Sénégal : L’amer mea culpa de Macky Sall

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Le président sénégalais Macky Sall a annoncé, dans une sortie médiatique en début de semaine dernière, qu’il ne serait pas candidat à sa propre succession. ‘’… Ma décision longuement et mûrement réfléchie est de ne pas être candidat aux prochaines élections…’’, a-t-il lâché.

‘’A quelque chose, malheur est bon’’, renseigne un adage. En effet, cette abdication survient tandis que l’intéressé s’était investi mentalement et psychologiquement pour briguer un troisième mandat. Un auto-revers salué par la rue sénégalaise, sous la conduite éclairée d’une certaine opposition. Tout, en effet, montre qu’aussi longtemps qu’en situation similaire, des dirigeants brandissant la démocratie comme un paravent, se rétracteront après avoir alimenté quelque charnier, leur repentir ne constitue pas une ligne directrice majeure. D’où, l’amertume.

Une chose est de faire croire à l’opinion que : ‘’… Ma décision longuement et mûrement réfléchie …’’. Cependant, autre chose est de se rendre à l’évidence que c’est au prix du sacrifice suprême que la rue sénégalaise a rejeté sans ménagement, l’option entretenue d’un troisième mandat. Dans les méandres du discours présidentiel, Ousmane Sonko a accordé une interview à France 24, jeudi dernier : ‘’ En réalité, le président Macky Sall a abdiqué non parce qu’il serait démocrate, mais parce qu’il a subi la pression interne et externe…’’, a constaté l’opposant.

Le bilan de la répression à seize morts, selon des sources policières en juin dernier

Les responsables locaux de la sécurité, au cours d’une sortie médiatique, ont salué ce qu’ils ont appelé le professionnalisme de la Police. Cette dernière a présenté un bilan de seize vies fauchées. Comme s’il fallait nécessairement qu’on en arrive-là ! Comme qui dirait : ce n’est pas faramineux comme bilan ! Des milieux avertis ont dénoncé l’usage disproportionné de la force par les forces de répression. Amnesty international (Antenne Sénégal) égale à elle-même, n’a pas eu sa langue en poche. (Lire, à cet effet, L’Avenir du 7 juin dernier).

Quand vient le bon sens, mea culpa

‘’Tala sima zonga moto’’, a chanté en son temps Ferre Gola, un musicien kinois, Pour dire : ‘’Regarde en arrière et reviens à tes sentiments d’homme consciencieux.

En effet, les observateurs ont fait le constat général d’un apaisement, d’un climat de progressive reprise de la confiance en soi. Car il n’a pas été facile de forcer la main à celui qui détient, par-devers lui, la clé décisionnelle des institutions, dont notamment l’administration électorale.

Depuis, l’atmosphère en présence a fait se délier des langues dans tous les sens : les uns saluant un courage démocratique, les autres exprimant leur scepticisme.

‘’Macky Sall sera le premier président sénégalais à organiser des élections sans y participer’’, a lâché Abdou Karim Fofana, ministre du Commerce et porte-parole du gouvernement.

‘’Restons vigilants, attendons dans la clarté l’organisation des élections inclusives’’, mobilisé un membre de la société civile.

‘’Le président Macky Sall pense qu’avant de négocier avec quelqu’un, il faut le soumettre aux décisions de Justice et à la violence policière’’, a renchéri l’opposant Sonko (l’interview sue évoquée).

 

‘’Macky Sall nous a libérés …’’, a tressailli sur RFI Khalifa Sall, opposant et ancien maire de Dakar. Et le chanteur Faada Freddy de mobiliser : ‘’Il est très important que l’Afrique soit forte, que le Sénégal soit fort’’.

Quid de l’Afrique du statu quo

Le socialiste français Jean-Pierre Cot n’avait pas raté sa sortie sur Jeune-Afrique Magazine, quelque deux décennies en arrière, pour expliquer dans une interview les tenants et les aboutissants de l’Afrique du statu quo.

En effet, l’homme fort du Sénégal a beau être la cible de pressions, il est néanmoins des constances qui, érigées en pesanteurs, échapperaient au citoyen lambda. C’est que des milieux partisans de l’Afrique du statu quo ne pouvaient admettre l’abdication qu’une fois rassurés du profil du probable dauphin au président sortant. D’où, leur aval que l’opposition appelle abdication.

‘’A son élection lors du deuxième mandat, Macky Sall avait promis de réduire drastiquement le champ de l’opposition’’, a rappelé, sur ces entrefaites, un observateur.

Payne

 

 

 

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