Représentant le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi à la Cop 28 : Eve Bazaïba remet le tableau de la biodiversité du bassin du Congo

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Le chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi n’a plus interrompu sa campagne pour la Cop 28 à Dubaï comme annoncé. Finalement, la République démocratique du Congo est représentée par la ministre d’Etat en charge de l’Environnement et du développement durable, Eve Bazaïba Masudi à la 28e conférence de Nations Unies sur le climat qui s’est ouvert le 30 novembre 2023 à Dubaï aux Emirats arabes Unis et ira jusqu’au 12 décembre 2023. Le membre du Gouvernement a remis à la COP 28, le tableau représentant de la biodiversité du bassin du Congo.

 

197 pays du monde sont représentés à la COP28 par leurs chefs d’Etats et des gouvernements. La récente décision du président congolais Félix Tshisekedi de suspendre sa campagne électorale pendant deux semaines afin de participer à la COP 28 à Dubaï avait suscité de vives réactions et une controverse au sein de la population congolaise. Elle avait soulevé des interrogations quant à son impact sur la dynamique de la campagne et la perception du chef de l’État par le peuple congolais. A tel point que la porte-parole du Chef de l’Etat est intervenue pour clarifier que « le statut de candidat du Président à l’élection présidentielle ne crée pas une vacance au sommet de l’État.

C’est à ce titre et au nom de la continuité de l’État qu’il (devait effectuer) un bref séjour de 24h à Dubaï pour la COP 28. C’est clairement indiqué dans son calendrier de campagne ». Mais finalement le Président de la République n’a plus effectué le déplacement des émirats arabes Unis.

Avec près de 200 représentations nationales à Dubaï, dans un monde où le protectionnisme nationaliste fait  loi, la planète s’est bipolarisée entre pays riches grands pollueurs et les nations du sud peu pollueurs. Pour parler d’une même voix, les pays africains, à Nairobi au Kenya, avaient préparé au préalable, leur participation face aux grands pollueurs du monde comme les USA, la Chine et l’Union européenne.  Le 6 septembre 2023, les pays africains, dans une “déclaration”  lors de ce  sommet de Nairobi,  avaient formulé leur demande auprès de la communauté internationale. Le continent noir, qui ne contribue qu’à 2% à 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, n’a attiré que 2% des investissements mondiaux de la transition énergétique pendant la décennie écoulée. Pourtant, outre un potentiel naturel pour générer directement des énergies propres (solaire, éolien, géothermie, etc.), l’Afrique abrite 40% des réserves mondiales de cobalt, de manganèse et de platine, essentiels pour les batteries et les piles à hydrogène. Pour mettre un terme à ce paradoxe, à Nairobi, le continent  s’est efforcé de trouver une position commune dans le processus mondial sur le changement climatique au sommet ONU sur le climat (COP28) de Dubaï.

Les participants au Sommet de Nairobi, outre le vœu d’une restructuration et d’un allègement de la dette de leurs pays, avaient également lancé des appels à réformer l’architecture du système financier international, qualifié de “dépassé, injuste et dysfonctionnel” par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Or l’accès aux financements du FMI et de la Banque mondiale est jugé difficile par les pays en développement, confrontés au défi de sortir une grande partie de leur population de la pauvreté tout en s’affranchissant des énergies fossiles. Les États africains ont rappelé les riches pays pollueurs à honorer leur engagement, pris en 2009, à fournir 100 milliards de dollars par an en financement climatique d’ici à 2020

 

La Rdc mérite une attention particulière

 

Prenant la parole au nom de la République démocratique du Congo, la ministre d’Etat en charge de l’environnement et du développement durable s’est saisi de l’occasion pour mettre sur la table la situation de crime écologique en RDC par des braconniers et depuis environ 30 ans par des terroristes. La ministre d’Etat a rappelé que ces terroristes sont entrée en  RDC « à la demande des Nations-Unies pour avoir un couloir humanitaire, tous les génocidaires sont entrés dans notre pays et du coup la RDC est devenue sanctuaire des groupes incontrôlés qui ont détruits l’environnement, détruits les écosystèmes et même les Nations-Unies disent que les terroristes ont des armes performantes et puissantes plus que les nations réunies au sein des nations- unies», déplore Bazaïba qui a remis au nom du gouvernement congolais, le tableau qui représente la biodiversité. Le parc de Virunga étant une aire protégée de l’UNESCO, Kinshasa trouve incompréhensive que la charge de faire face aux terroristes qui en ont fait leur sanctuaire. La RDC a également la réputation du « pays solution » à crise climatique mondiale. Pour faire face au réchauffement climatique, et contraindre les grands pollueurs mondiaux à réparer leurs tords.

Au cours d’un sommet à Paris en juin, le président français Emmanuel Macron s’était prononcé en faveur d’une taxe sur le commerce maritime tout en soulignant la nécessaire adhésion de la Chine, des États-Unis et d’autres pays européens pour qu’elle devienne réalité. À Nairobi, l’émissaire américain sur le climat John Kerry s’est borné à expliquer que ces différentes propositions étaient à l’étude à Washington.

Régime de taxation du carbone

A la cérémonie d’ouverture, le Président de la COP 27, Sameh Shoukry (Égypte), a déploré la réduction des flux financiers destinés au climat, l’exploitation des combustibles fossiles par des pays qui appellent à leur réduction progressive, ainsi que les mesures unilatérales, en estimant que ces signaux minent la confiance dans le régime climatique. Le Président de la CDP 28, Sultan Al Jaber, a appelé à adopter une « approche de bon sens » sous le signe de la confiance, du partenariat et du pragmatisme, sans jamais perdre de vue l’objectif de 1,5°C.

Il a déclaré que le Bilan mondial (BM) représente une opportunité unique pour élever le niveau d’ambition et stimuler l’action à l’horizon 2030. Le Secrétaire exécutif de la CCNUCC, Simon Stiell, a souligné l’urgence d’une action climatique accélérée et a estimé que le BM et une dotation suffisante pour couvrir les pertes et préjudices constituent des opportunités à la portée de cette CdP pour catalyser une action ambitieuse. Il a exhorté les participants à sonner l’heure du déclin pour l’industrie des énergies fossiles et a appelé à aligner toutes les CDN sur l’objectif de 1,5°C d’ici la CdP 30. Signalant une augmentation de la température de plus de 1°C depuis la révolution industrielle, Jim Skea, Président du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), a souligné que le Rapport sur l’écart établi par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a indiqué que le statu quo conduirait à une augmentation de 3°C de la température mondiale. Il a mis en exergue les progrès réalisés dans la réduction des émissions et la diminution constante des coûts des énergies

Pour permettre de lever les fonds nécessaires à ces investissements, la Déclaration de Nairobi appelle les dirigeants de la planète à “se ranger derrière la proposition d’un régime de taxation du carbone incluant une taxe sur le commerce des combustibles fossiles et sur le transport maritime et aérien”.

 

Ces sources de financements, ajoute la Déclaration, pourraient être complétées par une taxe mondiale sur les transactions financières.

Willy Makumi Motosia

 

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