La politique du Roi Mohammed VI vis-à-vis des Provinces du Sud du Maroc est un exemple emblématique de la vision stratégique, de la diplomatie active, du développement économique soutenu et des réformes sociales ambitieuses. Depuis son accession au trône en 1999, le Roi Mohammed VI a initié une série de mesures et de projets visant à transformer cette région en un pôle de croissance et de stabilité, tout en réaffirmant la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
La politique du Roi Mohammed VI pour les Provinces du Sud se caractérise par une approche intégrée et multisectorielle. En 2006, le Roi a annoncé l’Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara. Cette proposition vise à accorder une large autonomie aux provinces du Sud, sous souveraineté marocaine, permettant ainsi aux habitants de gérer leurs affaires locales tout en respectant l’unité nationale. Le Conseil consultatif royal pour les affaires sahariennes (CORCAS), créé en 2006, joue un rôle clé dans la promotion de cette initiative.
En 2015, le Roi a lancé le Nouveau Modèle de Développement des Provinces du Sud, un plan ambitieux de développement économique et social, avec un budget de 77 milliards de dirhams (environ 8 milliards de dollars). Ce modèle repose sur quatre piliers principaux : l’économie, les infrastructures, le développement humain et la gouvernance.
Sur le plan diplomatique, le Maroc a réussi à obtenir un soutien international significatif pour sa proposition d’autonomie. Plusieurs pays, notamment en Afrique, en Amérique latine et en Asie, ont exprimé leur soutien à cette initiative. Par exemple, en 2020, les États-Unis ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara, un tournant majeur dans le dossier.
La diplomatie marocaine s’est également concentrée sur le renforcement des relations bilatérales avec les pays africains. En 2017, le Maroc a réintégré l’Union africaine, une décision stratégique qui a permis au Royaume de défendre sa position sur le Sahara au sein de cette organisation continentale. De plus, le Maroc a ouvert plusieurs consulats dans les provinces du Sud, notamment à Laâyoune et Dakhla, renforçant ainsi la présence diplomatique internationale dans la région.
Le développement économique des Provinces du Sud est au cœur de la stratégie royale. Le plan de développement lancé en 2015 vise à diversifier l’économie régionale et à créer des emplois pour les jeunes. L’un des projets phares est la zone franche de Dakhla, destinée à devenir un hub logistique entre l’Afrique et l’Europe. Cette zone bénéficie d’investissements importants dans les infrastructures portuaires, avec la construction du port de Dakhla Atlantique, un projet de 10 milliards de dirhams (environ 1 milliard de dollars) qui devrait être achevé en 2028.
L’agriculture et la pêche sont également des secteurs clés. Le Plan Maroc Vert, lancé en 2008, inclut des programmes spécifiques pour les Provinces du Sud, visant à améliorer les rendements agricoles et à promouvoir l’exportation de produits locaux. La production halieutique est renforcée par la modernisation des infrastructures portuaires et la promotion de la pêche durable.
Le tourisme est un autre pilier de la stratégie économique. Les Provinces du Sud offrent des paysages uniques, allant des plages immaculées aux vastes étendues désertiques. Le développement d’infrastructures touristiques et la promotion de la région comme destination touristique internationale ont permis d’augmenter le nombre de visiteurs et de générer des revenus supplémentaires.
Sur le plan social, le Roi Mohammed VI a mis l’accent sur l’amélioration des conditions de vie des habitants des Provinces du Sud. Le programme de lutte contre la pauvreté, l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), lancé en 2005, a investi des milliards de dirhams dans des projets sociaux, tels que la construction d’écoles, de centres de santé et de logements sociaux.
L’éducation et la formation professionnelle sont des priorités pour réduire le chômage et améliorer les compétences de la population locale. Des universités et des centres de formation professionnelle ont été créés ou modernisés pour offrir des opportunités éducatives aux jeunes de la région. Par exemple, l’Université Ibn Zohr à Laâyoune propose des programmes adaptés aux besoins du marché du travail régional.
En matière de santé, des efforts considérables ont été faits pour améliorer l’accès aux soins et aux services médicaux. Des hôpitaux et des centres de santé ont été construits ou rénovés, et des programmes de santé publique ont été mis en place pour lutter contre les maladies endémiques et améliorer la santé maternelle et infantile.
La position géostratégique des Provinces du Sud en fait un point névralgique pour les ambitions régionales et internationales du Maroc. Située à la croisée des routes maritimes et terrestres entre l’Afrique, l’Europe et les Amériques, cette région joue un rôle crucial dans la stratégie géopolitique du Maroc.
La construction du port de Dakhla Atlantique vise à faire de cette ville un hub logistique majeur, facilitant le commerce entre l’Afrique de l’Ouest et le reste du monde. Cette infrastructure permettra également de renforcer la sécurité maritime dans la région et de lutter contre le trafic illicite.
Sur le plan militaire, le Maroc a renforcé sa présence dans les Provinces du Sud pour garantir la sécurité et la stabilité. Des bases militaires et des installations de surveillance ont été construites pour surveiller les frontières et prévenir les menaces terroristes. La coopération avec des partenaires internationaux, notamment les États-Unis et la France, a permis de renforcer les capacités de défense et de sécurité dans la région.
Sur ses 25 dernières années, grâce à des réformes ambitieuses et des investissements soutenus, le Maroc a réussi à transformer cette région en un modèle de développement et de stabilité, tout en réaffirmant sa souveraineté. Les progrès réalisés dans les domaines de l’infrastructure, de l’éducation, de la santé et de l’économie témoignent de la vision clairvoyante du Roi et de son engagement envers le bien-être de tous les Marocains.
Par Yassine El Yattioui, secrétaire général du Centre marocain de recherche pour la globalisation « NejMaroc »