Grâce au partenariat entre le Ministère de l’Environnement et Développement Durable, la Société américaine Wildlife Works Carbon WWC et son partenaire congolais ERA-Congo SARL, la Rdc, mieux l’Université de Kinshasa va bénéficier d’un bâtiment devant abriter le Système national de Surveillance Forestière. C’est Mme Eve Bazaiba, ministre d’Etat en charge de l’Environnement et développement durable qui a posé la première pierre devant la Faculté des sciences agronomiques, en présence du ministre de la Recherche scientifique, le Recteur de l’Université de Kinshasa, le Directeur général du BCECO et d’autres invités de marque.
En effet, c’est depuis 2007, lors de la COP13, à Bali, en Indonésie, que le Secrétariat de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique avait exigé aux États membres du mécanisme international REDD+ de mettre en place des Système nationaux de Surveillance des Forêts pour améliorer le mesurage, le rapportage et la vérification des activités forestières dans leurs pays respectifs. 15 ans plus tard et grâce à l’initiative de deux professeurs (Raymond Lumbuenamo et Jean-Robert Bwangoy), la Rdc aura désormais une infrastructure pour assurer la formation de gestion de forêts avec les méthodes utilisant la technologie de pointe et qui devra également servir au ministère en charge de l’Environnement d’y installer le système de surveillance de l’environnement.
Dans son discours, Eve Bazaiba a expliqué que la pose de la première pierre de construction du bâtiment qui devra abriter le Centre de suivi du couvert forestier de la RDC ERA et WWC, spécialisés dans la génération et la vente de crédits carbones issus des projets de Réduction des Émissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des forêts et au renforcement des stocks de carbone forestier, une fois opérationnel, permettra au pays de renforcer ses mesures de sauvegarde, de préservation, de protection et de restauration de son immense potentiel forestier.
Cela consolidera les mesures prises dans ce secteur par le gouvernement, dont notamment l’opérationnalisation du Conseil Consultatif national des forêts, les États Généraux des forêts en vue de l’élaboration de la politique forestière du pays, la revisitation de toutes les concessions forestières octroyées à ce jour en RDC, ainsi que la création d’une autorité de régulation du marché de carbone.
Le Congo n’est pas un jardin botanique mondial
Dans son mot, l’ingénieur Dodo Ndonda qui a parlé au nom de WWC-ERA-Congo Sarl a insisté sur le credo, qui a toujours été qu’on ne fera pas du Congo un Jardin botanique mondial, dans ce sens que, la RDC a droit au développement et donc, à moins d’une compensation équivalente, le pays a le droit d’utiliser ses ressources forestières comme n’importe quel pays dans le monde.
Cependant, nous sommes conscients que ces forêts, avant d’être le premier poumon du monde, constituent le cœur du « système Congo » sans lequel la vie dans ce pays serait extrêmement difficile. En effet, nous sommes la seule région du monde où la chute des pluies dépend à plus de 87% de l’évapotranspiration de la forêt. Ce qui veut dire que la destruction de la forêt entrainera la disparition des lacs et rivières ce qui serait une catastrophe inimaginable.
« Etant conscient de cet état des choses, nous avons estimé que oui, nous allons certainement consommer des ressources forestières mais cela doit se faire de manière raisonnée et suivant un Plan Directeur d’aménagement du territoire assorti d’un plan d’affectation des terres qui lui-même doit être appuyé par des connaissances approfondies de nos forêts allant des Miombo aux forêts équatoriales sempervirentes en passant par les forêts secondaires », dit-il.
Et d’ajouter que c’est la raison d’être de ce bâtiment qui est destiné à abriter les laboratoires et les salles de formation dans le but de produire l’information nécessaire et la masse critique d’experts dans le domaine.
A cet effet la Société WWC et le ministère de l’Environnement se sont associés pour concrétiser l’idée et convaincre les universités américaines (des Etats de Michigan et de Dakota du Sud) de continuer à nous appuyer dans notre effort de formation tant continue que classique dans le domaine de l’utilisation des outils géomatiques comme la NASA et l’Université du Maryland l’ont fait dans le passé.
Soulignons que la construction de ce bâtiment va couter plus de 3 millions de dollars américain. Pour cette première phase, le MEDD a déjà versé un montant de USD 1.000.000 au BCeCO, via le Fond d’Interventions pour l’Environnement (FIPE). ERA Congo a pour sa part mis à la disposition du projet USD 1.500.000 en 2023, avec la promesse de combler le solde de USD 500.000 en 2024.
Le bâtiment devant faire l’objet de ce projet sera érigé sur une surface de 2.944 m2 pour un bâtiment Rez-de-chaussée et 3 étages. La description du bâtiment se présente comme suit: Hall d’entrée; 4 auditoires en raison d’un par niveau (100 étudiants), bureaux pour l’administration (un bureau pour le Professeur et 3 pour les chercheurs), 4 grands laboratoires en raison d’un par niveau, 4 petits laboratoires en raison d’un par niveau, 1 local power, 1 local server, des locaux services, les sanitaires, 2 passerelles aux étages 1 et 3.
Le Quotidien