«Priorités du Gouvernement en matière de desserte en eau et de fourniture en électricité en République Démocratique du Congo». C’est le thème général du briefing spécial, organisé ce jeudi 18 juillet dans la salle de la presse RTNC3. L’invité du jour n’était autre que le ministre des Ressources Hydrauliques et Électricité, Teddy Lwamba Muba. D’emblée, la presse a apprécié sa maîtrise du secteur de l’eau et de l’électricité même s’il devra faire un effort pour marier la théorie à la pratique.
Dans son mot d’introduction, Patrick Muyaya a brièvement présenté le nouveau patron des Ressources Hydrauliques et Électricité. Cet Ingénieur en électromécanicien de 39 ans était jusqu’à sa nomination Directeur général adjoint de la Snel. Il est également professeur d’université.
Les deux ministres ont fait un état des lieux sans complaisance de la situation en eau et électricité avant d’aborder les perspectives.
Teddy Lwamba Muba a souligné que le secteur qu’il est en train de piloter aujourd’hui est à placer dans le cadre du plan du Gouvernement Suminwa.”Le plan du gouvernement est le programme que nous mettons en place. Il est axé sur quatre points”, a-t-il indiqué.
Il s’agit de la fiabilisation du secteur de l’eau, la revitalisation de la croissance économique en partant du secteur d’électricité, l’investissent dans le secteur de l’eau et l’électricité et la réglementation, l’assainissement du cadre légal ou normatif.
“Comment allez-vous vous y prendre pour améliorer la desserte en eau et en électricité” ? C’est la question que le ministre de la Communication et médias a posé à son invité. A cette question, Teddy Lwamba Muba a rassuré son collègue qu’il faudra passer par plusieurs étapes. Avant d’ajouter ceci : « Le secteur de l’électricité aujourd’hui en RDC est en train de s’accroître, de se développer. Si l’on doit rentrer sur son état des lieux aujourd’hui, c’est pratiquement 2800 Mw de capacité installée, dont nous avons 2100 MW qui sont disponibles. Alors il y a de lacunes pratiquement dans le domaine de la planification. Il nous faut des outils de planification notamment la politique sectorielle qui doit être définie. Et c’est sur base de ça que nous sommes en train de doter le pays des outils de travail. Dans le lot des outils de travail, nous avons par exemple : La politique sectorielle qui doit être définie. Il faut définir la politique sectorielle. Nous travaillons sur une feuille de route sectorielle qui définira les axes. Il y a aussi le cadre lui-même pour permettre d’être efficace ».
Un plan de l’énergie. Ici, il s’agit de doter le pays de documents de planification pour pouvoir avancer dans le travail.Une feuille de route sectorielle est en cours de téléchargement pour pouvoir déterminer les étapes à suivre.
“Avant de poser tous nos actes, nous nous basons sur le socle de la réglementation. Nous sommes en train de nous atteler sur de réformes. La loi sur l’électricité existe depuis 10 ans mais nous avons constaté certaines lacunes que nous devons combler notamment dans le régime juridique dont la distribution de titres” a-t-il indiqué.
En effet, il a été constaté que dix ans après, on n’a pas vu le secteur de l’électricité s’accroître avec de nouveaux projets parcequ’il y a de difficultés dans l’octroi de titres.
« Par exemple, pour l’acquisition de tout titre, il faut que ça soit procédurale avec des études de faisabilité dont nous avons du mal à financer. Généralement on passe par de tierces. Nous passons beaucoup de temps en régime d’octroi de titres que dans l’exécution de projets. Nous devons donc réduire le délai d’octroi de titres »,” a fait savoir le professeur Lwamba.
Aussi, il y a les problèmes d’acquisition. A cet effet, renseigne-t-il, le marché public applicable au secteur de l’électricité est parfois contraignant, c’est-à-dire même « si vous avez des urgences, vous devez suivre de procédure qui prend plus de temps ».
Ainsi ; « Il faut une stratégie agressive c’est-à-dire face au déficit d’environ 2500 Mw programmé nous devons mettre en place un plan de 9 sites que nous pouvons développer pour produire 2500 Mw”, a préconisé le patron des Ressources Hydrauliques et Électricité.
Il faut noter qu’à ce jour, les miniers consomment 1400 MW et ce qui va dans ce secteur, permet de générer un PIB d’au moins 35 millions USD dont le pays capte près de 7000 USD.
“Alors c’est important de renflouer les mines pour que nous ayons un développement dans ce secteur. Nous avons mis en place le plan de la récupération de l’énergie indisponible. Nous faisons une politique de substitution avec l’énergie photovoltaïque par exemple pour venir en appui à la consommation domestique. Avec la consommation domestique, nous comptons récupérer par exemple la puissance des immeubles publics pour les injecter dans le secteur industriel. Ça sera un levier important car pour 1mw produit, ça permet de générer 20 millions USD sur le PIB. Donc on devait plus autonomiser nos instances et immeubles pour donner plus d’énergie au secteur industriel qui peut faire de la compensation” a-t-il expliqué.
Autonomiser certains sites prioritaires de production d’eau
Une autre solution consiste à autonomiser certains sites prioritaires de production d’eau. Avant de clore son mot d’introduction, le ministre Teddy Lwamba a donné quelques éclairages concernant le secteur de l’eau.
Ici, le patron des Ressources Hydrauliques et Électricité, parle d’un million trois cent M3 alors que le besoin est autour de 3 millions 500 M3 par jour. Nous avons la consommation en termes d’usine : 80 % qui viennent de l’eau de surface et 20% de l’eau de forage.
Parmi les mesures prises, il y a notamment la sécurisation de sites de captage d’eau, l’identification des sites parce qu’il y a la pollution, avant de préconiser une politique pour assainir tous ces milieux.
« La politique de la chaîne de valeur autour de l’eau et l’électricité c’est-à-dire nous avons la production de l’eau et l’électricité mais nous manquons le service d’appoint c’est-à-dire fournitures de PVC et tout ce qui va avec. Une fois toutes ces politiques mises en œuvre, la desserte en eau et en électricité pourra davantage s’améliorer ». C’était sur ces mots que le professeur Lwamba a conclu son face à face avec la presse.
Le Quotidien