Retrait de la Monusco : Lutundula précise que le Conseil de sécurité doit s’inscrire dans la logique de l’accélération et non de la précipitation

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Dans son discours devant le Conseil de sécurité, Christophe Lutundula explique que garantis de l’impunité, le Rwanda et le M23 s’entêtent à ne respecter aucun engagement pris, à ne pas appliquer le plan de paix issu des processus de Nairobi et de Luanda, à ne pas se soumettre aux recommandations de la communauté internationale et à ne pas répondre aux appels répétés du Conseil de Sécurité de l’ONU, de l’UA, des Communautés régionales africaines et des partenaires bilatéraux au retrait des territoires congolais occupés.

À ce jour, le Rwanda renforce ses troupes au Nord-Kivu. Le M23 refuse le pré-cantonnement au camp de Rumangabo, le désarmement et le cantonnement dans les sites aménagés dans la province du Maniema avant son retour au processus de Nairobi et l’intégration de ses membres au Programme de Désarmement-Démobilisation-Relèvement Communautaire et Stabilisation, P-DDRCS. Pour tout dire, le processus de règlement de la crise sécuritaire à l’Est de la RDC et dans la Région des Grands Lacs est aujourd’hui totalement bloqué par eux.

Ce que d’aucuns considèrent à tort comme une accalmie n’est en réalité qu’un simulacre de cessation des hostilités de la part du M23 et de son géniteur, le Rwanda, mieux un enlisement qui leur permet de consolider l’occupation de la province congolaise du Nord-Kivu par l’armée rwandaise et la tentative de partition de notre pays.

« Je le répète, une fois de plus, le Peuple congolais, son Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et son Gouvernement ne peuvent jamais accepter un tel martyr et une telle infamie auxquels aucune fatalité ne les prédestine ni les condamne. C’est pourquoi, afin d’éviter de tourner en rond alors que la gravité de la situation exige célérité et efficacité dans l’action, notre Gouvernement a opté pour l’accélération du retrait de la MONUSCO décidé par le Conseil de sécurité, depuis 5 ans, dans sa résolution N° 2409 (2018) du 27 mars 2018, en ramenant le démarrage de ce retrait progressif, ordonné, responsable et durable de la fin de l’année 2024 à celle de l’année 2023 en cours ».

Ce réaménagement tactique du retrait de la MONUSCO vise les objectifs ci-après : Désamorcer la tension toujours croissante entre la MONUSCO et la population et éviter de reproduire les tristes expériences d’un retrait précipité, forcé et parfois dans la violence des troupes de l’O.N.U (Angola, Burundi, Éthiopie, Somalie et actuellement en Afrique de l’Ouest) ; Prévenir la répétition des incidents dramatiques de Goma, Béni, Butembo et Kasindi ; Assurer une sortie honorable à la MONUSCO et préserver les acquis de son action en RDC ; Restaurer la confiance entre la population congolaise et les Nations Unies, recrédibiliser celles-ci et redorer l’image de l’ONU ternie ; Expérimenter d’autres mécanismes de partenariat avec l’ONU pour la paix, mieux élaborés et plus efficaces sur base des besoins réels et des priorités actuelles de la RDC afin de résorber la crise sécuritaire et humanitaire dans le pays et dans la Région des Grands Lacs.

À ce sujet, il est essentiel de rappeler que la priorité et l’urgence du moment pour la RDC en matière sécuritaire sont : la fin de l’agression rwandaise et le retrait de ses troupes du Nord-Kivu, l’éradication des groupes armés terroristes au Congo dont le M23, le retour des populations déplacées à leurs domiciles, la restauration de l’autorité de l’État congolais dans les territoires occupés par le M23, l’organisation des élections sur l’ensemble du pays et la mise en œuvre du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation, P-DDRCS, en un mot, la restauration de la paix et de la sécurité dans tout le pays.

C’est ici le lieu d’affirmer qu’il est temps que l’ONU tire les leçons de ses interventions en Afrique et change de paradigme quant à ses missions de paix dans notre continent.

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