupe de travail qui commence à réfléchir sur l’état de lieu, mais aussi la mise en place d’une politique efficace qui puisse permettre à ce que les déchets soient traités de manière industrielle et mettre en place des mesures incitatives qui permettront à ce que dans l’avenir, que les investisseurs puissent s’intéresser au secteur.

Signalons que cette politique publique sera dupliquée dans d’autres villes du pays.

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