Transport en commun à Kinshasa: Transco : Vers la faillite ?

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Le transport en commun à Kinshasa est malheureusement en train d’être perturbé et s’enfoncera encore les jours à venir si l’on n’y prend pas garde. Et pour cause, le seul et unique établissement public de transport éprouve d’énormes difficultés pour son fonctionnement. Outre le manque des pièces de rechange qui constituent un réel problème, l’approvisionnement en carburant se pose avec acuité. En effet, le Gouvernement congolais à qui revient la responsabilité de subventionner cette société de transport en carburant ne respecte plus ses engagements. C’est cette subvention qui permet à Transco de couvrir certains manque à gagner notamment le maintien du litre de prix de la course à 500 FC, quelle que soit la destination, et malgré la fluctuation des prix de litre de carburant à la pompe.

Bien plus, le payement en urgence de la subvention de l’équilibre pour le premier trimestre de l’année 2024, le paiement de la créance de l’État des personnes non payées pour l’exercice 2022- 2023 reste jusque-là sans solution. Conséquence : Cette société de transport qui dispose d’un charroi automobile d’environs 500 bus déploie moins de 100 bus sur terrain pour assurer le transport des personnes et de leurs biens. Et la priorité est accordée au transport scolaire. L’alerte a été donnée par la délégation syndicale de Transco dernièrement pour que Kinshasa ne connaisse pas un problème de transport en commun. Pour ce faire, un ultimatum de 10 jours à dater du 16 mars dernier a été lancé au Gouvernement congolais par l’intersyndicale pour respecter ses engagements, lequel ultimatum a déjà expiré. La balle est donc dans le camp du Gouvernement pour trouver des solutions à ce problème dès lors l’on sait l’apport de cette société dans le quotidien des Congolais à faible revenu.

Des solutions à trouver aussi à l’interne

Autant le gouvernement congolais est appelé à trouver des solutions pour le bon fonctionnement de Transco, autant le personnel doit faire une introspection pour dénicher aussi les causes de ces difficultés qui paralysent la société aujourd’hui. Au sujet de carburant, des sources internes font état de l’existence au sein de cette société d’un réseau mafieux qui s’adonne à cœur joie à la vente aux Kadaffi par des moyens frauduleux de carburant soutiré des bus. Ce réseau qui opérerait sur l’axe Tshikapa serait connu non seulement du personnel mais aussi des cadres de l’entreprise dont certains seraient leurs protecteurs. Un autre problème à l’interne c’est le pléthore du personnel. Presque chaque jour, Transco procède à l’engagement du personnel particulièrement le personnel d’appoint dont les contrôleurs temporaires. A ce jour, l’effectif de personnel de Transco s’élèverait à près de 300 agents contre 2300 que comptait à l’époque de l’ancien comité de gestion que dirigeait Chief Tshipamba.

D’où la difficulté de payer ces agents. Un autre problème non de moindre à l’interne de Transco est la préférence des membres de l’équipage des lignes où il y a beaucoup des clients. Ceci pour avoir la prime de 20 000 FC leur promise par les autorités au groupe des conducteurs et de percepteurs qui auront vendu plus de 750 tickets par jour. Cette préférence serait aussi à la base des pratiques dites de demi- terrain qui consistent à sectionner les trajets. Une pratique honteuse, décriées par la population. La convocation de l’assemblée générale des agents de Transco prochainement sera aussi une occasion de se regarder droit dans les yeux et évoquer tous ces problèmes. Ne pas le faire c’est être complices et auteurs de la faillite de leur société.

Richard Shako Kanyengele

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