Du 06 mai 2021 au 06 mai 2024, voilà trois (3) ans depuis qu’entrait en vigueur l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’ituri, deux provinces en proie à l’activisme des groupes rebelles. Cette mesure était décrétée par le chef de l’État congolais Félix-Antoine Tshisekedi dans l’objectif de pallier au défis sécuritaire dans ces deux entités.
La paix et la sécurité sont-elles déjà restaurées ?
Cette question taraude encore les esprits dans la communauté car plusieurs agglomérations du Nord-Kivu et Ituri restent toujours sous menace des groupes armés notamment le M23 soutenu par le Rwanda à Rutshuru, Masisi et Nyiragongo dans le Petit Nord et les terroristes ADF à Beni et ituri.
La société civile coordination provinciale de l’Ituri via son président Dieudonné Lossa, évalue négativement les 3 ans de cette mesure d’exception. Elle dit être inquiète de la multiplicité d’atrocités commises par les rebelles contre les paisibles citoyens.
Cette structure citoyenne regrette par ailleurs qu’au lieu d’imposer l’autorité de l’État, cette mesure vit des violences armées entretenues par nombreux groupes armées étrangers et locaux qui continus à causé des morts et de dégâts matériels .
” l’État de siège était décrété pour restaurer l’autorité de l’État, pour mettre fin à des hostilités, l’autorité de l’État n’est pas restaurée sur l’ensemble de la province de l’ituri. Il n’y a pas un groupe armé qui a été neutralisé durant les 3 ans. Aucun site de déplacés n’a été fermé au contraire le nombre des groupes armés a augmenté, le nombre des blessés, les déplacés et les gens tués ont augmenté ” s’exclame Dieudonné Lossa, coordonnateur de la société civile de l’Ituri.
Au regard de l’évolution de la situation sur terrain, Dieudonné Lossa considère qu’au lieu de mater l’insécurité, l’état de siège à plutôt été “assiégé “.
” Basez-vous sur la mission de l’état de siège d’abord et Comparez la situation avant et pendant cette période, vous allez tirer la conclusion. La population du Nord-Kivu et ituri invitée à la table ronde par le chef de l’État avait déjà levé l’option et demandé la levée pure et simple de l’état de siège et le retour à l’ordre constitutionnel. Elle avait également demandé de renforcer les opérations militaires dans d’autres entités menacées par les groupes armés mais aussi redynamiser le P-DDRC-S. Voilà les voies par lesquelles nous pouvons espérer au retour de la paix durable ” indique-t-il.
En rappel, la levée de cette mesure d’exception est exigée par différentes couches sociales et politiques. Elle est la source de manifestations de colère dans ces deux provinces.
Alain wayire / Beni