2025 : halte à culture de l’ingratitude vieille de…66 ans !

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Demain, lorsque l’Aréna de Kinshasa va ouvrir ses portes au public, le Boulevard Triomphal aménagé initialement “sous Laurent-Désiré Kabila” sera la symbolique de ce que le leadership congolais peut faire de positif quand il le veut…

L’un a planté, l’autre a arrosé

Ainsi, sur cette artère, on a le Palais du Peuple et le stade des Martyrs érigés sous Mobutu ; le Musée National, l’Immeuble de la Territoriale, l’Ecole pilote des infirmiers et le prolongement du même boulevard construit sur le tronçon Kasa-Vubu et Libération sous Joseph Kabila ; le Centre culturel africain (dont les études de faisabilité et le financement avaient été bouclés sous Joseph Kabila) avant que la pose de la première pierre et l’inauguration se fassent sous Félix Tshisekedi.

Autre symbolique : les sauts-de-mouton. Ils ont été érigés sous Félix Tshisekedi avec toutefois cette singularité : tous ont été aménagés sur des artères réaménagées et modernisées sous Joseph Kabila.

Il en est de même des rocades de Kinshasa dont les travaux de la bretelle Ouest (Mbudi-aéroport de Ndjili) avancent à pas de géant.

Pour rappel, à l’origine, il y a le contrat sino-congolais signé sous Joseph Kabila et renégocié sous Félix Tshisekedi.

Un acteur politique sage avait déclaré à son époque : ce ne sont pas les routes du Pouvoir, ni de l’Opposition. Ce sont les routes des Congolais.

Autre symbolique également : la Grande Roue de Kinshasa implantée sous Félix Tshisekedi Place du 30 Juin réaménagée et modernisée devant la Gare centrale de Kinshasa sous Joseph Kabila.

Sans blasphémer, on peut dire : l’un a planté, l’autre a arrosé ; mais finalement, c’est le Congo qui gagne.

Notons que ces réalisations concernent Kinshasa. En provinces, il y en a davantage.

Il n’a rien fait

De ce qui précède, la leçon à tirer est que le pays se bâtit pierre après pierre (d’où le proverbe “Paris ne s’est pas fait en un jour”). Ce qui se bâtit l’est d’abord pour la communauté nationale.

C’est de cette façon qu’il faut circonscrire la notion de la continuité de l’Etat que le législateur a bien fait de placer parmi les prérogatives du Président de la République, Chef de l’État, dans l’article 69 de la Constitution.

Seulement voilà : le Congo est confronté depuis des décennies à un problème appelé “ingratitude”. Problème devenu toute une culture.

En effet, Joseph Kasa-Vubu une fois parti en 1965, le discours véhiculé a été celui de déclarer après lui : “Il n’a rien fait”. Mobutu Sese Seko parti en 1997, ce discours lui a été appliqué : “Il n’a rien fait”. Laurent-Désiré Kabila parti en 2001, on a entendu dire : “Il n’a rien fait”. Joseph Kabila parti en 2018, le discours véhiculé est celui de déclarer : “Il n’a rien fait”.

Preuve que lorsque Félix Tshisekedi partira en 2028, ce discours lui sera aussi balancé.

Paradoxalement, parmi ceux qui propagent le message du genre, nombreux ont leurs bureaux de travail dans l’un ou l’autre des immeubles érigés sous l’un ou l’autre des prédécesseurs de Félix Tshisekedi. En plus, pour circuler dans la ville de Kinshasa, ils utilisent des artères réaménagées, construites ou modernisées par les mêmes prédécesseurs de Félix Tshisekedi. Ils sont nombreux, enfants de leurs propres parents ayant fait carrière sous Kasa-Vubu ou Mobutu, à avoir fait des études sous ces mêmes personnalités. Demain, ils vont encore se montrer ingrats à l’égard de Félix Tshisekedi.

Et ainsi de suite.

Notons en passant que ce discours d’ingratitude est l’oeuvre des gens âgés autour de 75 ans, de 50 ans et même de 25 ans, bien portants, certains roulant même carosse, chaque jour écumant supermarchés, boutiques de mode, salons de beauté, boîtes de nuit, et souvent entre deux avions quand ils sont en missions de service !

Comment ont-ils fait, à l’une ou l’autre de ces tranches d’âges, pour survivre si Kasa-Vubu, Mobutu, L-D. Kabila et Joseph Kabila n’ont vraiment rien fait pour ce pays ?

Et comment rassurer Félix Tshisekedi de faire du bien au pays parce que condamné déjà à subir le même sort ?

Descente en enfer

Soyons d’accord : un pays ne peut pas se développer avec la culture d’ingratitude, surtout quand on est encore dans le contexte d’un pouvoir identifié à une province, à une ethnie, à une tribu.

C’est est l’oeuvre de ceux qui continuent de croire au mythe “Homme Seul”, de pratiquer sans gêne le “culte de la personnalité”, dérive contre laquelle un certain Étienne Tshisekedi s’était opposé à un certain maréchal Mobutu, et avec lui un parti politique prit la dénomination “Udps”.

Le problème est qu’à force de croire dans ce mythe, même l’homme seul se détourne consciemment ou inconsciemment de sa vocation.

Le danger pour lui est de finir par se croire dans une mission messianique. Et si dans sa cour il a un fou du roi qui parvient à convaincre les collaborateurs proches qu’ils sont, eux aussi, des Pierre et Paul comme pour Jésus-Christ, des Abou Bakr As-Siddiq et Omar ibn al-Khattab comme pour Mahomet ou un Maudgalyāyana comme pour Bouddha, c’est la descente en enfer assurée.

Ces gens-là croient le chef non seulement inamovible, mais en plus immortel, perdant de vue qu’en démocratie, ça ne colle pas, ça ne marche pas à cause du principe intangible : “limitation des mandats”.

Que faire alors ?

C’est simple pour le chef : savoir partir à temps en posant pendant son mandat des actes positifs. Avoir, en plus, le courage de se débarrasser de ceux de sa cour à croire que mandat et carrière, c’est du pareil au même !

Le mandat, c’est pour 4 ans renouvelables une fois (comme aux États-Unis), 5 ans renouvelables une fois (comme en France et en RDC), sept ans renouvelables à l’infini (comme au Rwanda de Paul Kagame).

C’est une race dangereuse en ce qu’elle banalise le positif des prédécesseurs desquels elle ne retient que des ratés, sans tenir compte du contexte dans lequel ces derniers se sont produits.

Cette race dissuade même le chef de se rapprocher de ceux qui ont l’expérience et l’expertise qu’elle n’a pas, elle, alors que le background détenu par les “anciens” peut aider à la résolution des problèmes auxquels le pays fait face. On leur prive du devoir de réparation. Devoir à quoi ces “anciens” se disponibilisent pourtant.

L’appel à la raison, au ressaisissement

En majorité, ils sont devenus des “istes” par opportunisme. Ils n’ont jamais battu véritablement le pavé. Ni à l’intérieur, ni à l’extérieur du pays pour conquérir le Pouvoir. Cependant, ils sont très actifs pour l’exercer et hyperactifs pour le conserver le plus longtemps possible, même par des voies détournées.

La vérité avec cette engeance, c’est que le chef peut venir pour servir (mandat) mais elle vient, elle, pour se servir (carrière).

Pour cette première livraison de “BALISES”, l’appel lancé ce samedi 4 janvier rappelant un certain 4 janvier 1959 (voici 66 ans), est celui du ressaisissement, de l’introspection !

Ce jour-là, mal préparée, la population kinoise avait usé du devoir d’ingratitude à sa façon, s’en prenant aux Belges ayant bâti le Congo avec pour cri de guerre : “Ils n’ont rien fait”. Parmi les victimes : des enseignants, des médecins, des agronomes, des commerçants qui aimaient vraiment les Congolais.

Retenons particulièrement ceci : source de malédictions, l’ingratitude ne paye pas !

Puisse, en cette année 2025, le Congo devenir le pays des semeurs de la gratitude qui génère la paix, et non des semeurs de l’ingratitude qui génère la frustration, le trouble.

Bons conseilleurs, ces derniers n’ont jamais été, ils ne sont jamais et ils ne seront jamais de bons payeurs…

Omer Nsongo die Lema

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